Publié le 2 Feb 2020 - 09:38
FLAMBEE DU NOUVEAU CORONAVIRUS EN CHINE

L’OMS déclare l’urgence internationale

 

L’Organisation mondiale de la santé demande à tous les pays de prendre toutes les mesures pour faire face au virus 2019-nCov. Elle a déclaré, hier, l’urgence internationale, vu la propagation de la maladie.

 

‘’À l’intention de tous les pays, on peut s’attendre, dans n’importe quel pays, à l’apparition de nouveaux cas exportés de Chine. Par conséquent, tous les pays doivent être prêts à prendre des mesures pour endiguer l’épidémie, notamment par une surveillance active, un dépistage précoce, l’isolement et la prise en charge des cas. Il faut la recherche des contacts et la prévention de la poursuite de la propagation de l’infection par le 2019-nCov, et à communiquer l’ensemble des données à l’OMS’’.

C’est l’annonce faite, hier, par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a déclaré l’urgence internationale, face à la propagation du virus, hier, à la sortie d’une réunion avec les autorités chinoises.

Ainsi, il est rappelé aux pays qu’ils sont légalement tenus de partager les informations avec l’OMS, en vertu du Règlement sanitaire international (RSI). Selon lui, toute infection par le 2019-nCov détectée chez un animal doit être notifiée à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) comme maladie émergente. Les informations relatives à l’espèce et aux tests de diagnostic, ainsi que les informations épidémiologiques pertinentes doivent aussi être communiquées. En plus de cela, dit-il, les pays doivent prêter une attention particulière à la réduction de l’infection chez l’homme, à la prévention de la transmission secondaire et de la propagation internationale, et s’attacher à contribuer à la riposte internationale moyennant des efforts multisectoriels de communication et de collaboration.

Une participation active à l’amélioration des connaissances sur le virus et la maladie, ainsi qu’aux progrès de la recherche est, de ce fait, demandée.  

Et met en garde la communauté internationale

Sur la base des informations actuellement disponibles, le Comité de surveillance ne recommande pas de restreindre les voyages ou les échanges commerciaux. Les pays doivent informer l’OMS de toute mesure prise en matière de voyage, comme l’exige le RSI. Ils sont mis en garde contre les mesures qui favorisent la stigmatisation ou la discrimination, conformément aux principes de l’article 3 du RSI (2005). Le comité demande au directeur général de fournir des conseils supplémentaires sur ces questions et, si nécessaire, de faire de nouvelles recommandations au cas par cas, compte tenu de l’évolution rapide de la situation.  

Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau coronavirus et qu’il s’est avéré par le passé que des coronavirus semblables nécessitaient des efforts importants de partage systématique d’informations et de recherche, la communauté internationale doit continuer à faire preuve de solidarité et de coopération, conformément à l’article 44 du RSI (2005). Ses membres, soutient le directeur général, s’épaulent mutuellement pour identifier la source de ce nouveau virus et son plein potentiel de transmission interhumaine, pour se préparer à l’éventuelle importation de cas. Pour lui, il faut apporter un soutien aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour leur permettre de riposter à cet événement, ainsi que pour faciliter l’accès aux produits de diagnostic, aux vaccins potentiels et aux produits thérapeutiques. 

Dr Aloyse Diouf : ‘’Avoir un dispositif ne veut pas dire qu’on va l’empêcher d’entrer dans le pays’’

En vertu de l’article 43 du RSI, explique Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, les États parties qui appliquent des mesures sanitaires supplémentaires entravant de manière significative le trafic international (refus d’entrée ou de sortie de voyageurs internationaux, de bagages, de cargaisons, de conteneurs, de moyens de transport, de marchandises et autres ou mesure entraînant leur retard, pendant plus de 24 heures) sont tenus d’envoyer à l’OMS la justification et la raison de santé publique dans les 48 heures suivant leur application. L’OMS examinera la justification et pourra demander aux pays de reconsidérer leurs mesures. L’OMS est tenue de partager avec les autres États parties les informations sur les mesures et les justifications reçues.

Toutefois, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale précise qu’’’avoir un dispositif sanitaire contre le coronavirus ne veut pas dire qu’on va l’empêcher d’entrer dans le pays’’. A son avis, cela veut simplement dire que si le coronavirus venait à entrer dans le pays, notre dispositif permettrait de le prendre en charge dans les délais très brefs.

Toutefois, il souligne qu’il ne faut pas que l’on pense que la présence du coronavirus, comme on l’avait fait avec Ebola au Sénégal, c’est un échec pour le dispositif qui est pour minimiser la possibilité d’entrée de ce virus au Sénégal. ‘’Ce dispositif nous permettra également d’avoir une riposte précoce et une riposte efficace pour ce virus’’, précise Dr Diouf.

VIVIANE DIATTA

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