Hôte de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) U23, le Sénégal veut se qualifier pour les Jeux olympiques de Rio 2016. Mais la prestation réalisée mardi contre le Mali en amical (2-2) laisse planer des doutes quant à la capacité des Olympiques sénégalais à réussir le pari sportif.

Le sélectionneur Serigne Saliou Dia et ses hommes ont terminé leurs matches de préparation pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) des moins de 23 ans qui doit s’ouvrir ce samedi. Et c’est sur un nul (2-2) contre la sélection U23 du Mali, mardi, au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar que le public sénégalais a vu ses Olympiques. L’entraîneur a pu donc voir son équipe à l’œuvre dans ce tout dernier virage. ‘’Dans l’ensemble, c’est un match très bon qui nous a permis de nous jauger. On n’est jamais rassuré en tant qu’entraîneur. On est tout le temps à la recherche de la perfection, surtout quand on a des exigences de décrocher une place aux Jeux olympiques’’, a lâché Serigne Saliou Dia.

Ils se sont donc jaugés. Et le résultat ne semble pas convaincre les supporters et certains dirigeants. ‘’Le Sénégal se devra de rehausser son niveau de jeu pour pouvoir être à la hauteur’’, avait souligné Me Augustin Senghor lors d’un point de presse tenu à l’issue du match. Ceux qui étaient mardi au stade Léopold Sédar Senghor ont dû certainement partager cette observation du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).

Un mauvais début

Pour espérer décrocher ce ticket qualificatif aux JO de Rio 2016, les Olympiques sénégalais devront en premier lieu corriger leur entrée en matière. Face au Mali, ils ont réalisé un début de rencontre calamiteux. Le milieu était désorganisé, la défense pas rassurante. Ce qui a fait que les Maliens s’étaient presque baladés avec leur technique et leur maîtrise. Conséquence : l’arrière-garde était débordée et le gardien Pape Seydou Ndiaye a récolté un rouge sur une faute en tant que dernier défenseur. Après le penalty transformé, les Lions n’ont pu réagir. Pis, ils ont failli prendre l’eau. Heureusement pour eux, les Maliens ont manqué deux occasions nettes.

Deuxièmement, il ne faut pas s’attendre à un coup de pouce de l’arbitre. Parce que sur certaines actions, les attaquants ont voulu trop chercher des penaltys sur des actions qu’ils pouvaient mieux négocier. L’attaque n’avait quasiment pu déstabiliser les défenseurs maliens. ‘’Le Mali aussi a marqué un but sur penalty et un autre sur hors-jeu. Offensivement, c’est les mêmes dispositifs. On a encore besoin de travailler sur ce secteur’’, a dit Serigne Saliou Dia.

Ce qu’on a aimé…

La prestation n’était pas à la hauteur de ce que le public attendait. Toutefois, tout n’était pas négatif. Les joueurs sénégalais ont montré une autre mentalité : celle de ne pas baisser les bras et donc de se battre jusqu’au bout. Malgré leur infériorité numérique depuis la 14^e minute, ils n’ont pas cédé. Ils ont essayé de bousculer l’adversaire. ‘’Au début, le Mali était plus agressif et en voulait plus que nous. On a pu rectifier pour mettre l’état d’esprit qu’il faut. En deuxième mi-temps, ça s’est mieux passé. On est plus ou moins satisfait dans l’ensemble par rapport à l’état d’esprit. Les équipes viendront comme ça gonflées à bloc. Elles vont se battre sur tous les ballons et parler tout le temps à l’arbitre. C’est à nous d’être sereins et d’imposer notre jeu’’, a souligné M. Dia avant d’ajouter : ‘’On a trois jours pour essayer de travailler, surtout sur l’état d’esprit qui est important et qui fait gagner les matches, notamment en Afrique.’’

L’autre chose, c’est l’apport des remplaçants. Ibrahima Sory Keita et Ismaela Sarr ont montré qu’ils savent lire le jeu du banc de touche. Leur entrée a tout changé et permis au Sénégal de rééquilibrer le jeu. ‘’Quand on marque sur penalty, c’est sur des faits de jeu et c’est aussi des buts. C’est important d’avoir une percussion sur le plan offensif. Ce qui nous a toujours réussi. C’est ce qu’a apporté Ismaela Sarr en deuxième mi-temps’’, a souligné le boss des U23. ‘’Quand on joue à 4-3-2-1, avec des excentrés, l’objectif, c’est d’avoir des un-contre-un sur les côtés. C’est ce qui nous a fait défaut en première mi-temps. On aura le temps de corriger’’, promet le sélectionneur. C’est l’attaquant de Génération Foot qui a provoqué les deux pénaltys transformés par Sory Keita de l’As Douanes. Espérons que cet état d’esprit de gagneurs prévale durant tout le tournoi (du 28 novembre au 12 décembre).

ADAMA COLY