Le plus riche! Le plus cher! La marque la plus forte! Comment s'y reconnaître dans les différents classements des clubs les plus puissants ? Petite clarification à l'occasion de la publication, lundi, du rapport Brand Finance.

"Football money league", "World’s most valuable soccer teams", "World's most valuable football brands"... La multiplication des classements économiques annuels, aux hiérarchies parfois fluctuantes, peut introduire une certaine confusion sur la "vraie" puissance des clubs. L'explication tient au fait qu'ils ne mesurent pas la même chose: le club le plus "riche" (en revenus) n'est pas forcément le plus "cher" (sur le marché) ou le plus "fort" (en valeur de marque). En 2015, le Real occupe la première place dans deux de ces trois classements. Le club espagnol est d'ailleurs le seul, avec Manchester United, à figurer dans les trois "Top 5".

Le cabinet Deloitte, star des "auditeurs" internationaux, ausculte chaque début d'année les revenus des clubs lors de la saison passée. Au printemps, le magazine américain Forbes évalue ce que vous coûteraient les clubs les plus puissants s'il vous prenait l'envie de les acheter. Au terme de la saison, enfin, le Londonien Brand Finance s'attache à déterminer la valeur des marques de football. Ce dernier classement, publié lundi, replace Manchester United en tête, après deux années de domination du Bayern Munich. La marque MU est milliardaire en dollars, pas tout à fait en euros (993 ME). Le Real, star des deux autres classements (revenus et valeur marché), n'est "que" la 3e marque mondiale de football.

Dans le détail, le classement des revenus (Deloitte) est déterminé par l'addition des droits TV et des recettes de billetterie et de sponsoring (publicité et équipementier) générés chaque année par les clubs. Ces données fondent aussi la valeur des clubs sur le marché (Forbes), mais celle-ci intègre en plus leur masse salariale (joueurs et staff) ou encore leurs actifs (stade, centre de formation...). La valeur de la marque de football (Brand Finance) résulte, elle, du calcul de la somme que devrait acquitter une société non propriétaire pour l'utiliser. Une certitude, quel que soit le classement, la crème du football ne connaît pas la crise. Revenus: +14%. Valeurs: +11%. Marques: +37% pour les 15 premiers!

‘’Le Ronaldo du commerce’’ vitamine Manchester United

Autre point commun aux différents classements: l'implacable progression des clubs anglais, boostés par des droits TV 2016-19 en hausse de 70%. Ils sont huit dans les Top 20 des revenus et des valeurs sur le marché, 18 parmi les 50 marques les plus fortes et même majoritaires (6) dans les 10 premiers de ce dernier classement. La marque FC Barcelone a beau s'enchérir de 25 ME grâce à la victoire de Messi and co. en Ligue des champions, Chelsea et City lui passent devant et font reculer le club catalan du 4e au 6e rang... ‘’La valeur d'une marque de football se joue aussi bien dans les bureaux que sur le terrain’’, relève Brand Finance. Le retour au premier plan de Manchester United ‘’a ainsi été orchestré par (son vice-président) Ed Woodward, le Ronaldo du commerce dans le football’’, s'enflamme le cabinet qui salue la capacité des Red Devils à surfer sur leurs succès passés pour compenser deux derniers exercices médiocres pour leur statut (7es et 4es). L'explosion des droits TV n'explique pas non plus à elle seule le bond spectaculaire des marques Southampton (+89%) et West Ham (+86%). L'impact de l'entraîneur, Ronald Koeman, dans le cas des Saints, et l'entrée en 2016 dans le stade olympique de Londres, dans celui des Hammers, sont des facteurs décisifs de leur valorisation record.

La marque PSG a multiplié sa valeur par 10 en 4 ans !

Les clubs français ? Le PSG est le seul à apparaître dans les trois classements. Selon Forbes, le club parisien est le 12e club le plus cher du monde (558 ME contre 2873 ME pour le Real). Pour la première fois, il a aussi intégré cette année le Top 5 des clubs les plus riches (474 ME, 5e, contre 549 ME au Real Madrid). Le PSG est encore la plus marque hexagonale la mieux valorisée par Brand Finance avec une 9e place (une de mieux que l'an dernier), qui le situe, avec une valeur de 446 ME, devant la Juventus Turin, le vice-champion d'Europe (288 ME, 11e). Sa progression par rapport aux deux olympiques, Marseille et Lyon, témoigne du changement d'ère du football français. En quatre ans, sa valeur a décuplée (42 ME en 2012). Cette année, son challenger a aussi changé puisque l'OM (31e) et l'OL (38e) sont dépassés par un nouvel entrant dans le classement: l'AS Monaco (17e, 202 ME).

(lequipe.fr)