Publié le 16 May 2012 - 15:56
FOOT- FUNERAILLES

Ziguinchor mobilisé a acceuilli Bocandé

 

La dépouille de Jules Bocandé a été acceuilli ce mercredi par une marée humaine à Zinguichor . La foule a ensuite accompagné le corps de l’ancien international sénégalais de football de l’aéroport de Ziguinchor à son domicile au quartier Boudody-Escale.Des supporteurs du Casa Sports habillés aux couleurs de leur équipe avaient pris d’assaut l’aéroport dès les premières heures de la matinée, sous le regard d’un important dispositif de sécurité. La chorale du comité des supporters ‘’Allez Casa’’ avait déjà donné le ton de l’hommage à l’enfant prodige du football sénégalais en chantant +Bocandé, Essamaye+ (en Joola, Bocandé la panthère).

C’est vers 8h 55mn que le premier Fokker de l’armée sénégalaise transportant des anciennes gloires du football sénégalais a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Ziguinchor. Parmi, eux Joseph Koto, Roger Mendy, Boubacar Sarr Locotte, Amadou Diop ‘’Boy Bandit’’, Moussa Ndao, Séga Sakho, Alassane Ndour, Fadiga, Cheikh Seck. A 9h 20mn, c’est au tour du deuxième Fokker transportant la dépouille de Bocandé de se poser à son tour à l’aéroport de Ziguinchor. L’émotion monte d’un cran, quand l’épouse de Bocandé, ses enfants et la délégation gouvernementale descendent de l’avion.

Certains n'ont pas pu retenir leurs larmes lorsque le cerceuil de l'ancien meneur de jeu sortait de l'avion . C'est le cas de Momo, l’un des fils de Bocandé, qui a fondu en larmes avant que ses frères ne le consolent. Le cercueil est exposé devant les autorités administratives, locales et religieuses. Monseigneur Paul Abel Mamba, l’évêque de Ziguinchor dirige les prières, et témoigne au passage la reconnaissance de l’Eglise pour l’image que Bocandé a montrée comme chrétien à travers le monde.

Après les différents témoignages, la dépouille mortelle est transportée dans une ambulance de l’armée sénégalaise, en présence d’une foule immense qui s’est massée aux abords de l’aéroport pour rendre un ultime hommage à l’ancien joueur du Casa Sports, le club fanion de la capitale du Sud. Parmi les gens venus nombreux, des élèves, reconnaissables à leurs blouses, mais aussi des personnes de tous âges. Le corbillard avance lentement à cause de la marée humaine qui déferle sur les artères par lesquelles doit passer la dépouille de Bocandé.

Tous les fans et supporteurs de l’ancien capitaine des Lions ont tenu à toucher au corbillard pour saluer celui qu’ils ont immortalisé dans leur célèbre chant ‘’Bocandé, Essamaye’’. Mais les forces de l’ordre ont du mal à contenir ce beau monde. Et la foule grossit au fur et à mesure que la procession avance. ‘‘Le Casa n’a pas eu cet accueil quand il a remporté la coupe du Sénégal en 1969. Nous voulons que le Sénégal gagne la Coupe d’Afrique des nations(CAN) pour Bocandé et les anciennes gloires’’, dit un supporteur du Casa très ému.

‘’Bocandé a réconcilié la Nation. Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est la paix et le pardon dans toute l’étendue du territoire. Abdoulaye Diaw (journaliste sportif) avait déclaré en 1979 : +difficile de ne pas aimer Bocandé quand on le voit jouer+. Les archives ne mentent pas ‘’, ajoute-t-il. Le cortège est parfois bloqué dans sa progression à cause de la forte affluence des nombreuses personnes qui ne veulent rien rater de cet instant. Très déterminés, elles arrivent toujours à en suivre le rythme. Certains brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire :’’La Casamance est fière de son héros’’ ou encore ’’un lion ne meurt jamais, il dort’’.

A Boucotte-Corentas, non loin du centre ville, le cortège s’immobilise pendant quelques minutes, devant la maison familiale des Bocandé. Il est accueilli par une banderole sur laquelle est écrit ‘’Corentas rend hommage à Jules François Bocandé’’. Des femmes sortent de la maison pour aller dire adieu à leur fils avant que le cortège ne s’ébranle en direction de la Place Jean-Paul II et du domicile du défunt sis au quartier Boudody. Mais là-bas, la maison s’avère trop petite pour accueillir tout ce beau monde. Du coup, les forces de l’ordre ont eu beaucoup de mal à descendre le cercueil du véhicule pour l’amener à l’intérieur de la maison. Et ce sont des applaudissements nourris qui retentissent quand elles parviennent enfin à le sortir de la voiture.

 

                                                                                                  (Aps)

 

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