Publié le 11 Feb 2020 - 00:22
FUGUE

Comment l’épouse d’Oustaz Oumar Sall a été retrouvée à Touba

 

La femme d’Oustaz Oumar Sall a été retrouvée, après des jours de disparition. Elle a été remise à sa famille. La police a ouvert une enquête.

 

L’opération de sécurisation menée par le Dahira Kidmatoul Khadim aux alentours de la grande mosquée, afin de dissuader les personnes qui rôdent autour du lieu de culte et de la résidence Cheikhoul Khadim, le dimanche vers 4 h du matin, a permis d’appréhender de nombreux talibés et femmes. Il y avait plus de 15 talibés en provenance des ‘’daara’’ de Coki, de Diourbel et de plusieurs autres localités du pays, et 40 ‘‘coxeur’’. Les autres, des femmes, ont été remis à la police.

Dans ce lot, l’une a particulièrement attiré l’attention, à cause des troubles du comportement qu’elle présentait.

Abdoul Ahad Samb du Dahira Kitmatoul Khadim explique : ‘’Cela nous avait beaucoup intrigués. Mais nous avons pu la calmer et lui donner des gages d’assurance comme quoi, elle n’encourrait aucun problème avec nous. Lorsque nous avons gagné sa confiance, elle a commencé à converser avec nous. Et quand nous lui avons demandé ses nom et prénom, elle nous a répondu qu’elle se nomme Fatou Sarr et qu’elle habitait Thioubène, un village qui se trouve dans la région naturelle du Saloum et qu’elle vivait à Dakar chez une de ses tantes qui lui menait la vie difficile’’.

Selon le sieur Samb, elle a ensuite expliqué qu’elle était orpheline, et du fait de ses conditions de vie difficiles, elle a préféré quitter. ‘’Quand nous lui avons demandé de mettre à notre disposition l’adresse de sa tante et ses coordonnées téléphoniques, elle nous a remis un numéro non fonctionnel. Elle a dit que, pour rien au monde, elle n’envisageait de retourner chez cette tante et qu’elle veut seulement une chose : retrouver les siens à Thioubène. Mais il y avait un problème, parce qu’elle n’avait aucun numéro de téléphone dans ce village’’. Notre interlocuteur d’ajouter : ‘’C’était devenu, pour nous, une équation insoluble.’’

‘’Dès lors qu’il s’agit de la femme d’autrui, il fallait qu’on appelle son mari’’

Ainsi, au moment de rentrer chez eux, la dame a été confiée à Serigne Mbacké Dieng, le conservateur de la grande mosquée, pour qu’elle passe la nuit chez lui. ‘’Le lendemain, lorsqu’elle est revenue, elle était très contente de l’accueil que les femmes et la famille de Serigne Mbacké Dieng lui avait réservé. Nous lui avons demandé de rester ; elle nous a répondu que son vœu le plus ardent était de rentrer à Thioubène et retrouver ses proches et oncles. Nous avons poussé les investigations en appelant des connaissances à Keur Madiabel. L’une nous a dit qu’elle connaissait ses parents et nous a mis en contact avec un de ses cousins paternels du nom de Mouhamed Ndiaye. Après avoir visionné la photo envoyée par WhatsApp, il a confirmé qu’il s’agissait bien d’Awa Ndiaye, la femme d’Oustaz Oumar Sall. L’oncle a envoyé une connaissance la chercher. Mais dès lors qu’il s’agit de la femme d’autrui, il fallait qu’on appelle son mari’’.

Pour cela, Abdoul Ahad Samb renseigne qu’ils ont informé le commissaire et cherché, par l’intermédiaire d’El Hadj Cheikh Ndiaye de Ndindy, le numéro d’Oumar Sall. ‘’J’ai appelé Oumar Sall et je lui ai envoyé la photo par WhatsApp. Nous avons informé le commissaire et son mari. Tout a été fait dans la discrétion, sans que la femme ne soupçonne quoi que ce soit. Nous l’avons remise à la police, parce que nous avons appris par la presse que la femme a été kidnappée, alors que tel n’est pas le cas’’.

Samba Niang, chauffeur, ami et talibé du mari, confie : ‘’Oustaz Oumar Sall m’a appelé pour me dire qu’Awa Ndiaye a été retrouvée à Touba. C’est sur ces entrefaites que nous sommes venus. Nous avons trouvé Awa dans de très bonnes conditions. Nous nous réjouissons de cela.’’

Boucar Aliou Diallo

Section: