Publié le 3 Apr 2017 - 20:52
GESTION D’UN CLIMAT SOCIAL APAISE DANS LE SECTEUR DE LA SANTE

Etat et syndicat veulent un dialogue franc

 

Le personnel de santé et l’Etat ne veulent plus de tension ou d’instabilité dans le secteur. Ils se sont retrouvés samedi dernier afin de réfléchir sur les voies et moyens  d’anticiper les crises.

 

Les acteurs de la Santé se sont réunis samedi dernier autour d’un panel sur la gestion du climat social dans le secteur. La rencontre leur a permis de réfléchir sur la façon de prévenir les mouvements de grève devenus fréquents. Ainsi, l’instauration d’un dialogue franc au profit des populations a été proposée, comme gage de stabilité. Il n’a pas uniquement été question de tirer sur le gouvernement, mais aussi d’inviter à une introspection.

Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de la Santé SAT/Santé appelle ses camarades à respecter  davantage le contrat qui les lient  à leur employeur. ‘’On doit éviter de dire que la durée légale de travail est de 40 heures,  et c’est fini. L’essentiel, c’est qu’à la fin du mois, on perçoit son salaire. Ce salaire est le fruit d’un travail’’, rappelle Arona Diop.  A l’en croire, dans les structures, la gestion financière est autonome. Cela veut dire que, si vous ne travaillez pas, les poches ne sont pas remplies et cela cause le non-respect des engagements. ‘’Nous allons attirer l’attention de l’ensemble des acteurs et avec toutes les organisations syndicales, instaurer un dialogue. Cela va s’étendre aux organisations professionnelles’’, souligne-t-il.

Le Directeur de l’hôpital Fann Cheikh Tacko Diop, partage la même position. ‘’Nous sommes obligés d’avoir des rapports domestiques et de constituer une famille. Ce qui nous permettra d’aller de l’avant. Parce que nous passons plus de temps au travail que chez nous ‘’, fait-il remarquer. Pour lui, ce qui peut instaurer la paix dans une structure de santé est que le personnel puisse arriver à travailler convenablement. C’est-à-dire, que le matériel, les intrants et consommables soient disponibles. ‘’Nous sommes là pour qu’une seule chose, s’occuper des malades. Si nous nous retrouvons  tous dans une approche centrée sur le malade, on doit pouvoir s’entendre’’, a souligné Docteur Diop.

La deuxième chose, de l’avis du médecin, est que les gens puissent se retrouver, quand l’hôpital fait des efforts. ‘’On parle souvent du panier de la ménagère, moi je parlerais de la poche du personnel de santé, de manière générale. Si ces choses sont réunies, que le personnel ait un dialogue direct et franc,  on aura un milieu social apaisé’ ’, déclare-t-il.

Le Directeur des ressources humaines du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Soukendella Diouf, a estimé que le dialogue doit être en amont de toute action syndicale, afin d’éviter les grèves et les souffrances des populations qui en découlent. Il propose une relation gagnant/gagnant dans le dialogue social. Selon lui, les syndicats peuvent avoir des problèmes, des points à discuter, et le gouvernement peut détenir des solutions à certains points. ‘’Il faut accepter de prendre ce que l’on gagne et rebondir une prochaine fois. Il ne faut pas demander tout, en même temps.  Généralement, c’est cette attitude qui est adoptée.  Ce qui entraine les blocages connus dans le secteur de la santé’’, a souligné M. Diouf. D’après lui, il n’est jamais arrivé qu’un syndicat pose des revendications et qu’il n’y ait aucune satisfaction.

VIVIANE DIATTA

 

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