Publié le 5 Mar 2020 - 20:14
GESTION DES UNIVERSITES PUBLIQUES DU SENEGAL

L’exaspération du Saes

 

Dans le souci d’améliorer leur cadre de travail et celui des étudiants, la coordination du Saes tient à informer de la nécessité de l’Etat à respecter les engagements pris. Ainsi, elle lance un appel à tous ses membres à mener le combat pour le respect de leur plateforme revendicative.

 

La coordination Saes (Syndicat autonome des enseignants du supérieur) de Dakar désapprouve le fonctionnement des universités du Sénégal, en particulier celle de Dakar. Elle a fait part de son indignation, lors d’une conférence de presse tenue hier à l’Ucad. D’après le coordonnateur du Saes/Ucad Abdoulaye Dieng, l’Etat du Sénégal n’a pas respecté ses engagements sur les mesures qui devaient suivre, suite à la décision d’orienter tous les bacheliers dans les universités publiques.

En effet, il reproche au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne, de ne pas poser les préalables requis pour la prise en charge pédagogique des bacheliers. Il va plus loin, en indiquant que le ministre a violé le décret 2016-1805 relatif à l’orientation des bacheliers.

M. Dieng poursuit en peignant un tableau peu reluisant du campus de Dakar. ‘’L’Ucad a subi une vague déferlante de décisions prises dans la précipitation’’. Ces décisions ont conduit, selon lui, à une orientation frénétique et soutenue de bacheliers dans les différents établissements. Il dénonce aussi un non-respect des critères pédagogiques, dont celui d’accueillir les étudiants dans de bonnes conditions. Il s’y ajoute un manque criard de salles de travaux dirigés et de laboratoires.

En plus de ce chapelet de doléances, vient s’ajouter celui d’un projet de recrutement hypothétique d’enseignants, car le budget qui devait les prendre en charge n’est pas encore disponible. Tout cela ne confère pas à l’université une atmosphère de quiétude pour un enseignement de qualité.

Violation loi sur les franchises universitaires

D’après le coordonnateur, le Saes a, dès le début du processus, tenu à dénoncer la démarche solitaire du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ce dernier est, selon Abdoulaye Dieng, dans une situation d’illégalité, en s’accaparant des ressources qui découlent des inscriptions. Ainsi, il viole la loi 94-79 sur les libertés et franchises universitaires. Cette loi indique, dans son article 12, que toute mesure ou décision de portée pédagogique et scientifique prise par l’Etat, doit être, au préalable, soumise pour avis aux structures universitaires compétentes.

Eu égard à tous les maux susmentionnés, la coordination de Dakar renouvelle son soutien au Bureau national du Saes. Elle a, en plus, manifesté toute sa volonté à engager la lutte, de concert avec le bureau national. Pour les membres de la coordination, le soutien se matérialise par l’adoption des différentes résolutions. Celles-ci portent sur le respect des enseignants de leur quantum horaire, en plus des horaires de travail, de 8 h à 18 h, avec une pause intercalaire de 2 heures. En sus, aucun enseignant ne va quitter le campus pédagogique pour aller délivrer des cours hors de l’université. Toutefois, la coordination reste ouverte au dialogue pour une année universitaire paisible.

Ainsi, elle lance un appel au ministre Cheikh Oumar Hanne à respecter les résolutions de la plateforme revendicative. Pour arriver à cela, elle exhorte le ministre à appliquer les textes sur la gouvernance des universités publiques, la mise en place des préalables pour la prise en charge des bacheliers de 2019, l’audit du processus d’orientation des bacheliers, l’achèvement des chantiers dans les différents établissements universitaires et la valorisation des conditions de la recherche.

AMADOU SAMOURA (Stagiaire)

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