Publié le 13 Feb 2021 - 00:05
GESTION ET RÈGLEMENT DE LA CRISE EN CASAMANCE

L’éternel recommencement

 

Les opérations militaires en cours en Casamance ont fortement secoué la longue accalmie qui y régnait et risquent d’impacter très négativement le processus de paix, alors que des avancées significatives avaient été notées depuis quelques années.

 
Depuis le 26 janvier dernier, l’armée mène des opérations dans une zone à cheval entre le département de Ziguinchor et celui de Goudomp, à la lisière de la frontière bissau-guinéenne. Selon des sources dignes de foi, les cantonnements rebelles de Bilass, de Boussoloum et de Sikoune sont tombés. Aucun bilan en pertes humaines n’est encore disponible.
 
Selon nos informations, c’est la volonté des autorités de stabiliser cette zone et l’opposition des bandes armées au retour des populations qui ont mis le feu aux poudres. S’y ajoute la disparition récente de trois jeunes de Diagnon dont deux ont été retrouvés mort.
 
Il faut souligner que dans cette zone, véritable corridor de transit de la drogue dure, s’y pratique une économie parallèle. L’exploitation des ressources forestières dont certaines bandes armées ont fait leur chasse gardée constitue aussi un enjeu de taille. Tout comme le projet d’Agropole Sud dans la commune d’Adéane, non loin de certains sanctuaires rebelles. Cette opération militaire d’envergure rassemble, à bien d’égards, à celle que l’armée avait mené dans le Nord-Sindian en 2006, dans le cadre de la restauration de la souveraineté nationale et de la libre circulation des personnes et des biens.
 
Cette opération, faut-il le rappeler, avait permis le démantèlement de certaines bases rebelles, la forteresse de Salif Sadio de Tambaff notamment. Il y a deux ans maintenant, au lendemain du massacre de 14 exploitants forestiers à Boffa-Bayottes, l’armée y avait lancé une opération de ratissage pour ‘’nettoyer’’ cette zone qui s’étend jusqu’à Badème et à Bagame, dans la commune de Nyassia où, il y a quelques semaines, une dizaine de jeunes de Toubacouta avaient été pris en otage par une bande armée qui, après les avoir tabassés sauvagement, ont sommé ces derniers de ne plus s’y aventurer.
 
Ce qui, véritablement, semble constant dans le règlement du conflit en Casamance, est que lors de ces différentes opérations, ‘’Atika’’ n’oppose aucune résistance d’envergure. Les bandes armées préfèrent abandonner leurs cantonnements et se fondre dans la nature. Pis, les sanctuaires rebelles abandonnés renaissent de leurs cendres ou près de leurs sites désertés, quelques semaines ou mois après. D’où cet éternel recommencement dans la gestion du conflit en Casamance, exacerbée par des facteurs évoqués plus haut, mais aussi par cette cohabitation tacite entre les populations et les éléments d’‘’Atika’’, la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
 
Cette cohabitation, parfois difficile, à partir de laquelle naissent des tensions, suite à certains comportements ponctués d’exactions de la part des bandes armées, impacte négativement sur le processus de paix en cours qui, à coup sûr, risque d’échouer, malheureusement, au lendemain des opérations en cours. Et pourtant, de nombreux efforts ont été faits par les acteurs impliqués dans la recherche de paix. ‘’La paix est proche’’, clamait très souvent l’ancien ministre et maire de Ziguinchor, Robert Sagna, Président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC).
 
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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