Publié le 2 Sep 2020 - 16:40
GREVE DES GREFFIERS

Le Sytjust suspend son mot d’ordre et avertit

 

Après avoir observé une pause de 96 heures, suite à sa longue grève de 73 jours, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décidé de suspendre son mot d’ordre. L’annonce est faite hier au cours d’un point de presse, au cours duquel les syndicalistes ont indiqué qu’un délai d’un mois est accordé au ministère de tutelle pour la concrétisation de ses engagements.

 

Les membres du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) ont pris l’option de suspendre leur mot d’ordre de grève et d’observer une pause d’un mois, à compter du 1er septembre 2020. L’information a été donnée par leur secrétaire général, Me Aya Boun Malick Diop, hier, à l’occasion d’une conférence de presse qu’ils ont tenue au siège de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas).

 Selon le greffier, leur syndicat a pris cette décision à l’issue d’une large concertation avec sa base, afin de permettre au garde des Sceaux, Ministre de la Justice de concrétiser ses engagements. ‘’Il s’est engagé à respecter la mise en œuvre du protocole d’accord du 17 octobre 2018 devant aboutir à l’augmentation de l’indemnité de participation à la judicature et l’institution d’une prime d’assistance judiciaire pour les acteurs administratifs de la justice. Il a aussi pris l’engagement de payer les primes et de rendre effectif l’élargissement de l’assiette du Fonds commun des greffes’’, a-t-il précisé.

La suspension du mot d’ordre de grève des travailleurs de la justice a été précédée par une pause de 96 heures. Mais Aya Boun Malick Diop prévient que cette nouvelle trêve ne signifie pas un relâchement de leur part.

Pour lui, le Sytjust a donné à la tutelle un délai raisonnable d’un mois, pour permettre au comité mis en place de finaliser l’étude et la préparation des projets de textes concernant le statut des travailleurs de la justice et l’assiette du Fonds commun des greffes. ‘’Nous sommes outillés et conscients pour comprendre les éventuelles manœuvres dilatoires de notre ministre. Le syndicat fera l’évaluation en fin septembre. Il appréciera également la suite à donner au combat, en fonction des avancées. La hiérarchie a certes compris que la concertation était la meilleure solution, mais elle l’a adopté en dernière lieu’’, a-t-il regretté.  

Le secrétaire général du Sytjust s’est aussi réjoui de l’implication des personnalités ayant joué les bons offices dans leur différend avec leur supérieur Me Malick Sall. Il a cité le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Papa Laïty Ndiaye, Me Doudou Ndoye, en sa qualité de facilitateur et ancien ministre de la Justice, les représentants du Haut conseil du dialogue social, Massar Sarr et Pape Bira Diallo, le président de l’Association des juristes africains, le professeur Ogo Seck, et le secrétaire général de l’Unsas, Mademba Sock.

Maître Aya Boun Malick Diop n’a pas manqué de réagir sur les menaces de radiation dont il a fait objet pendant leur mouvement de grève. Pour lui, ce projet ne pouvait pas prospérer, du moment qu’il agissait en toute légalité. ‘’La radiation d’un secrétaire général de syndicat est un faux débat, parce que les secrétaires généraux de syndicat ont des allégements de travail par rapport à leurs collègues qu’ils défendent. Ce droit est garanti par les lois du Sénégal et des conventions internationales. Donc, un syndicaliste de la justice ne pas faire exception.  Je ne peux pas être toujours présent à mon lieu de travail. La radiation était un moyen pour nous intimider’’, regrette-t-il.

La grève du Sytjust a commencé le lundi 15 juin 2020 et s’est arrêtée le mercredi 26 août 2020, soit une durée de 73 jours dont 53 jours ouvrables. Ledit syndicat exigeait, entre autres, la mise en œuvre du protocole d’accord du 17 octobre 2018 devant aboutir à l’augmentation de l’indemnité de participation à la judicature et l’institution d’une prime d’assistance judiciaire pour les acteurs administratifs de la justice, la publication, au ‘’Journal officiel’’, des décrets  n°2018 -2259 du 14 décembre 2018, n°2018-2260 du 14 décembre 2018 et n°2018-2261 du 14 décembre 2018 pour l’effectivité de l’élargissement de l’assiette du Fonds commun des greffes  et l’organisation des formations préalables au reclassement des travailleurs de la justice dans leurs nouveaux corps et nouvelles hiérarchies respectifs.

OUMAR BAYO BA

Section: