Publié le 28 Oct 2020 - 09:29

Guinée

 

Ce qui se passe en Guinée doit intéresser le Sénégal, croit le leader du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo. Il est convaincu de cela pour deux raisons au moins, dit-il. Premièrement, souligne-t-il, ‘’le fleuve Sénégal prend sa source en Guinée. Il approvisionne en eau potable Dakar et assure l’irrigation de terres agricoles. Deuxièmement, l’intégration africaine pour le Sénégal passe par la Guinée et la Gambie, en particulier’’, indique-t-il. Aussi, ‘’Alpha Condé, installé par la force de la Francophonie, il y a dix ans, à la tête de la Guinée, joue au pyromane avec sa quête d’un troisième mandat.

En effet, le président Condé, qui compte beaucoup d’amis au Sénégal, s’était rendu populaire en écrivant un ouvrage illisible, ’La Guinée, l’Albanie de l’Afrique’. Repéré par la France, il a été installé contre la volonté populaire des Guinéens au pouvoir, en 2010. On lui a taillé, sur mesure, un second tour d’une Présidentielle de six mois contre le libéral Cellou Dalein Diallo’’, fait-il savoir. Et ‘’après une dizaine d’années, pendant lesquelles son prétendu génie politique ne s’est pas manifesté, voilà qu’avec un troisième mandat, il cherche une présidence à vie.

Il faut arrêter le massacre des populations par les forces armées d’Alpha Condé. La gouvernance démocratique en Guinée est inévitable. Deux mandats, ça suffit.  Alpha Condé doit partir.  Libérez les leaders du FNDC Oumar Sylla et les autres’’, demande-t-il. Il plaide également pour que les autorités sénégalaises laissent les Guinéens installés au Sénégal manifester à Dakar.

...La CEDEAO, l'Union africaine et l'ONU ont terminé hier leur mission conjointe en Guinée où elles tentaient d'apaiser les tensions, après la Présidentielle du 18 octobre. Elles ont fait face à la presse hier. A cette occasion, elles ont demandé la levée du blocage du domicile du chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo à Conakry. Des éléments des forces de défense et de sécurité sont postés chez lui depuis une semaine et le siège de son parti, l’UFDG, a également été fermé. C’est le général Francis Béhanzin, Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui portait leurs voix.

‘’La mission conjointe a également observée les dispositifs sécuritaires particuliers mis autour de la résidence du candidat de l’UFDG, M. Cellou Dalein Diallo, ainsi que des locaux de son parti, suite à sa déclaration sur les résultats de l’élection présidentielle. La mission exhorte les autorités guinéennes à lever ces dispositifs, dans la perspective d’un dialogue inclusif’’, a-t-il déclaré.

Il s’est aussi prononcé sur les violences post-électorales. Ainsi, a-t-il fait savoir, la mission demande aux autorités de mener des enquêtes sur leurs auteurs et de faire en sorte que les ‘’forces de défense et de sécurité agissent avec retenue et professionnalisme dans la gestion des manifestations’’. Dans le décompte du gouvernement, 21 personnes sont mortes suite à ces violences. Un chiffre bien différent de celui de l’'opposition qui comptabilise de son côté une trentaine de victimes. La mission conjointe de ces organisations internationales a demandé, en outre, à toutes les parties de recourir aux institutions et dispositions légales pour résoudre les différends issus de l’élection.

 

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