Publié le 16 May 2018 - 14:40

Inadmissible !

 

Après le décès de l’étudiant Bassirou Faye en août 2014, ils étaient nombreux à penser que le gouvernement allait tirer les leçons de cette tragédie et régler une bonne fois pour toutes le problème du paiement des bourses des étudiants.  Hélas ! Moins de 4 ans après cet épisode douloureux dans l’histoire du mouvement estudiantin, il est écœurant de constater qu’on est toujours à la case départ. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, El Hadj Fallou Sène a perdu la vie hier, lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis qui réclamaient le paiement de leurs allocations d’études.

Pourquoi diantre les étudiants doivent-ils toujours organiser des manifestations  pour  entrer en possession de leurs pécules ? Qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire à faire payer des bourses ? Nos autorités sont-elles à la hauteur des missions à elles assignées ? D’ailleurs, c’est à se demander si ces dernières apprennent de leurs erreurs du passé. Disons-le sans sourciller : la responsabilité de l’Etat est entièrement engagée dans ce qui s’est passé hier à l’Ugb. 

Car le gouvernement aurait dû faire des efforts sur la question ultra sensible et prioritaire des bourses. En les payant régulièrement pour éviter toutes les perturbations enregistrées cette année et qui portent de lourdes menaces sur l’avenir du système universitaire sénégalais. Il  s’y ajoute que le niveau de violence observé autant de la part des étudiants que des forces policières n’est guère rassurant. Il devrait interpeller l’ensemble des acteurs du système universitaire, des autorités religieuses, de la société civile.

Tout compte fait, il urge de prendre le taureau par les cornes et de régler définitivement la crise universitaire. Il y va de la survie de notre enseignement supérieur.

Certes, de nombreux efforts ont été consentis dans la densification de la carte universitaire, mais ceux-ci sont dérisoires devant l’augmentation exponentielle de la population scolaire, effet direct d’une croissance démographique rapide et non maîtrisée.

Ibrahima Khalil WADE

 

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