Publié le 12 Nov 2013 - 11:45
INCENDIE A L’HÔPITAL FANN

Les infirmiers et accompagnants remplacent les pompiers absents

 

Le feu qui a pris naissance dans le bureau de l'assistante sociale de l'hôpital Fann aurait pu être dramatique, n'eût été la promptitude et la détermination des infirmiers et accompagnants de malades. On est passé tout près de l'apocalypse...

 

Un incendie s'est déclaré à l’hôpital Fann hier, causant beaucoup de peur et de désordre. Le bureau de l'assistante sociale a pris feu aux environs de 12h30. Un climatiseur enflammé serait à l'origine de l'incendie. Sur place, les accompagnants des malades et les infirmiers ont dû jouer aux sapeurs-pompiers pour sauver les malades. Les vrais pompiers, eux, sont venus bien après que le feu a été éteint.

Avec la fumée qui se dégageait, les malades ont été confondus dans leurs draps ou couvertures pour être évacués dare-dare. Ceux d'entre eux qui sont à l'étage du bâtiment sont évacués par les fenêtres après qu'une échelle a été installée pour que les infirmiers puissent accéder aux salles d'en haut.

La panique se lit sur les visages des accompagnants. Chacun cherche son malade parmi ceux qui sont étalés sur le sol. Ils sont une vingtaine sur la pelouse du service de Neurologie, des vieux et des vieilles, avant d'être pris en charge par les ambulanciers de l’hôpital et des autres districts qui ont rappliqué. Certains malades portent leurs masques à oxygène sur eux. Vitres et fenêtres ont été cassées pour exfiltrer toutes les personnes en danger.

Blouses blanches valeureuses

Les blouses blanches en masques et accompagnants ont pu sauver finalement les malades, alors que les soldats du feu sont arrivés 35 mn après le début de l'incendie. Ce que déplorent des curieux présents sur les lieux. «Vraiment, il est anormal que dans un hôpital, ce soient les infirmiers et les accompagnants qui sauvent les malades, c'est regrettable», dit une jeune fille.

Ndiawar Niang, venu accompagné son cousin Mansour Dramé au service de Radiologie, raconte. ''J'étais dans notre véhicule pour attendre que mon frère sorte de la salle. Soudain, j'ai vu la fumée se dégager des salles, j'ai couru pour avertir ma tante et les infirmiers car eux-mêmes n'étaient pas au courant du début d'incendie», dit-il, ajoutant que c'est bien après que les infirmiers ont commencé à sortir les malades des salles que les sapeurs-pompiers ont pointé le bout de leur nez, en dépit des appels lancés à travers le 18.

Plus loin, Marième sow, la quarantaine, en pagne et tee-shirt, cherche sa maman Diarra Diop. Affectée par la situation et ne pouvant plus attendre, elle s'en va faire ses recherches. Quant à Momar Ndiaye, venu récupérer le reste des bagages d'hospitalisation (sachets, couvertures et ventilateur), il révèle que sa mère qui souffre d'accident vasculaire cérébral (AVC) a été très atteinte par l’incendie après avoir été évacuée par les fenêtres.

Une heure après, le ministre de la Santé et de l'Action sociale Awa Marie Coll Seck est venue faire le constat, sans s'adresser à la presse.

Les explications de Cheikh Tacko Diop (directeur de l’hôpital Fann)

«Le bureau de l'assistante sociale a pris feu et dans l'urgence, on a essayé de dispatcher les malades qui étaient au service de neurologie dans les différents services de l’hôpital. Pour nous, l'urgence c'était ça, la prise en charge des cas (…). L'incendie est parti d'un climatiseur et comme il s'agit du bureau de l'assistante sociale où il y a beaucoup de papiers, il y a eu beaucoup de fumée. Les accompagnants qui étaient avec les malades se sont affolés, il y a eu une cacophonie. Nous avons pris des dispositions en urgence qui ont permis de regrouper les malades en les sortant de ce service.

Avec l'appui des autres structures de santé en ambulances, nous avons pu les envoyer dans les différentes structures hospitalières (...) On ne saurait dire le nombre de malades concernés (mais) il n'y a pas eu de morts ni de dégâts car le feu s'est arrêté à un seul bureau et a été éteint à temps. (…) Les malades ne sont pas passés par des fenêtres, ils ont été évacués assez vite...

(…) Le feu a été éteint par les agents de l’hôpital avec les extincteurs de l’hôpital. Les sapeurs-pompiers, ils sont arrivés quand le feu était déjà éteint (...) On essaiera de voir avec la direction des infrastructures médicales et la Protection civile comment faire pour sécuriser le bâtiment et y reprendre quelques travaux parce qu'il est le seul service du pays qui peut recevoir des malades atteints de ces types de pathologies.

AIDA DIENE

 

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