Publié le 25 Jan 2014 - 04:50
INCULPÉE DE TRAFIC DE CHANVRE INDIEN

Récidiviste, Léonie Diabang prend 10 ans de travaux forcés

 

Reconnue coupable de détention et trafic de chanvre indien, Léonie Diabang a écopé 10 ans de travaux forcés. Elle paie son passé carcéral.

 

Léonie Diabang est une récidiviste. Pour les mêmes faits, cette quinquagénaire avait été condamnée à 2 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel. Après la mort de son mari dans le naufrage du bateau le Joola, la dame s'est lancée à corps perdu dans le trafic de drogue, pour subvenir à ses besoins et ceux de ses 7 enfants.

Ainsi, pour faire face aux dépenses liées à la cérémonie de circoncision de ses enfants qui approchait, Léonie Diabang s'est rendue dans son village natal situé dans les îles Karones, et a acheté de la drogue auprès d’une certaine Aminata Coly, à raison de 10 000 F Cfa le kg. La marchandise devait être revendue à 35 000 F Cfa le kg, à Thiès.

Mais la trafiquante ne s'était pas rendue compte qu'elle était infiltrée. Le 10 mars 2010, elle a été prise la main dans le sac. Les policiers du commissariat du 1er arrondissement de Thiès l'ont alpaguée en train de marchander au quartier Mbour I  avec un client.

''La police ne se promène pas avec 50 kg de chanvre''

Devant la barre, Léonie Diabang a nié les faits. ‘’J’ai trouvé chez moi les policiers. Ils m’ont montré un sac contenant du chanvre indien qui ne m’appartient pas’’, s'est-elle défendue. Car, après une perquisition, les limiers ont mis la main sur 48 kg de chanvre indien. La drogue était éparpillée entre une glacière contenant 3 paquets de chanvre indien et un baril en plastique de 200 litres contenant les 45 autres paquets.

Devant autant d'éléments matériels, le ministère public a requis une peine de 20 ans de travaux forcés et une amende de 5 millions. En effet, l’avocat général Ibrahima Ndoye a battu en brèche l'argumentaire de l'accusée en soulignant le professionnalisme de la police. ‘’Ce n’est pas une opération de sécurisation. Cela fait suite à une information. Une information qui a été analysée, recoupée, et vérifiée par la police, et qui est devenue un renseignement.

La police ne se promène pas avec 50 kg de chanvre’’, a-t-il plaidé. En affirmant que les faits sont constants et clairs, l'avocat général a souligné que la dame ‘’avait entre les mains un kg de chanvre indien'' lorsqu'on l'a appréhendée. ''Compte tenu de son passé pénal, nous vous demandons M. le Président une peine sévère.''.

La défense a allégué que les procès-verbaux ne valaient qu’à titre de renseignement. ''Tout ce qu’on a constaté, c'est le Pv et les déclarations de l’accusée. Il n’y a aucun témoin, aucun élément objectif permettant de dire que la drogue appartenait à la dame'', a fait remarquer l'avocat, avant de plaider la disqualification des faits de trafic en offre et cession. La cour dans son délibéré a condamné Léonie Diabang à 10 ans de travaux forcés et à une amende de 5 millions à verser au trésor public.

NDEYE FATOU NIANG THIES

 

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