Publié le 15 Jun 2019 - 21:11
INJURES PUBLIQUES CONTRE LE FONDATEUR DU MOURIDISME

Le guide religieux Samba Touré encourt 2 ans de prison dont 3 mois ferme

 

Le guide religieux Samba Touré, chef de file de la communauté Khadara khaley Cheikh, arrêté depuis 7 mois pour avoir proféré des insultes sur la personne du fondateur du mouridisme dans un enregistrement audio, a été jugé ce 13 juin devant le tribunal correctionnel.

 

Attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, Samba Touré est poursuivi pour les chefs d’injures publiques et d’incitation à la haine. Mais devant les enquêteurs et le juge, il a nié les faits qui lui sont reprochés et a déclaré avoir juste répondu à une question que l’un de ses disciples lui avait posée.

En effet, poursuit-il, ‘’un de mes disciples m’a montré une vidéo oú on disait que le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, avait trois épouses qui étaient de même père et de même mère. Sur cela, j’ai répondu que c’était possible de le faire, mais que la Charia ne le permet pas et que toute personne qui s’adonne à ces pratiques est en faux avec la religion. Même ses disciples qui le savent ne doivent pas le suivre’’.

Il poursuit avec assurance : ‘’Quand j’en ai parlé, c’était dans le but d’apporter des éclairages à mes disciples, dans le cadre d’un enseignement et c’était entre quatre murs, chez moi, avec quelques disciples et ma famille. J’ignore comment un enregistrement dans lequel on m’entend parler a pu se retrouver sur les réseaux sociaux. Cela n’a jamais été mon intention.’’

Les deux témoins, Mouhamadou Diop et Bitèye, ont tenu les mêmes propos, à savoir qu’ils n’avaient auparavant pas entendu le contenu de cet enregistrement, avant d’être convoqués dans le bureau du doyen des juges. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a rappelé que le prévenu a reconnu avoir dit ces propos, mais n’a pas fait sa divulgation. Il ajoute qu’il a attaqué la morale de toute une communauté et de son guide religieux.

En définitif, il trouve les faits constants et a demandé une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 3 mois ferme.

Mais le conseil du prévenu a contesté la qualification des faits. Ainsi, il a demandé leur requalification en injures non publiques. Il s’appuie sur le fait que le prévenu n’a pas enregistré, posté, publié ou partagé ses propos. Qu’il les a tenus en privé et qu’il n’y a pas de qualification qui permette d’entrer en voie de condamnation. Pour terminer, il a demandé la liberté provisoire de son client, parce que son état de santé se dégrade.

Mais il n’a pas été suivi. Le délibéré sera rendu le 27 juin.

FAMA TALL (STAGIAIRE)

 

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