Publié le 19 Sep 2020 - 20:50
INONDATIONS A DIOURBEL, BAMBEY ET TOUBA

Aly Ngouille Ndiaye tâte le terrain et fait des promesses

 

Le ministre de l’Intérieur a effectué un tour dans les communes de Diourbel, Bambey et Touba. Il a constaté les dégâts causés par les inondations et fait des promesses.

 

Le ministre Aly Ngouille Ndiaye s’est rendu, hier, dans la région de Diourbel, dans le cadre de l’exécution du plan Orsec. Au quartier Cheikh Anta Mbacké, première étape de la visite, le ministre a constaté l’ampleur des dégâts causés par les inondations. Ensuite, le cortège du ministre de l’Intérieur, qui avait à ses côtés, son collègue de la Formation professionnelle, a fait cap sur Ndar Gou Ndaw. Dans ce quartier, le bassin de rétention n’a pu contenir l’eau. Elle s’est d’ailleurs déversée dans certaines habitations, obligeant, du coup, leurs occupants à mettre la clé sous le paillasson, en attendant des lendemains meilleurs. Le même scénario et le même décor sont notés dans les quartiers Keur Cheikh Ibrahima Fall et Rokhou Bou Sew.

A la fin de sa visite, Aly Ngouille Ndiaye a constaté qu’il y avait beaucoup de points d’eau où des bassins sont remplis et commencent à se déverser dans des maisons.  Il dira à ce sujet : ‘’Ce qu’on peut faire immédiatement, c’est le pompage. J’ai remarqué qu’on aurait pu éviter le débordement de deux basins, s’il y avait le curage. Il y a même des herbes à l’intérieur de ces bassins. Après l’hivernage, il faut prendre les dispositions pour nettoyer ça, même toutes les saletés et éviter que les populations les versent là-dedans. Dans l’immédiat, ce que l’on peut faire, c’est d’amener des pompes de grandes capacités, pour déverser dans les réseaux d’assainissement vers l’exutoire que constitue la station de l’Oas et également trouver des tentes pour les aider à se loger.’’

Mais la solution définitive et durable serait, de l’avis de Moussa Hamady Gaye, Chef du Service régional de l’Onas, de ‘’rétablir les anciennes vallées fossiles’’. ‘’Elles sont au nombre de 6. A Diourbel, les problèmes sont des difficultés de remplissage des points de rejet d’eaux pluviales. Nous totalisons 6 bassins. Tous les 6 bassins sont remplis. Il n’y a qu’un seul bassin, celui de Ndar Gou Ndaw, sur lequel on a trouvé une solution. Pour tous les autres, ils sont remplis et il n’y a rien à faire. On ne peut qu’attendre des infiltrations et des évacuations’’. Sur le nombre d’impactés par les inondations, les services de la préfecture parlent d’environ 500 ménages dans le département.

A Diourbel, les sapeurs-pompiers, en dépit de toute leur volonté d’évacuer les eaux, doivent faire face au manque drastique de moyens.

Colère des impactés

Si elles fondaient beaucoup d’espoir dans la visite du ministre, les populations des quartiers Ngolomit, Mboudaye et Ndiourbel Tock, ainsi que les maraichers établis à Kamb Suuf, ont été déçues. Elles ne s’expliquent pas qu’Aly Ngouille Ndiaye les ait zappées, lors de la visite de travail qu’il a effectuée hier dans la commune de Diourbel. Aucune explication ne leur a été donnée, alors que ces parties de la ville sont les plus impactées. Des familles disloquées, des maisons envahies et occupées par les eaux et cela au grand dam des habitants, constituent le décor qui accueille le visiteur. Sur presque une bande de plus d’un kilomètre, on constate que toutes les maisons sont sous les eaux et les populations sont sorties pour trouver un logement ailleurs.

‘’Nous n’avons pas besoin de ces visites qui sont purement politiques’’, rouspète Mandiaye Ndiaye. Ce sexagénaire bout de colère. ‘’Nous travaillons et payons nos impôts et, en contrepartie, l’Etat ne fait rien. Qu’est-ce qu’ils font de nos impôts ? En lieu et place, on nous remet du riz. C’est, à la limite, nous manquer de respect. Le riz ne peut en aucune manière nous soulager. Depuis plus de 56 ans, je vis dans ce quartier. C’est la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation. Nous sommes toujours laissés en rade. Plus de 50 familles sont sorties de leur maison et personne ne vole à notre secours. C’est juste les habitants qui s’entraident.’’

Avant l’étape de Diourbel, le ministre a fait escale à Bambey. Dans cette commune, Aly Ngouille Ndiaye a ordonné l’arrêt du pompage des eaux. Le ministre de l’Intérieur n’exclut pas, ‘’si les moyens le permettent, que Bambey dispose d’un nouveau réseau d’assainissement. Je ne sais pas si le programme qui était prévu est fait ou pas, mais si ce n’est pas fait, il faut envisager d’augmenter les montants dans la canalisation’’.

D’ailleurs, la commune de Bambey n’est pas la seule impactée dans ce département. Des communes se trouvant dans les arrondissements de Baba Garage, Lambaye et Ngoye sont inondées. Le nombre de personnes impactées par les inondations, d’après le recensement effectué par les services de la préfecture, s’élève à 2 687.

Visite de travail à Touba

Après Diourbel, le ministre a effectué une visite de travail à Touba. Dans la cité religieuse où il a été reçu par le khalife général des mourides, Aly Ngouille Ndiaye a visité les points névralgiques de Touba. A savoir : le boulevard 30 m du quartier Yonou Darou, les maisons des points bas de Ndamatou, zone non aedificandi, et le marché Ocass où la nappe remonte.

S’exprimant sur la situation trouvée à Touba, le ministre, en sa qualité d’ingénieur en génie civil, dira : ‘’Nous avons quelques contraintes : des zones où il y a de la rétention d’eau, qui sont relativement éloignées des déversoirs.  Même s’il y a un réseau qui ne passe pas loin, les maisons sont à un niveau beaucoup plus bas. Et même si on évacue l’eau au niveau de la voie principale, nous avons de la rétention d’eau dans les maisons. Nous pensons que la solution, c’est de trouver de petites motopompes et nous en avons donné au gouverneur pour la région. Je vais en rajouter.’’

Interpellé sur l’enveloppe qui sera mise à la disposition de la région, dans le cadre du plan Orsec, Aly Ngouille Ndiaye a refusé de dévoiler le montant. Il se contentera simplement de révéler : ‘’Diourbel a une très grande part dans le plan Orsec que j’ai moi-même décidé d’augmenter. Dans les régions, Diourbel est la deuxième ou la troisième. Il y a d’abord une part qui est au niveau national et il y a également une part qui est au niveau déconcentré. J’ai pris la décision d’augmenter ce que le gouverneur a demandé, parce que je connais un peu la situation à Diourbel, Touba, Bambey et Mbacké. J’avais déjà eu les images et le reste, on a des choses que l’on achète au niveau national. J’ai même décidé que l’on envoie à Diourbel de grandes pompes qui sont achetées au niveau national et qui ne sont pas dans le budget de Diourbel.’’

Boucar Aliou Diallo

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