Publié le 16 Sep 2020 - 20:59
INONDATIONS ET COVID-19

La détresse des maraichers de Diourbel

 

Diourbel est une région à vocation maraîchère. Déjà terriblement impactés par la Covid-19, avec une mévente record, le millier de maraîchers n’a plus que ses yeux pour pleurer, avec les eaux des pluies qui ont noyé une bonne partie des récoltes. Les producteurs appellent au secours.

 

Les pluies diluviennes de la semaine dernière, dans la commune de Diourbel, ont porté un grand préjudice aux maraichers. A Kamb Suuf, la zone où s’effectuent les cultures maraichères, le spectacle qui s’offre aux yeux du visiteur est insoutenable. Des baobabs, des ‘’kads’’, des neemes n’ont pu résister à la furie des eaux. Elles n’ont pas épargné les plants de salade, d’oignon, d’aubergine, de chou, de gombo, de navet, etc. Les producteurs ont presque tout perdu.

Bachirou Sall, Président de la Fédération régionale des organisations de la filière horticole de Diourbel : ‘’Tout est parti. Le périmètre total, c’est 3,5 ha. Presque les 3/4 sont complètement dévastés. C’est toute l’eau de Diourbel qui s’est retrouvée ici.’’

En effet, il explique que la zone n’était pas sujette à des inondations. L’Onas est venue faire des installations pour y déverser l’eau dans la zone. Mais les précipitations exceptionnelles ont fait que les eaux de ruissellement ont tout dévasté sur leur passage, faisant tomber des murs et inondant le périmètre maraicher.

Selon M. Sall, l’Onas est revenu poser des conduites pour évacuer l’eau. Mais, fustige-t-il, les agents ont posé des conduites de 30 cm qui sont largement insuffisantes. ‘’Je leur ai dit : vous allez prendre un à deux mois pour évacuer cette eau’’, dénonce-t-il.

Mais il n’y a pas que les inondations. La Covid-19 a aussi porté un rude coup aux maraichers. Cette pandémie les a anéantis, selon Bachirou Sall. ‘’La salade que je vendais à 15 000 F CFA, avec le Covid-19, je ne pouvais même pas avoir 2 500 F CFA. Les plans de 6 m2 étaient vendus à 6 000 et 7 000 F CFA. Après, ils ne pouvaient pas vendre le plan à 2 000 F CFA. Un sac bien rempli de navets ne peut plus être vendu à 1 500 F CFA, alors qu’avant Covid-19, il s’échangeait à 8 000 F CFA. Nous sommes de petits maraichers. On travaille à la main avec l’arrosage. Quand tu fais autant de méventes, c’est difficile. Moi, je ne traine pas de dettes à la banque, à cause des taux d’intérêt exorbitants. La plupart d’entre nous vivons par nos moyens. Nous sommes une vingtaine de GIE. La moyenne tourne autour de 10 à 15 membres.’’

Au total, c’est un millier de personnes qui est dans la fédération. Tous impactés (Covid-19), parce qu’ils n’ont que de petites exploitations. Le vieux Saliou Seck, Président du GIE Propaf (Projet pompe à fil), ne pouvait plus écouler ses produits. Conséquence, il n’a plus de moyens pour payer l’électricité, la main-d’œuvre et acheter des intrants. Ce qui fait qu’il ne cultive maintenant que de petits espaces.

Avant la Covid-19, informe le vieux Seck, père de famille et retraité de la Sonacos, ‘’nous employions 8 travailleurs dont deux par parcelle et chaque parcelle équivalait à 1 million de F CFA. Aujourd’hui, pour tout le champ, je ne peux plus avoir 5 00 mille dans les deux hectares. J’ai laissé partir le personnel, parce que je ne peux faire travailler quelqu’un sans le payer. Je n’ai reçu aucun soutien. Nous souhaitons être aidés, pour avoir des panneaux solaires, car l’électricité coûte excessivement cher. Aujourd’hui, rien que débroussailler les parties non cultivées est coûteux. Cette période est une période de récolte, mais vous voyez, rien n’est vendable ici’’.

Boucar Aliou Diallo

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