Publié le 8 Apr 2015 - 16:06
INSECURITE, DELINQUENCE ET GRAND BANDITISME A TOUBA

Les conclusions de la réunion d’urgence des autorités locales 

 

La recrudescence de l'insécurité, de la délinquance et du grand banditisme préoccupent au plus haut niveau les autorités locales, qui ont désormais décidé d’accorder une priorité soutenue à la lutte contre ces fléaux. Ces questions ont été hier au menu d’une réflexion qui a réuni d’urgence la municipalité, l’administration locale, les forces de l’ordre, les différents acteurs concernés et les populations.

 

Les autorités locales ont décidé de prendre désormais en charge l’insécurité dans la ville de Touba qui fait face à une vague de crimes. Hier, les autorités locales, en collaboration avec l’administration locale et les forces de l’ordre, ont pris la ferme résolution d’aller en croisade contre le grand banditisme et la délinquance dans la capitale du Mouridisme. Ainsi, au terme d’une rencontre, d’importantes mesures ont été prises pour préserver la quiétude des populations. A en croire le sous-préfet de Ndame, Modou Mbacké Fall, maître d’œuvre de la rencontre, tous les moyens requis seront déployés pour faire face à ces deux fléaux, à travers le renforcement du maillage sécuritaire de la ville, notamment des zones périphériques, repaires par excellence des bandits et des malfaiteurs.

Sur le même registre, les patrons de la sécurité de la cité religieuse, en l’occurrence le commissaire de police Yaya Tamba et le Commandant de la Brigade Spéciale de gendarmerie de Touba Daouda Thioune, conscients de l’insécurité à Touba, ont profité de la réunion pour faire un réquisitoire contre le manque de moyens roulants et l’insuffisance des effectifs qui favorisent, selon eux, la poussée et la prolifération de l’insécurité à Touba. Les deux responsables de la sécurité dans la ville sainte ont également et surtout fait le plaidoyer pour un maillage sécuritaire complet et diligent de la ville, afin de mieux faire face à ces fléaux. Ainsi, selon le Commissaire Tamba, des patrouilles nocturnes sont régulièrement organisées, des systèmes de rotations systématiquement instaurés leur permettant de mieux encadrer la ville. Ces mesures, à l’en croire, ont porté leurs fruits, mais auraient été plus satisfaisantes, estime-t-il, si des moyens roulants conséquents leur étaient dotés, mais également si les populations collaboraient sincèrement avec les forces de sécurité.

Si l’on en croit le Commissaire, il existe un déficit criard de renseignements de la part des populations qui sont souvent réticentes à en fournir aux enquêteurs ou aux forces de l’ordre dans leurs interventions. Ce qui, selon lui, ne participe pas à lutter contre l’insécurité. Le commandant Thioune a embouché la même trompette. Seulement, lui, déplore le problème d’orientation et d’adresse exacte du fait de canulars. Selon lui, ses éléments sont souvent victimes d’individus mal intentionnés qui leur donnent des fois de faux renseignements sur les lieux hostiles ou de crime. Toutefois, il a dit garder espoir, dans la mesure où le projet de construction à Touba Thiawène de la caserne devant abriter l’Escadron de gendarmerie est en gestation. Du côté de la police, un projet similaire (camp de GMI) est également très avancé.  

Une Task Force à la sous-préfecture de Ndame

Après concertation, les conclusions suivantes ont été retenues : mettre en place une Task Force à la sous-préfecture de Ndame, présidée par le sous-préfet et comprenant le maire, les forces de sécurité, quelques délégués de marché et de quartier. Ils vont se réunir mensuellement pour réfléchir sur les réalités de la sécurité publique à Touba. Il est également prévu de procéder à une élimination des véhicules taxis clandos irréguliers, communément appelés « Goana ». Il sera procédé au nettoyage drastique du Réseau du marché Occas qui est également une niche d’insécurité. La police est même très avancée sur ce dossier. Sans oublier l’élimination de la circulation des « Jakarta » dans la ville sainte. Mais également utiliser utilement les constructions de Gare bou Mag, des zones périphériques, en les faisant occuper par des gens vraiment sûrs et réguliers, pour que les constructions irrégulières ne soient plus des refuges de bandits.

Concernant la grande artère de Madyana, il est retenu d’enlever ce qu’on appelle les « Mbaar », où se passent beaucoup de choses. Régulièrement, des patrouilles de police seront organisées à travers la ville. En même temps, il est retenu de monter incessamment des brigades de vigilance dans les quartiers qui vont servir de relais et d’auxiliaires aux forces de sécurité pour l’alerte et pour la prévention des crimes et délits.

S’agissant des marchés, les autorités ont décidé de mettre des points focaux, parce qu’il existe aujourd’hui 28 marchés quotidiens dans Touba. Et chaque marché doit avoir un point focal comprenant un certain nombre de personnes qui, en cas de besoin, pourront rapidement alerter les forces de sécurité, mais également prévenir beaucoup de choses. Les autorités ont aussi prévu de revoir le système de gardiennage, en relation bien sûr avec les délégués de marché, mais également avec une société de gardiennage, en les mettant sous la botte des services de forces de sécurité, notamment la Police et la Gendarmerie, pour qu’au moins ces gardiens puissent se sentir surveillés et travailler correctement avec les forces de l’ordre.

Exhorter les opérateurs économiques à faire des dépôts à la banque

Les autorités ont aussi décidé de sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance de faire des dépôts à la banque. « Si quelqu’un garde par devers lui des dizaines, voire des centaines de millions chez lui, vraiment, il se trouve, ipso facto, en danger et en insécurité », a déclaré le sous-préfet Modou Mbacké Fall. Il exhorter les populations à  s’habituer et à accepter de mettre leurs fonds dans les banques, non seulement pour des raisons de sécurité, mais également pour participer à l’effort de développement économique de ce pays, mais surtout permettre de rendre plus fluide la circulation de la monnaie et à l’Etat de mieux contrôler les devises pour qu’elles ne sortent pas souvent du pays.

Enfin, en ce qui concerne l’éclairage public, la mairie a promis d’assurer l’extension pour que les quartiers périphériques mal éclairés le soient davantage et que la sécurité y règne en maître.

Abdou Fatah Gaye (TOUBA)

Section: