Publié le 17 Mar 2020 - 01:18
INTERDICTION DES RASSEMBLEMENTS PUBLICS

Les chefs religieux en phase avec le chef de l’État

 

Les innombrables demandes d’annulation des évènements religieux ont été entendues. Le chef de l’État a ordonné, ce samedi, en Conseil présidentiel dédié à la pandémie de la Covid-19, l’interdiction de tout rassemblement public. Et la décision est largement partagée par les chefs religieux qui ont recommandé, à la place de ces manifestations, des prières et de la repentance pour faire face au coronavirus.

 

La décision tant attendue est enfin tombée, ce samedi. Les rassemblements publics sont désormais interdits pour une durée de 30 jours, sur l’ensemble du territoire sénégalais. Cette mesure a été prise au deuxième Conseil présidentiel consacré au coronavirus, tenu ce samedi au palais de la République, à la suite de multiples appels des citoyens à interdire ces rassemblements.

Ainsi, au cours de cette rencontre avec le gouvernement et le Comité national de prévention et de riposte au coronavirus, le président Macky Sall a pris un paquet de mesures dont l’interdiction de tout rassemblement public, la fermeture des écoles et universités, et le renforcement des dispositifs de prévention et de riposte aux frontières. En conséquence, après la déclaration du chef de l’État, les différents chefs religieux du pays ont fait des sorties à la presse, pour annoncer leur décision de se conformer aux directives des autorités.

À cet effet, l’agenda religieux, qui était bien rempli en ce mois de mars, est tout simplement annulé. Les éditions 2020 du Ziarra général de Tivaouane, du Daaka de Médina Gounass et des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) et du 140e Appel des layènes sont toutes annulées pour les mêmes raisons. Ces mesures radicales interviennent au moment où 24 cas de coronavirus sont sous traitement au Sénégal dont l’écrasante majorité est à Touba. Sans compter les dizaines de personnes contacts placées en quarantaine, qui sont potentiellement porteuses du virus, pour avoir été en contact avec le Sénégalais revenu d’Italie avec la maladie.

Ainsi, ce sont les évêques du Sénégal qui ont ouvert la voie, en annulant, avant même l’adresse du président de la République, la célébration des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), des kermesses diocésaines et paroissiales. C’est à travers un communiqué de monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque métropolitain de Dakar, publié depuis le vendredi dernier, que les autorités chrétiennes ont annoncé le report jusqu’à une date favorable des JMJ, des kermesses diocésaines et paroissiales, des différents pèlerinages (décanal, diocésain et national) et de tous les autres rassemblements folkloriques (fêtes foraines…) de nature à drainer beaucoup de monde.

‘’La religion ne se pratique pas en deux jours seulement’’

Après l’église, ce sont les organisateurs du Daaka de Médina Gounass qui ont fait une sortie, juste après la déclaration du président Sall, pour annoncer l’annulation de leur retraite qui devait démarrer hier même. Ainsi, c’est sur décision du khalife Thierno Amadou Tidiane Ba que la manifestation a été annulée, pour se conformer aux directives de l’État. Après ces deux communautés, c’est la confrérie layène qui a annoncé, hier, en plein préparatifs de l’édition 2020 de l’Appel de Seydina Limoulaye qui était prévu le 25 mars, l’annulation de l’évènement. Et c’est à travers une conférence de presse animée par le coordonnateur de l’Appel, que l’annonce a été faite au domicile du khalife général des layènes, Seydina Abdoulaye Thiaw Laye.

‘’Le Sénégal est un État unitaire ; ce n’est pas une principauté. Nous sommes tout d’abord des citoyens et nous respectons les décisions de l’État. Que cela soit annulation ou report, la communauté layène se conforme, au nom du khalife général, aux mesures prises par l’État. Pour ceux qui évoquent des raisons religieuses pour célébrer l’Appel, en dépit de la déclaration du président, nous leur disons que la religion ne se pratique pas en deux jours seulement. Et il y a une explication religieuse et sociale à notre décision. Il faut savoir que c’est l’islam même qui recommande, en cas de tel risque lié à la contamination d’une maladie, comme c’est le cas aujourd’hui, de se mettre en quarantaine pour se protéger et protéger les autres’’, souligne Seydina Issa Laye Thiaw, Coordonnateur de l’Appel.

Il précise que respecter les directives des autorités est une manière de se conformer à la religion ainsi qu’aux lois du pays. ‘’Nous sommes dans un État et nous sommes des citoyens. Il nous faut donc adopter un comportement civique, en respectant les directives de l’État. C’est notre responsabilité et notre devoir citoyen’’, tranche-t-il. Le coordonnateur poursuit : ‘’L’Etat nous a toujours accompagnés dans la célébration de l’Appel.’’

A l’instar des layènes et des autres chefs religieux, la communauté mouride a aussi décidé de se conformer aux directives de l’Etat (voir ailleurs).

Touba, les layènes, la famille omarienne et l’église appellent à la prière et à la repentance

Après avoir annulé toutes les manifestations religieuses en vue pour se conformer aux directives du président Macky Sall, dans le cadre de la riposte à la propension de la Covid-19, les chefs religieux appellent les fidèles à la repentance et à la prière. En effet, avant même la déclaration de l’autorité politique, le khalife général des mourides s’était déjà montré préoccupé par la tournure prise par la propagation du coronavirus. Ainsi, dès le début de la semaine passée, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a décaissé une enveloppe de 200 millions de francs CFA, en guise d’appui financier à l’Etat, dans le cadre de la riposte. Il a ensuite appelé les fidèles à prier et à tenir des séances de récitals de ‘’Khaissades’’ pour implorer Allah de protéger le Sénégal de ce virus qui sème la panique partout dans le monde.

La communauté layène et la famille omarienne sont dans la même démarche. Hier, de sa conférence de presse, Seydina Issa Laye Thiaw a appelé les fidèles à être plus citoyens, en ce moment de crise, et à prier pour le pays. ‘’J’appelle tous les citoyens, de toutes religions confondues, à adopter un comportement citoyen, responsable et à privilégier l’intérêt national. Nous sommes avant tout des citoyens. Nous devons donc prier pour l’intérêt national’’, a-t-il recommandé. La veille, la famille omarienne avait fait face à la presse, pour recommander des séances de prières dans la riposte contre le coronavirus.

Auparavant, l’église avait invité les fidèles à faire pareil. ‘’Nous invitons les prêtres, durant cette journée et chaque fois que possible, à organiser, dans leurs paroisses, des temps d’adoration du Saint Sacrement, des moments de confession, des célébrations de messes votives’’, recommandait-on dans le communiqué publié le vendredi dernier.

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MAGAL DE KAZU RAJAB 

Les talibés invités à rester chez eux

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

La réunion d’urgence convoquée hier dimanche, au sujet du Magal de Kazu Rajab, a permis de délivrer les fidèles qui voulaient participer à la célébration de cet évènement religieux, en venant à Touba. Ils devront réciter le Saint Coran et chanter les ‘’Khassaides’’ de Serigne Touba chez eux.

‘’Nakou nék took sa keur magal ko fa (Que chacun reste chez lui pour y célébrer le Magal)’’. Ce sont les instructions données par Serigne Abo Mbacké, Khalife de Serigne Fallou Mbacké. Lesquelles instructions ont été portées à l’attention des fidèles talibés du 2e khalife général des mourides par Serigne Ahmed Badawy. En sa qualité de porte-parole, il a souligné que ‘’le khalife général des mourides leur à demander de célébrer la naissance de Serigne Fallou Mbacké chez eux, plutôt que de créer des rassemblements’’. 

Aux talibés, il demande de ne pas prendre la maladie à la légère et de respecter scrupuleusement les consignes des spécialistes.  La décision de Serigne Abo Mbacké a été prise dans la douleur. D’après des sources dignes de foi, il a fallu plusieurs jours et heures de conciliabules pour que la décision de ne pas faire venir les talibés à Touba soit prise. Le pire a été évité de justesse, parce que des talibés de Serigne Fallou étaient décidés à rallier la capitale du mouridisme. Certains n’hésitaient pas à qualifier la pathologie de création.

Pour rappel, le Magal de Kazu Rajab, prévu le 22 mars, célèbre la naissance de Serigne Fallou Mbacké, 2e khalife général des mourides.

ABBA BA

 

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