Publié le 15 Jun 2019 - 21:12
INTERDICTION MARCHE PACIFIQUE

Ar Li Nu Bokk dénonce une atteinte aux droits citoyens 

 

En conférence de presse hier matin, la plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk a fustigé la décision du préfet de Dakar d’interdire leur rassemblement pacifique. Ils en ont profité pour demander la libération d’un de leurs camarades, en détention depuis trois jours.

 

La plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk est déterminée à mener le combat jusqu’au bout, pour que la lumière soit faite sur la gestion du pétrole et du gaz. Ainsi, ce vendredi matin, les membres de la plateforme se sont retrouvés à la place de la Nation, pour installer la logistique, en perspective de leur rassemblement prévu à 15 h. Mais ils ont vite été dispersés par les forces de l’ordre.

Aussitôt, ils ont organisé une conférence de presse, pour alerter l’opinion sur cette décision du préfet qu’ils considèrent comme une violation de leur droit citoyen.  ‘’Ce matin, nous sommes allés à la place de la Nation, pour déployer la logistique pour la marche prévue à 15 h. Et les forces de l’ordre sont venues intimer l’ordre d’arrêter les installations’’, informe Aliou Sané, porte-parole du jour de la plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk.

Le coordonnateur de Y en a marre de rappeler qu’ils ont ‘’déposé une lettre d’information dont l’objet était l’organisation d’une marche pacifique à la place de la Nation, qui réunira tous les citoyens sénégalais, pour exiger du gouvernement de justifier la transparence dans la gestion des ressources naturelles et que la justice fasse son travail, en toute indépendance, sur l’affaire du scandale à 10 milliards de dollars’’.

‘’A notre grande surprise, dit-il, c’est hier, tard dans la soirée, que nous avons appris dans les médias que la marche sera interdite. Nous n’avions reçu aucune notification. C’est seulement ce matin, à 9 h 30, qu’Aliou Thiaw, l’un des signataires de la lettre d’information, est allé de lui-même pour qu’on lui remette l’arrêté d’interdiction’’.

Les membres de la plateforme citoyenne jugent la décision du préfet inacceptable, car, considèrent-ils, elle porte atteinte à la liberté de manifester qui est consacrée par la Constitution. C’est pourquoi ils ont dit vouloir aller jusqu’au bout de leur engagement, car estimant que l’arrêté du préfet ne peut être supérieur aux lois de la Constitution. En plus, ils considèrent que les motifs évoqués par les autorités pour interdire la manifestation, à savoir menaces réelles de trouble à l’ordre public, incitation à la violence à travers des propos irrévérencieux à l’endroit des institutions publiques et risques d’infiltration par des individus malintentionnés, sont infondés et incompréhensibles.

Pour cause, ils disent avoir précisé, dans leur lettre d’information, que la marche sera pacifique. Mieux, il était même prévu de venir en familles et de nettoyer les lieux, après la manif.

Les responsables d’Aar Li Nu Bokk sont ainsi montés au créneau et comptent braver l’interdit pour exercer leur droit citoyen. ‘’Nous ne pouvons pas accepter ces propensions à restreindre les libertés civiques et à priver les citoyens de leurs droits constitutionnels à la réunion pacifique. Nous sommes dans un Etat de droit. Et en démocratie la Constitution permet aux citoyens d’organiser un rassemblement pacifique pour manifester leur désaccord par rapport aux politiques publiques’’, martèle Aliou Sané. Avant d’ajouter : ‘’Pour le pétrole et le gaz, en toute responsabilité, nous pensons que nos agissements d’aujourd’hui auront des impacts sur la génération future.

La cause est avant tout citoyenne et on a la responsabilité historique de dire non. C’est pourquoi la plateforme tient à dire clairement qu’elle maintient sa manifestation pacifique, en conformité avec les lois et règlements du pays. Dans ce contexte où on parle de dialogue, de concertation et d’apaisement, on ne doit pas priver les citoyens d’un rassemblement pacifique pour exprimer leur opinion sur la gestion de notre pétrole et gaz.’’

En outre, les membres de la plateforme Aar Li Nu Bokk ont demandé la libération de leur camarade Lamine Guèye, en détention depuis trois jours. ‘’Il a été accusé d’avoir publié des images non conformes dans les réseaux sociaux. Nous exigeons qu’il soit libéré, car sa détention est arbitraire’’, estiment-ils.

ABBA BA

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