Publié le 9 Mar 2016 - 17:25
JOURNÉE DU 8 MARS

Des féministes déplorent l’absence des femmes du débat politique

 

Pour la célébration de la Journée internationale de la Femme, une conférence a été organisée hier, dans les locaux du Codesria, sur ‘’les luttes des femmes’’. A l’occasion, l’administratrice principale de programme à Codesria, Aminata Diaw Cissé, et l’historienne Penda Mbow ont regretté l’absence des femmes du débat politique.

 

‘’Pour une décision aussi importante concernant l’avenir de notre pays, notamment le référendum, c’est regrettable que les femmes soient absentes du débat’’. Ces propos ont été lancés hier par l’administratrice principale de programme à Codesria, Aminata Diaw Cissé. Rebondissant sur cette remarque agitée par Penda Mbow qui déplore cet état de faits, Mme Cissé a affirmé que ‘’jusqu’en 2000, c’était impensable qu’il y ait débat politique sans que l’opinion des femmes ne soit attendue’’. Aujourd’hui, la situation est toute autre parce que, estime Mme Cissé, ‘’les femmes ont perdu cette capacité de subversion des frontières entre le civil et la politique, le privé et le public’’. En ce sens, Penda Mbow juge même que ‘’la parité est instrumentalisée pour le renforcement du pouvoir pour les hommes’’.

Auparavant, l’historienne a campé le débat sur la lutte des femmes dont la chronologie n’est pas lointaine, puisqu’elles se sont faites à partir du 20e siècle. Et, a-t-elle argué, ‘’la véritable lutte est celle relative à l’accès au savoir’’. Au-delà, la démocratie, la laïcité, la modernité, entre autres sont les combats des femmes.

Par ailleurs, le professeur Penda Mbow a expliqué qu’il est primordial de s’arrêter sur l’impact de ces luttes sur nos sociétés, de s’appuyer sur le féminisme pour de véritables changements  mais également, d’élaborer leur argumentaire, en vue de travailler sur le rôle économique des femmes. En d’autres termes, ‘’il ne peut pas y avoir de changement sans la participation des femmes. C’est pourquoi il faut identifier les secteurs investis et porteurs par les femmes, faire le relais entre le travail domestique et la production marchande. Et enfin, voir comment transférer ce travail domestique dans la sphère privé pour améliorer la structure familiale’’, a soutenu l’historienne.

AÏSSATOU THIOYE

 

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