Publié le 16 Oct 2020 - 20:26
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA CANNE BLANCHE A KOLDA

Les déficients visuels réclament une école ‘’inclusive’’

 

Pour éviter des discriminations et favoriser l’intégration sociale et le développement de la personne aveugle et malvoyante, les personnes vivant avec un handicap visuel de la région de Kolda demandent à l’Etat de leur construire une école dite ‘’inclusive’’.

 

La plupart des aveugles de Kolda ne reçoivent pas d’instruction et finissent mendiants dans les rues. Ils veulent inverser la tendance et réclament une école ‘’inclusive’’. Hier, ils ont saisi l’occasion de la Journée internationale de la canne blanche, célébrée ce 15 octobre, pour porter le plaidoyer.

D’autant que la condition des personnes handicapées n’a guère changé depuis que le gouvernement a signé la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, en février 2008, et très peu de personnes sont formées à aider les malvoyants.

 Selon, Malang Kondjira, Président des déficients visuels de la région de Kolda, les écoles publiques ne sont pas encore prêtes à répondre aux besoins des élèves aveugles. ‘’Parce qu’elles ne disposent pas d’équipement spécialisé et peu de professeurs sont formés à enseigner aux aveugles’’, explique-t-il. 

Il poursuit : ‘’Les familles dont les enfants sont aveugles ou malvoyants tentent de leur faire intégrer des établissements privés ou de solliciter l’aide d’organismes à but non-lucratif d’aide aux aveugles. La discrimination subsiste : les écoles n’acceptent pas les élèves aveugles dans leurs classes. Elles disent n’avoir plus de place.’’

A en croire Malang Kondjira, l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (Inefja), créé en 1982, sur initiative de l’Union des aveugles du Sénégal (Unas), situé à Thiès, est le seul au Sénégal, à ce jour, préparé pour accueillir des élèves déficients visuels. ‘’La demande en enseignement des non-voyants est encore forte. Chaque année, c’est avec un pincement au cœur que nous voyons nos demandes rejetées. Pour preuve, l’année dernière, nous avons envoyé trois jeunes aveugles de la région, mais malheureusement, un parmi eux a été accepté de suivre les cours à l’Inefja et les deux sont obligés de rebrousser chemin’’, se désole-t-il.

Pour M. Kondjira, il faut provoquer le changement. Car l’intégration des jeunes aveugles dans les écoles est importante. ‘’Sans cela, dit-il, ils sont comme en prison. Ils ne se mêlent pas aux autres. Ils sont isolés et marginalisés. Ils n’apprennent pas à lire le braille, ni comment avancer dans la vie’’.

NFALY MANSALY

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