Publié le 11 Oct 2016 - 20:47
JOURNEE MONDIALE DES MALADES MENTAUX

L’Assamm réclame une politique de santé mentale

 

L’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) veut que le Sénégal soit doté d’une politique de santé mentale pour une meilleure prise en charge des malades.

 

‘’Santé mentale, besoins et perspectives.’’ C’est le thème de la journée mondiale de la Santé mentale célébrée hier. En conférence de presse le même jour, l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) a émis le souhait d’avoir une politique de santé mentale pour une meilleure prise en charge des malades. Selon le président de ladite association, Ansoumana Dione, la santé mentale souffre d’un problème de gestion et c’est la raison pour laquelle le ministère de la Santé et de l’Action sociale rencontre des difficultés, même pour l’organisation de cette journée mondiale. ’’Il faut que notre pays puisse être doté, dans les meilleurs délais possibles, d’un document stratégique, indispensable pour dérouler une politique de santé mentale à  l’image de certains pays africains. Ainsi, les soins de santé mentale pourront être enfin intégrés dans le système sanitaire, avec l’ouverture de services de santé mentale dans les hôpitaux régionaux et même dans certains districts et autres centres de santé’’, a-t-il plaidé.

Former des techniciens en santé mentale

Pour lui, les malades atteints de troubles mentaux ne sont pas correctement pris en charge, surtout à l’intérieur du pays où il n’existe presque pas de service de santé mentale. Pour ce qui est du personnel soignant, a-t-il constaté, leur nombre est trop insuffisant par rapport à la population sénégalaise qui demeure et reste confrontée au traitement des nombreux cas de maladies mentales dont la schizophrénie et la dépression. 

A côté de ces manquements, il y a un déficit criard de sensibilisation des populations par rapport à ces pathologies et sur les comportements à adopter face aux personnes souffrant de troubles mentaux. Selon lui, le gouvernement devrait s’atteler à faire ouvrir à l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (ENDSS) une filière pour la formation de techniciens supérieurs en santé mentale, pour un meilleur accès aux soins et aux médicaments pour les personnes atteintes de troubles mentaux.  

‘’A l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye, une division doit être construite pour la prise en charge des malades mentaux qui sont dans les prisons, comme cela se fait avec les autres malades, retenus au Pavillon spécial de l’Hôpital Le Dantec. Et pour les enfants déficients mentaux et autres, une subvention doit être allouée à leurs parents pour faciliter leur scolarité et leur prise en charge médicale, l’Etat ayant l’obligation régalienne d’apporter l’assistance nécessaire à tous ses enfants, sans discrimination’’, a-t-il souligné.

Ansoumana Dione déplore le fait que depuis plusieurs décennies, notre pays vit un triste spectacle désolant qui ne cesse de ternir  son image. Il s’agit évidemment du grave phénomène de l’errance des malades mentaux. Vu le danger que cela représente pour eux-mêmes et pour la sécurité publique, son éradication est même considérée comme étant le besoin le plus pressent parmi tant d’autres, a-t-il suggéré.

S’agissant de la prise en charge des toxicomanes, devenue un vrai casse-tête au Sénégal, il a soutenu que le centre de cure construit en 2004 à Darou Mousty  doit être ouvert afin de désengorger les prisons et assister en même temps ces victimes de l’alcool et de la drogue. 

VIVIANE DIATTA

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