Publié le 21 Jan 2017 - 17:59
JUGE POUR AVOIR VIOLE UNE FILLE QU’IL A CONNUE VIA FACEBOOK

Abdoulaye Diop renvoyé des fins de la poursuite

 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a relaxé  hier Abdoulaye Diop pour viol au préjudice d’Arame Barry, âgée de 17 ans.

 

La majeure partie des histoires de sexe dans les réseaux sociaux finissent par atterrir à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Hier, encore une affaire de viol opposant deux parties, qui se sont connues dans un groupe sur Facebook, a été jugée. Toutefois, Abdoulaye Diop, prévenu dans ce dossier, a été purement et simplement relaxé. Cette décision a grandement été facilité par l’attitude de la plaignante que les avocats du prévenu ne se sont pas fait prier pour dénoncer. Ces derniers ont fait remarquer que la plaignante, Arame Barry, a catégoriquement refusé d’être examinée par un gynécologue. ‘’Elle n’a jamais voulu qu’on la touche. Elle a perdu son hymen depuis longtemps. La fille cache des choses. Elle ne dit pas la vérité’’, a martelé la défense.

‘’Elle voulait que je l’épouse’’

Invité à revenir sur les faits incriminés, le menuisier Abdoulaye Diop a soutenu : ‘’Je l’ai connue durant le mois de ramadan par l’intermédiaire de sa petite sœur. Elle a demandé à cette dernière de l’emmener chez moi car elle ne connaissait pas le lieu où j’habitais. Ndèye Barry nous a laissés dans la chambre et s’est installée dans celle de ma mère pour se connecter tranquillement. J’ai commencé à discuter avec Arame, avant de lui proposer d’entretenir des rapports sexuels. Elle a accepté’’. Le prévenu de poursuivre : ‘’je ne l’ai pas violée. Elle était consentante. Je ne sais pas si elle était vierge ou pas, mais elle n’a pas crié, lors des ébats. Même après avoir porté plainte contre moi, elle a continué à m’envoyer des messages coquins sur WhatsApp. Elle est allée même jusqu’à me dire de venir demander sa main à ses parents. Elle voulait que je l’épouse.’’

‘’Il a fermé la porte à clé avant de me gifler à trois reprises’’

A son tour, Arame Barry a servi une autre version. Selon elle, c’est à travers un groupe Facebook qu’elle a fait la connaissance d’Abdoulaye Diop. ‘’C’est là-bas que nous nous sommes connus. J’y étais en même temps que ma petite sœur. Un jour, Abdoulaye Diop a envoyé un message privé à Ndèye pour lui parler de moi. Là, est née notre amitié. On était toujours en contact via Facebook ou parfois via WhatsApp’’, a-t-elle raconté. Comme elle vivait à Louga, Arame Barry est venue à Dakar pour y passer quelques jours auprès de sa maman. Sa petite sœur Ndèye Barry en a profité pour lui présenter Abdoulaye Diop. ‘’Il a dit qu’il voulait sortir avec moi, avant de nous inviter, ma sœur et moi, chez lui’’, a ajouté la victime.

Arrivées chez lui vers 15 heures, les filles ont trouvé la maison déserte. ‘’Ses parents n’étaient pas sur les lieux. Il n’y avait que ses deux petits frères qui jouaient dans la chambre. Abdoulaye leur a demandé de sortir. Quelques minutes passées, il a donné 5 000 F CFA à Ndèye Barry pour qu’elle aille acheter des ‘’Fatayas’’. Nous retrouvant seuls dans la chambre, il est allé fermer la porte à clef. Lorsque je lui ai demandé ce qu’il faisait, il m’a giflée à trois reprises avant de soulever mes jambes pour me pénétrer’’, a-t-elle expliqué. Après avoir satisfait sa libido, a-t-elle raconté, il m’a donné un mouchoir pour nettoyer le sang. ‘’J’avais gardé le mouchoir, mais c’est ma petite sœur même qui m’a demandé de le jeter. Je tremblais de tout mon corps’’, a-t-elle poursuivi. Appelée à titre de témoin, Ndèye Barry a corroboré les affirmations de sa sœur.

L’avocat de la partie civile a soutenu qu’il y a eu une violence sexuelle. A l’en croire, le prévenu est ‘’doué d’une intelligence extrême pour faire croire que la fille voulait le piéger’’.  ‘’Une femme est toujours faible devant un homme’’, a-t-il rappelé. Sur ce, il a réclamé la somme de 2 millions à titre de dommages et intérêts. Sa requête est restée vaine.

AWA FAYE

 

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