Publié le 18 Nov 2019 - 20:53
KOLDA - MANQUE DE MACHINES FAUCHEUSES-BATTEUSES, DE DECORTIQUEUSES…

Producteurs et transformatrices du fonio listent leurs maux 

 

Le travail du fonio est pénible. Producteurs et transformatrices réclament des machines, des financements et des unités de transformation de la céréale. Ce vendredi 15 novembre, date de la Journée internationale du fonio, ils ont interpellé la tutelle.

 

Dans la région de Kolda, le manque de matériel est un handicap pour les producteurs du fonio, une riche céréale. Ces derniers s’engagent à multiplier sa production, les années à venir. D’ailleurs, l’année dernière, 300 hectares ont été emblavés au niveau régional. Avec une production de 15 tonnes dont la majorité provient du département de Vélingara considéré comme le plus grand producteur de fonio.

Selon les agriculteurs, l’acquisition des machines faucheuses-batteuses et de décortiqueuses vont non seulement leur permettre de relancer et de booster la production dans notre région, mais aussi et surtout de mettre un terme à la souffrance des hommes qui s’activent dans la production de la céréale. Ils cultivent et récoltent le fonio dans leurs champs. Leurs récoltes sont principalement vendues aux femmes transformatrices.

Transformer le fonio est un processus long et pénible

Ces dernières laissent sécher les plants de fonio. Une fois secs, la première étape peut commencer, avec le vannage. Lors de cette procédure, les femmes vannent le fonio pour séparer les graines des déchets et des coques vides. Les graines sèchent encore un ou deux jours au soleil avant d’être décortiquées. 

Il existe deux manières de décortiquer la graine de fonio. La méthode manuelle où les femmes pilent à la force des bras et la méthode “industrielle” où c’est une machine actionnée par un meunier qui fait le travail. Dans les villages excentrés et les plus petits groupements de femmes, tout se fait encore à la main. A l’aide de grands et pesants pilons en bois, les femmes frappent à tour de rôle la graine contre le sol. Un travail qui demande force, endurance et technique. Elles chantent alors pour se motiver. Le fonio décortiqué est donc récolté et les résidus nourrissent les animaux. Vient ensuite la quatrième étape : le tamisage suivi du lavage.

‘’Nous lavons au moins trois fois les graines dans de grandes bassines remplies d’eau. Nous enlevons les derniers résidus de sable. Lorsque la graine est propre, elle est séchée dans des aires réservées à cet effet ou simplement au soleil. Cette étape nécessite au moins trois jours, suivant la saison. Dernière étape, l’emballage et la vente’’, explique Khady Miss Badiane, transformatrice domiciliée au quartier Doumassou, dans la commune de Kolda.

Mama Diahité, transformatrice de fonio, d’ajouter : ‘’Le fonio est mis en sachet et est vendu au kiosque de l’association ou dans des marchés de proximité. Nous produisons chaque jour 10 à 15 kilogrammes de fonio. Le travail du fonio nécessite beaucoup d’efforts. Jusque-là, on le faisait traditionnellement avec un mortier et un pilon pour décortiquer la céréale. Un travail fastidieux qui demande beaucoup d’énergie.’’

Les producteurs et les transformatrices réclament du matériel

Au vu de la pénibilité du travail du fonio, les femmes transformatrices réclament des séchoirs, des moulins, des unités de transformation, des financements et des partenaires pouvant les aider à écouler les productions vers les marchés nationaux et internationaux. Mais aussi un local pour pouvoir exposer leurs productions et attirer la clientèle. Ce qui va entraîner beaucoup de changements, tant au niveau social qu’économique et leur aidera à produire et à se nourrir localement. Tandis que les producteurs réclament des machines faucheuses-batteuses et décortiqueuses. L’acquisition de ce matériel permettra d’alléger leur travail et donner de la valeur au produit pour mieux faciliter son accessibilité et sa pratique culturale. Car, longtemps considéré comme une céréale des pauvres, le fonio est aujourd’hui en train de reconquérir les assiettes dans les foyers du Fouladou. Il est utilisé dans les plats de tous les jours, allant du petit-déjeuner au repas du soir. Il est habituellement consommé sous forme de couscous ou ‘’thiakry’’. Sous forme de farine, il est intégré dans les gâteaux, pains et beignets.

Le fonio est réputé comme une céréale plutôt savoureuse, sa finesse et ses qualités gustatives en font un met de choix toujours servi lors de cérémonies importantes dans certaines localités du Fouladou.

 EMMANUEL BOUBA YANGA

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