Publié le 25 Jan 2016 - 02:37
KOLDA

Un trafiquant d’armes arrêté à la frontière gambienne

 

Mouhamadou Barry a été arrêté avec un sac rempli d’armes. Il se rendait en Gambie pour y écouler sa marchandise.

 

Dans une sous-région marquée par une insécurité de plus en plus problématique, ils sont nombreux à faire leur beurre dans le trafic des armes. C’est le cas de Mouhamadou Barry, né le 26 août 1980 à Dakar. Le commerçant a été appréhendé le 11 janvier dernier, dans le village de Dialadian du département de Vélingara, par la police frontalière. Domicilié au quartier Sikilo de Kolda, il détenait par devers lui un sac contenant trois fusils et deux pistolets de calibre 12 de fabrication artisanale. Entendu, il a déclaré les avoir achetés à Koundara en Guinée Conakry.

A bord de sa moto, il allait les revendre en Gambie. Depuis, il a été déféré au parquet, puis conduit en prison. Ce mercredi 20 janvier, devant la barre, le prévenu a réitéré ses aveux. Le procureur a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre lui. « Les faits sont constants », a martelé l’avocat général qui a demandé « la confiscation et la destruction des armes saisies ». Mais le commerçant, marié et père de deux enfants, a écopé d’une peine d’avertissement d’un mois ferme.

Mais il faut dire que cette affaire ne laisse pas de marbre les populations. « Le Sénégal doit redoubler d’efforts pour faire face à la contrebande et aux trafics transfrontaliers. Car la menace qui pèse sur la sécurité est réelle, avec ces armes en circulation dans le pays », souligne une source judiciaire. L’instituteur Ali Baldé invite lui « les militaires et toutes les forces de sécurité et de défense à veiller à ce que les armes illégales ne pénètrent pas sur le territoire sénégalais ». Le danger, dit-il, nous guette en permanence, avec les terroristes dans la nature.

D’autres observateurs pensent que le Sénégal doit inviter les pays limitrophes (la Gambie, le Mali et les deux Guinées) à intensifier leurs efforts en matière de surveillance des frontières. Notamment, le doyen Samba Baldé, ancien militaire en retraite : « Le phénomène de l’insécurité résiduelle s’explique par le trafic illicite des armes. Il est perceptible au Sénégal, au Mali, en Guinée Bissau, entre autres pays, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. A cette sécurité résiduelle sont venues se greffer les menaces exogènes du terrorisme et des attentats, les actions de Boko Haram au Nigeria, qui ont exacerbé la psychose de l’insécurité liée aux armes à feu illicites. » 

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)

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