Publié le 24 Nov 2020 - 19:22
LANCEMENT CAMPAGNE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE

Les feux sont au vert

 

Hier, la campagne de commercialisation de l’arachide a officiellement démarré. Les agriculteurs valident le prix du kilogramme, pendant que la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) se dit fin prête.

 
 
On peut dire, sans risque de se tromper, que la campagne de commercialisation de l’arachide démarre bien. Cette année, les prévisions font état de 1,4 million de tonnes et le ministère de tutelle a fixé le prix du kilo de la graine à 250 contre 210 F CFA l’année dernière. Un montant qui, visiblement, convient aux acteurs, comme l’atteste le porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (CNCR) joint par ‘’EnQuête’’.
 
‘’Nous pensons que par rapport à l’année dernière, c’est un très bon prix, car une bonne partie de nos coûts de production sont couverts. Vu le volume de graines produites annoncé par le gouvernement, je pense que les Chinois et la Sonacos ont leur place sur le marché. Il y en a suffisamment pour tout le monde. En principe, ces deux acheteurs peuvent cohabiter sans problème. On a produit plus d’un million de tonnes et la Sonacos est prête à acheter au moins 500 000 t. Donc, les exportateurs peuvent acheter les autres 500 000 t. A mon avis, ils peuvent se partager le marché’’, déclare Sidy Ba qui soutient que la quantité réelle de production ne sera connue qu’après l’achat des graines par les différentes entités.
 
A ses yeux, les agriculteurs doivent d’ores et déjà préparer la prochaine campagne.
 
‘’Nos parents producteurs doivent être conscients que s’ils veulent produire plus et mieux, ils doivent garder leurs semences ; ils doivent bien les garder. Et investir, avec ces prix alléchants, dans l’achat de matériel agricole à petite échelle et de fertilisants. Ainsi, la subvention de l’Etat ne vient que compléter ce qu’ils ont déjà par rapport à leur planification quant à la campagne 2021-2022. Elle se prépare maintenant. Il ne faut pas tout dépenser dans des choses qui n’apportent rien à l’exploitation familiale. Les prix proposés peuvent nous aider à résoudre certains problèmes, mais il faut penser à l’avenir et cet avenir, c’est l’éducation de nos enfants’’, soutient-il.
 
De son point de vue, il est temps que les agriculteurs s’engagent à rembourser les dettes contractées avec certains partenaires, surtout que des arriérés de l’année dernière subsistent. Ce, en raison d’une campagne moins bonne. ‘’Cette année, elle est bonne. Il faut songer à rembourser la totalité de la dette ou au moins une partie, car comme le dit l’adage, qui paie ses dettes s’enrichit, et s’ils veulent maintenir des relations de confiance avec ces partenaires, ils doivent songer à éponger leurs dettes’’, insiste Sidy Ba.
 
Du côté de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), on annonce une enveloppe de 27 millions d’euros déjà mobilisés pour le démarrage. Selon le chef de la cellule de communication, 40 millions d’euros supplémentaires sont attendus de la Banque islamique de développement, son partenaire traditionnel.
 
A en croire Babacar Ndiaye, la Sonacos bénéficiera d’environ 66 millions d’euros au total, soit 40 milliards de francs CFA, pour la campagne de commercialisation 2020-2021. Ce qui devrait permettre d’aborder sereinement la campagne, impacter l’épanouissement du monde rural et permettre une hausse du produit intérieur brut (PIB), grâce aux transactions qui seront faites autour de la graine.
 
Selon Sidy Ba, ‘’la Sonacos est confrontée à un défi d’investissements structurants conséquents. Pour que l’usine, poursuit-il, puisse absorber tout le volume qu’elle veut acheter, elle doit en avoir les moyens. Il y a des graines de l’année dernière qui sont là et qui ne sont pas encore traitées. On ne sait pas pourquoi. L’Etat prévoit une remise à neuf. On espère qu’il le fera’’.
 
Selon les données satellitaires du département américain de l’Agriculture, les conditions climatiques plus clémentes et la bonne répartition des pluies entre juillet et septembre ont permis des progrès au niveau du rendement. Ainsi, contrairement aux prévisions du mois de septembre, le volume à l’hectare devrait passer à 1,17 t au lieu de 1,08 t. Toutefois, ce rendement reste inférieur à ceux enregistrés en 2019-2020 (1,28 t/ha) et 2018-2019 (1,32 t/ha). Cette année, l’Afrique de l’Ouest représente 60 % de la production africaine et 15,3 % de celle mondiale.
 
Cependant, elle est en baisse, contrairement à la production mondiale d’arachide qui croit.
 
EMMANUELLA MARAME FAYE

 

 

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