Publié le 27 Oct 2015 - 05:30
LE COMMERCE INTER-AFRICAIN SE SITUE ENTRE 10 ET 15%

‘’ Ce n’est pas acceptable’’, selon Alioune Sarr 

 

La date de la 24ème édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) a été annoncée vendredi dernier. Le ministre du Commerce Alioune Sarr en a profité pour lancer un appel pour la facilitation du libre échange interafricain.

 

La foire internationale de Dakar se déroulera du 5 au 20 décembre prochain, au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices). Pour cette 24ème édition, le thème choisi est : ‘’Facilitation des échanges et développement régional, défis et opportunités’’. Venu présider la cérémonie de lancement, le ministre du Commerce a invité vendredi les pays africains à faciliter le libre échange qui est, selon lui, le socle du développement.

‘’Le marché africain doit faire face aujourd’hui à de nombreux défis. Il s’agit, entre autres, du défi de l’accélération de l’expansion du continent pour créer de la valeur ajoutée, le défi pour créer de la richesse inclusive tout en diversifiant notre économie. Mais également le défi de se protéger des risques exogènes et se connecter aux chaînes des valeurs mondiales. En 2010, le commerce interafricain représentait à peine 12% des échanges du continent. Cette faible performance, outre le déficit en investiture de connectivité, s’explique par le coût élevé du commerce africain par rapport à d’autres régions du monde’’, a dit le ministre.

Selon lui, de nombreux facteurs bloquants sont identifiés. Il s’agit notamment des formalités au passage aux frontières, des obstacles non tarifaires, des contrôles de police. ‘’Il est arrivé le moment où les Africains doivent regarder la vérité en face et simplifier le commerce intra-africain. Les Européens ne peuvent pas commercialiser à hauteur de 60 à 70% et nous entre Africains, nous commerçons entre 10 à 15%. Cela veut dire qu’il est plus facile pour un Sénégalais d’aller acheter un produit en Europe que de l’acheter au Nigeria ou au Cameroun. Ceci n’est pas acceptable. Il appartient aux acteurs économiques de relever le défi. Ils en ont la capacité’’, a soutenu Alioune Sarr. Car pour lui, la Fidak se veut un des grands rendez-vous économiques en Afrique et dans la sous-région.

Cette année, le Cameroun est l’invité d’honneur. Selon l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal Jean Koe Ntonga, par cette participation qui implique des enjeux et des défis à relever, son pays entend gagner les paris de la mobilisation et de la participation, mais aussi ceux de la conquête des nouveaux marchés et de la vente de la destination Cameroun. ‘’En raison de la gravité des problèmes de paix, de sécurité auxquels le Cameroun, le Niger, le Tchad, le Nigeria et le Mali sont confrontés, suites aux attaques asymétriques par des groupes terroristes, un forum sera organisé sur ces questions sécuritaires afin de faire des recommandations idoines visant à mutualiser les efforts entre Etats et organisations africaines et internationales pour vaincre ces groupes. Leur existence et la persistance de leurs méfaits sont préjudiciables à la paix et à la stabilité et constituent aussi des obstacles aux investissements qu’impose le monde des affaires’’, a soutenu M. Ntonga.

De son côté, le directeur général du Cices, Cheikh Ndiaye, a soutenu que le thème est une réponse au souci permanent de créer un cadre de répression sur les enjeux de la régionalisation économique, considérée comme une alternative incontournable pour le développement. ‘’Le défi de cette année, c’est de relever cette 24ème Fidak à la hauteur de l’enjeu du PSE. Nous en sommes à 600 exposants déjà et une trentaine de pays annoncés. Donc, cette édition est très bien partie pour faire une foire exceptionnelle. L’année passée, il y a eu 1 200 exposants venus de 26 pays.‘’

VIVIANE DIATTA

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