Publié le 20 Aug 2020 - 17:04
LE FILS AINE DU KHALIFE GENERAL DES MOURIDES SUR LE MALI ET L’AFRIQUE

‘’Le débat sur le 3e mandat est en train de bousiller l’Afrique’’

 

Sa parole est rare. Mais la situation qui prévaut chez le voisin malien ainsi que le débat sur le 3e mandat dans certains pays africains, ont fait sortir de son mutisme le fils aîné du khalife général des mourides.

Si le Mali tousse, le Sénégal éternue, disent certains observateurs. Pour eux, tout ce qui touche ce pays frontalier ne laisse pas indifférent les Sénégalais. Le fils aîné du khalife général des mourides, Serigne Mame Thierno Mbacké, partage cet avis. Dans une vidéo de 3 minutes et 45 secondes, le chef religieux donne son point de vue sur les événements survenus dans ce pays et qui ont abouti à la démission du président de la République Ibrahima Boubacar Keita.

Serigne Mame Thierno Mbacké : ‘’Nous ne sommes pas des politiciens, mais si vous êtes un observateur ayant une claire conscience de ce qui se passe, vous ne pouvez pas ne pas vous prononcer. Ibrahima Boubacar Keita est dépositaire de pouvoirs que le peuple souverain du Mali lui a confiés. A ce titre, il doit rendre compte de sa gestion. Ce peuple a un droit de regard sur cela et il a l’obligation de le faire. C’est comme ça que cela se doit se passer.’’

Le chef religieux de se prononcer sur le 3e mandat que certains présidents veulent obtenir à tout prix. ‘’C’est contraire à l’éthique et à la parole donnée, même si ce n’est pas écrit dans le Coran. Mais quand une parole est donnée, elle doit être respectée. Le débat sur le 3e mandat est en train de bousiller l’Afrique. Au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Guinée, cela risque de porter un rude coup à la démocratie. Mieux, les thuriféraires de ces présidents doivent savoir raison garder et arrêter de les influencer. Il faut que les tripatouillages constitutionnels cessent et la population doit se lever comme un seul homme et le refuser’’.

Dans la vidéo, Serigne Mame Thierno Mbacké aborde une autre question qui lui tient à cœur. Allant dans le sens d’Ahmed Khalifa Niasse, il a demandé que cesse la discrimination envers les diplômés en langue arabe. ‘’Ils sont aussi instruits et sont capables de faire des analyses et de diriger comme les diplômés en français. D’ailleurs, ceux qui parlent arabe sont beaucoup plus nombreux que ceux-là qui s’expriment en français dans le monde’’, dit-il.  

Boucar Aliou Diallo

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