Publié le 27 Jan 2020 - 17:25
L'EFFROI

Kobe Bryant est mort

 

L'ancien joueur des Los Angeles Lakers Kobe Bryant a perdu la vie dimanche matin dans un accident d'hélicoptère, à Calabasas aux environs de Los Angeles. Il était âgé de 41 ans. L'information, révélée par le média TMZ, a été confirmée par ESPN notamment. Sa fille Gianna Maria était également à bord, ainsi que sept autres victimes.

 

La NBA perd une icône. Kobe Bryant est mort dimanche matin à l'âge de 41 ans, dans le crash d'un hélicoptère à Calabasas, près de Los Angeles en Californie. L'information a été révélée par le site TMZ, puis confirmée par plusieurs autres médias américains. Au moins quatre autres personnes ont perdu la vie dans cet accident, dont l'une des filles de Bryant, prénommée Gianna. Le nombre de victimes s'élève à neuf, selon la police. Légende des Los Angeles Lakers, Bryant a été titré cinq fois avec la franchise Pourpre et Or. Il lui est resté fidèle durant ses 20 ans de carrière, compilant 33 643 points en saison régulière. Soit le quatrième plus grand total de l'histoire.

Né à Philadelphie, Bryant a été drafté en 1996, avant de fêter ses 18 ans. Il a été sélectionné par les Charlotte Hornets, seulement en 13e position, alors que la franchise de sa ville de naissance - celle des Sixers - disposait du premier choix. Directement échangé avec Vlade Divac, l'arrière débarque dans la Grande Ligue déterminé à prouver qu'il vaut mieux que cela. Il signe une première saison timide (7,6 points/match, six rencontres débutées sur 71 jouées) dans l'ombre d'une prestigieuse recrue : Shaquille O'Neal. Les deux hommes vont former un duo qui va régner sur la NBA.

Du duo mythique au formidable soliste

En 1998, puis 1999, Bryant monte en puissance et devient le bras droit de "Shaq". Dans le sillage de leur tandem, les Lakers signent un three-peat (2000, 2001, 2002). Ils ne font pas la passe de quatre, pourtant dotés d'un effectif rendu d'autant plus impressionnant par les arrivées de Gary Payton et Karl Malone. O'Neal s'en va et Bryant doit prouver qu'il a l'étoffe d'un franchise player. Il va le faire en devenant un scoreur encore plus dominant - comme en attestent ses 81 points face aux Raptors en 2006 -, en décrochant le titre de MVP en 2008, et surtout en remportant deux autres titres, certes bien entouré, mais dans le rôle du go-to-guy (2009 et 2010).

Victime d'une rupture du tendon d'Achille du pied gauche en 2013, à 34 ans, Kobe Bryant ne parvient plus à porter les Lakers à partir de cette blessure. Mais il s'offre une sortie royale en 2016, inscrivant 60 points face au Utah Jazz lors de son dernier match. Depuis, il était resté proche des Lakers, assistant à plusieurs de leurs rencontres et adoubant son successeur dans le rôle de la star de L.A. : LeBron James, qui l'a dépassé samedi soir dans la hiérarchie des marqueurs les plus prolifiques de l'histoire de la NBA en saison régulière. Macabre ironie du sort. 

Kobe, histoire d'une volonté

DISPARITION - Kobe Bryant a perdu la vie à 41 ans, dimanche. Victime d'un terrible accident d'hélicoptère avec sa deuxième fille, Gianna Maria, et sept autres passagers, l'ancien arrière des Los Angeles Lakers laisse une trace indélébile dans l'histoire du jeu. Parce qu'il fut un basketteur à part, un monstre de volonté comme aucun autre.

La première fois que Shaquille O'Neal a croisé la route de Kobe Bryant, gamin de 18 ans qui allait devenir une légende et changer le cours de sa carrière, le pivot, fraîchement arrivé d'Orlando, s'est demandé qui était ce drôle de gars qui ne parlait pas beaucoup et ne pensait qu'à s'entrainer, toujours plus dur que les autres, toujours plus tôt et plus tard que tout le monde et qui, déjà, avait une idée précise de ce qu'il voulait devenir. De ce qu'il serait.

"Il était jeune et immature à certains égards mais je peux vous dire une chose : tout ce que Kobe a fait, il me l'avait annoncé à cette époque. Une fois, alors qu'on était assis dans le bus, il m'a lâché : 'Je vais devenir le meilleur marqueur de l'histoire des Lakers, je gagnerai cinq ou six titres NBA et je serai le meilleur de ce sport'", racontait Shaquille O'Neal il y a quelques années dans son autobiographe "Shaq Uncut". Sourire en coin, O'Neal avait un peu pris ça à la légère. Et puis, Kobe l'a fait.

L'excellence, toujours

Kobe Bryant, mort à 41 ans dans un accident d'hélicoptère qui a également emporté la vie de sa fille Gianna Maria et de sept autres passagers, restera une légende du jeu. Mais une légende comme il y en a peu. A part, de par ses accomplissements individuels et collectifs. A part, de par ce qu'il fut durant sa trop courte existence. Parce que Kobe, c'est avant tout l'histoire d'une volonté. Dans son sens le plus noble et le plus riche : Kobe Bryant était la volonté incarnée. Il savait ce qu'il voulait. L'a toujours su. Et a toujours mis en œuvre ce qu'il fallait pour parvenir à ses fins. Mais sans que la fin ne justifie les moyens. Droit dans les yeux. Pas de coup bas.

Ce fut une épreuve, pour certains, comme Shaquille O'Neal à la fin de leur folle odyssée qui avait mis la NBA à leurs pieds trois années de suite. Demandez donc aussi à Dwight Howard comment il a vécu sa courte collaboration avec KB8, devenu KB24 dans l'intervalle. Mais Bryant visait l'excellence et a toujours souhaité qu'il en soit ainsi pour les autres. Ce fut une chance pour les Los Angeles Lakers, dont il a porté la tunique pourpre et or durant vingt ans parce que les Hornets, qui avaient drafté ce lycéen de 17 ans en 1996, ne savaient que faire de lui. Ça tombait bien : Kobe n'avait pas envie de perdre son temps à Charlotte.

Ce que Kobe voulait, Kobe l'obtenait, généralement. Il arrivait qu'il échoue. Mais jamais parce qu'il n'en avait pas fait assez. On pourrait, ici, citer et cumuler tous ses accomplissements sur un parquet, mais sa plus grande réussite est peut-être d'avoir marché dans les pas du plus grand, Michael Jordan. MJ fut son idole dès le premier jour et, pour lui, "Be Like Mike" n'était pas un slogan. Ce fut une ambition. On a parfois moqué sa propension à mimer le roi. On n'aurait jamais dû. Parce que d'autres ont eu le désir, voire l'outrecuidance, d'essayer de ressembler au numéro 23 des Bulls. Personne ne s'en est autant approché que Kobe. Lui seul en a eu le talent et, on y revient, s'est donné les moyens d'y parvenir durant vingt ans d'une carrière immense.

Une inspiration

Ces dernières années, son éthique et son amour du jeu avaient survécu à sa retraite, prise un soir d'avril 2016 où il avait signé un dernier carton. Ils les avaient transmis à toute une génération de joueurs nourris aux exploits du "Black Mamba" comme lui s'était abreuvé de MJ. "Le voir sortir du lycée directement a été une inspiration. Voir un gamin de 17 ans arriver en NBA et tenter d'impacter autant une franchise m'a servi de motivation. Il m'a aidé avant même de me connaitre", témoignait encore LeBron James samedi soir, alors qu'il venait de le dépasser au classement des meilleurs marqueurs de l'histoire de la NBA.

Cette passion, Kobe Bryant, l'homme aux deux maillots accrochés au plafond du Staples Center, l'avait aussi transmise à ses filles. Toujours le premier levé, avant le soleil, soucieux de montrer l'exemple et éperdument dévoué à ses enfants dont il s'occupait à temps plein depuis qu'il avait rangé ses sneakers, Kobe se rendait ce dimanche à un match de basketball avec Gianna Maria.

Kobe était un homme de fer. On avait même fini par croire qu'il était immortel. On aurait tellement aimé qu'il le soit.

EUROSPORT.F

 

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