Publié le 25 May 2016 - 19:37
LEVEE DU BLOCUS DE LA GAMBIE

 La rage d’Alassane Ndoye

 

L’Etat du Sénégal a décidé depuis hier d’ouvrir à nouveau ses frontières avec la Gambie. Une décision prise apparemment sans concertation aucune avec les transporteurs qui étaient pourtant à l’origine du blocus sur la Transgambienne. Joint hier par téléphone, Alassane Ndoye, le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des transports routiers du Sénégal, est dans tous ses états.

‘’C’est le Sénégal qui a échoué. Tous les Sénégalais étaient engagés dans le combat, parce qu’ils savent que Yaya Jammeh ne nous respecte pas. Et pourtant nous avons les moyens de nous faire respecter. Donc si tout le monde se retrouve sur la même position et qu’un jour on nous annonce la fin du blocus sans nous présenter des résultats, cela veut dire que le Sénégal a échoué, Macky Sall et son gouvernement en premier’’, peste-t-il. 

Ce que le député ne comprend pas, c’est que l’Etat du Sénégal puisse se lever un beau jour pour prendre une telle mesure sans concertation avec les acteurs. ‘’Aucune autorité ne nous a appelés pour nous entretenir du sujet’’, se désole-t-il. D’ailleurs, le seul représentant de l’Etat avec qui il a parlé est le secrétaire général du ministère du Transport. Et même pour celui-là, il dit avoir profité d’une rencontre d’un autre objet pour l’interpeller. ‘’Je lui ai fait part de notre désapprobation par rapport à la mesure. Il m’a dit qu’il n’a jamais entendu son ministre parler de cette affaire’’, précise-t-il.

Et puisque ce sont les policiers qui disent avoir reçu l’ordre de rouvrir les frontières, à l’absence de la douane et de la gendarmerie, le syndicaliste en conclut que c’est le ministre de l’Intérieur qui a pris la décision. Il le prend pour responsable de tout ce qui peut arriver à un Sénégalais traversant la Gambie. ‘’Nous avons des problèmes en Gambie qui ne sont pas encore résolus. Le ministre de l’Intérieur ne peut pas allumer le brasier et nous jeter dedans’’, rouspète-il

‘’Nous continuons le combat’’

Les transporteurs voulaient d’abord que le pont sur le fleuve Gambie soit construit pour éviter les tracasseries. Par ailleurs, le syndicaliste déclare qu’à partir de 19h, à Senoba, tout Sénégalais qui n’a pas encore franchi la frontière est obligé de passer la nuit en Gambie, même s’il s’est déjà acquitté des formalités. Les habitants de Farafenni en ont fait même un business, selon lui, en achetant des matelas qu’ils louent aux Sénégalais à 500 F la nuit.  Alassane Ndoye et ses camarades voulaient aussi que le dossier du bac, vétuste et qui avance en reculons, selon ses termes, soit abordé. ‘’Avant de lever le blocus, on devait étudier toutes ces questions pour savoir si les Sénégalais peuvent réellement continuer à passer par la Gambie. On devait s’assurer d’abord du bon traitement des citoyens de notre pays’’, soutient-il.

Compte tenu de tout cela, le syndicaliste et Cie prévoient d’organiser demain une conférence de presse pour annoncer publiquement leur opposition à la décision. ‘’Nous allons demander à tous ceux qui nous écoutent de poursuivre le mot d’ordre. Celui qui veut arrêter la grève peut le faire, mais nous, nous continuons le combat’’, prévient-il.

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