L'ambassadeur des Etats-Unis, Lewis Lukens apprécie la visite du Président Barack Obama au Sénégal en expliquant pourquoi le ''pays de la téranga'' a été choisi parmi d'autres pays. Pour lui, ce sont les critères de démocratie, de bonne gouvernance et d'ouverture qui ont été mis en avant.

En 2008, Barack Obama avait visité le Ghana où il n'a passé que quelques heures. En 2013 il vient au Sénégal. Qu'est ce qui a changé entre temps?

Il n'y a rien qui a changé. Il a simplement pensé que c'est important de visiter l'Afrique francophone. Le Sénégal est un partenaire très important pour nous. Le président Barack Obama est venu pour renforcer la démocratie, pour parler avec la société civile, pour discuter de beaucoup de choses y compris la sécurité régionale, l'importance du secteur judiciaire, pour discuter des opportunités pour les entreprises américaines et sénégalaises, pour accroître les liens économiques entre les deux pays. Donc c'est encore un renforcement des liens importants et stratégiques pour l'Afrique subsaharienne et les États Unis.

Avant Barack Obama, les présidents Clinton et Bush avaient visité le Sénégal. Pourquoi autant d'intérêts pour notre pays?

Le Sénégal est un pays de bonne gouvernance avec un joli peuple très chaleureux en accueillant les Américains. Nous partageons beaucoup de valeurs telles que la liberté d'expression, la société civile, la démocratie. C'est un pays important pour les États Unis. C'est très bien que les présidents américains viennent ici.

Beaucoup d'analystes ont reproché au président Obama son manque de vision économique pour le continent. Avant lui, ses prédécesseurs étaient chacun porteur d'un projet économique. Il y a eu l'Agoa avec Bill Clinton,  le Mca avec Gorges Bush.   

Il faut constater que tout ces programmes ont continué sous le magistère du président Obama. Nous avons un compact Mcc très fort et très important au Sénégal. Ces programmes phares continuent sur le continent. Et le président Obama se focalise vraiment sur la jeunesse africaine. D'ailleurs, il a créé en ce sens un programme qui existe depuis trois ans et qui vise à renforcer les capacités de la jeunesse africaine. Notre but, c'est vraiment l'avenir du continent africain. On a envoyé beaucoup de jeunes africains aux États Unis pendant les trois dernières années pour visiter la Maison blanche, le président, la première dame et pour discuter entre eux, avec les entreprises américaines, sur comment ils peuvent être de meilleurs leaders en Afrique. Je rappelle que ce projet existe depuis trois ans et il va continuer bien entendu avec la participation des jeunesses sénégalaises.

Le président Obama a annoncé un important programme de régularisation des immigrés aux États Unis qui seraient un plus de 10 millions et composés pour la plupart de latinos. Est ce que les Sénégalais vivant aux Usa ont des chances de faire partie de ce programme?

Le congrès est en train de discuter d'un projet de loi pour régulariser la question des immigrés. Ce projet de loi va s'attaquer à ce problème. Je ne peux pas trop m'avancer sur la question mais je peux dire que ce qui se fera pour les immigrés intégrera toutes les nationalités.

Le président Obama envisage de rencontrer la société civile sénégalaise. De quoi doivent-ils discuter selon vous?

Il va discuter avec elle de l'importance de la société civile dans une démocratie comme le Sénégal, le rôle important qu'elle joue pour maintenir les institutions démocratiques, comment elle doit travailler avec le gouvernement, la jeunesse pour renforcer la capacité de la société et pour encourager le développement dans le chemin de la bonne gouvernance.

Il prévoit également de se rendre dans l’Île de Gorée. Pourquoi cette étape?

L'Île de Gorée est un cite historique, un symbole des liens anciens qui unissent l'Afrique et les États Unis. C'est un héritage important qui raffermit les liens très étroits entre les deux pays.

Dans cet agenda, il y a un vaste volet lié à la sécurité. Tout près de chez nous, il y a Al Qaida au Maghreb islamique. Est ce que les États Unis et le Sénégal vont aborder ce volet et qu'est-ce qui est prévu à ce niveau?

Les deux présidents vont discuter de la sécurité régionale, au Sénégal et dans les pays voisins. Le Sénégal a l'armée la plus professionnelle de l'Afrique de l'Ouest. Il est un partenaire très important pour nous pour la sécurité régionale, en Afrique et même avec les forces des Nations Unies réparties à travers le monde. Les deux présidents vont discuter de toutes ces questions d'autant que le Sénégal joue un rôle très important comme exemple d'une armée très professionnelle. Le Sénégal a des forces au Mali et nous avons toujours travaillé en étroite collaboration avec les forces sénégalaises avec des séances de formation, des fournitures d'équipements. Et cela va continuer.

Vous avez un projet d'installer une base de drones dans cette région. Est-ce que le Sénégal devrait être un tremplin sur lequel vont s'appuyer les États Unis?

Non il n'y a point d'installation de base de drones au Sénégal.

Est-ce que tout est fin prêt pour accueillir le président Obama?

Il reste certains détails à régler mais dans l'ensemble tout va bien. Nous sommes prêts à l'accueillir.
Je remercie le peuple sénégalais pour sa patience. Ce n'est jamais facile quand le président des États Unis vient quelque part, que ce soit Paris, Rio, Dakar ou n'importe où. J'espère seulement que cela va être une visite fructueuse et très belle pour tout le monde. J'ai rencontré beaucoup de Sénégalais qui sont très heureux que Obama vienne ici et je sais que Obama est très heureux de venir au Sénégal pour la première fois. Ce sera une visite extraordinaire.

(EnQuête avec la Rts)