Publié le 31 Jan 2020 - 20:31
LIVRAISON DU PONT DE FOUNDIOUGNE EN 2021

Les îles du Saloum en voie de désenclavement définitif 

 

Pour le désenclavement des îles du Saloum, l’Etat du Sénégal a lancé, en août 2017, les travaux de construction du pont de Foundiougne pour une durée de 34 mois. 2 ans après ce lancement, le ministre des Transports a visité, ce jeudi, le chantier pour s’enquérir du niveau d’exécution des travaux qui vont bon train. 

 

Au terminal d’embarquement de Ndakhonga, des ouvriers sénégalais et chinois sont à pied d’œuvre. Le pont devant relié cette partie de la rive du fleuve à la ville de Foundiougne est en pleine construction. Une  population joyeuse composée en majorité de femmes a accueilli, par des applaudissements et des pas de danse, la délégation ministérielle venue s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Cette ambiance festive traduit la joie de la population insulaire qui, apparemment, attend beaucoup de cette infrastructure, vu l’enclavement de l’île.

Le pont est de loin la meilleure solution pour désenclaver les îles environnantes. L’infrastructure vise aussi à raccourcir la distance entre le Sénégal et la Gambie. A ce titre, il permettra aux voyageurs d’économiser 120 km, avec le contournement de la voie classique.  Et cela pour bientôt. En effet, à en croire les autorités en charge de la réalisation de l’ouvrage, les travaux ont atteint à ce jour, un niveau d’exécution de 50%. La livraison de l’infrastructure est ainsi prévue en mars 2021, au grand bonheur des populations insulaires.

Une fois livré, l’ouvrage va remplacer le ferry qui ‘’est déjà vétuste et pose beaucoup de problèmes en termes de confort et lenteur’’. ‘’La réception du pont de Foundiougne permettra d’améliorer la fluidité, la circulation des personnes et des biens et impacter positivement dans l’intégration du Sénégal dans la sous-région. En effet, à partir de Foundiougne, on peut avoir  des raccourcis pour aller facilement en Gambie. Ce qui permettra d’améliorer de manière notable la mobilité au niveau de la sous-région et dans cette zone particulièrement enclavée’’, souligne Me Oumar Youm, ministre des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement.

Terminal d’hydrocarbure

Financé à hauteur de 71 millions de dollar, soit 41 milliards de franc CFA, le pont de Foundiougne est, aujourd’hui, avec ses 1300 m de long, le pont plus long du Sénégal. Il vise essentiellement le désenclavement de la zone et la participation à l’économie sénégalaise. A cet effet, sa réalisation est accompagnée de la construction d’un terminal d’hydrocarbure. L’objectif est de désengorger le port de Dakar en termes de transport de fret. Ainsi, à l’achèvement des travaux du terminal de Ndakonga, les hydrocarbures en destination du Mali vont atterrir directement au port de Foundiougne pour être transportées vers ce pays voisin.

‘’Il y a le port et tout ce qui est en train d’être construit à côté, tel que le terminal d’hydrocarbure qui est intimement lié au port. En effet, dans l’avenir, tout ce qui est hydrocarbure destinée à l’exportation vers le Mali va passer par ce terminal, pour désengorger Dakar. Nous voulons confier sa gestion à la direction du port autonome de Dakar qui a déjà l’expérience dans ce cadre. Ces deux infrastructures (le pont et le terminal d’hydrocarbure) désenclavent, non seulement, la zone, mais permet de relancer l’économie. En prenant le pont de Foundiougne, on économise 120 km pour rejoindre la Gambie par rapport la voie classique. Economiquement parlant, c’est immense’’, déclare de sa part Alioune Ndoye, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime qui accompagné le ministre Oumar Youm.

Les défis du maintien des infrastructures

Après avoir visité les chantiers du pont et du terminal d’hydrocarbure, Me Oumar youm a profité de son face-à-face à la presse pour lancer, de nouveau, un appel aux usagers des infrastructures routières pour plus de discipline sur les routes. ‘’Si nous avons engagé le développement économique et social du Sénégal, à travers la promotion d’infrastructures routières de qualité, c’est pour que celles-ci soient soumises à un usage qui permet de les préserver. D’où la notion de patrimoine routier. Nous avons déjà réalisé plus de 1800 km de route revêtues, soit l’équivalent de plus de 2000 milliards de franc CFA. Nous n’allons pas laisser ces routes être dégradées par une pression indue des transports qu’on appelle l’extrême surcharge’’, précise le ministre.

Il invite les utilisateurs au respect du ‘’règlement 14 qui vise à éviter que l’extrême surcharge ne dégrade de manière prématurée les infrastructures routières utiles. Nous appelons à plus de responsabilité et de prise de conscience pour comprendre que le patrimoine routier est à préserver, mais aussi que les vies des passagers, des riverains et des usagers de la route sont aussi importantes. C’est pourquoi, il faut plus de retenue et de prise de conscience dans l’application du règlement 14’’, estime-t-il. 

ABBA BA

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