Publié le 2 Mar 2024 - 09:42
LOI D'AMNISTIE  

Y en a marre aussi dit non

 

Lors d'une conférence de presse, hier, le mouvement Y en a marre, à son tour, a dit non à la loi d'amnistie.

 

La loi d'amnistie ne cesse de recevoir des avis défavorables. Après le Front de résistance jeudi dernier, c'est au tour du mouvement Y en a marre de mettre son véto. Aliou Sané et compagnie comptent se dresser sans relâche contre ce souhait du pouvoir d'effacer tous les faits incriminants s'étant déroulés entre 2021 et 2024.

Selon eux, la réconciliation nationale prônée, ces temps-ci, ne devrait pas se faire à n'importe quel prix.

“Au moment où le peuple sénégalais lutte vaillamment contre un coup d’État constitutionnel, voilà que le même Macky Sall, au prétexte d’un prétendu pardon et d’une réconciliation nationale, a décidé, lors d’un énième simulacre de dialogue national qu’il a organisé les 26 et 27 février 2024, de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi d’amnistie générale dont l’objectif est d’effacer les crimes et délits commis de 2021 à 2024”, constate le coordonnateur de Y en a marre.

Aliou Sané ajoute : “Cette décision inattendue, non concertée et inopportune prise à la surprise générale est systématiquement rejetée par les familles des victimes, les personnes détenues arbitrairement et tous les citoyens soucieux de justice. Dans son principe, l’amnistie est débattue en doctrine, car certains considèrent qu’elle est démagogique, dangereuse et susceptible même de violer le droit à l’égalité des citoyens ainsi que le droit à une justice équitable.” 

Pour augmenter ses chances dans cette entreprise, Y en a marre n'hésite pas internationaliser sa lutte. Ainsi, le mouvement évoque les dispositions judiciaires au niveau mondial et africain. “Au plan international, une loi d’amnistie qui jette une ombre sur les événements vécus au Sénégal entre juin 2021 et 2024 viole les articles 7 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies du 16 décembre 1966 et l’article 7 de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples de 1981”.

Monsieur Sané convoque aussi un autre document des Nations Unies publié cinq années auparavant. “Dans ses observations finales concernant le cinquième rapport périodique publié le 7 novembre 2019, suite à l’examen du Sénégal, le Comité des Droits de l’homme des Nations Unies rappelle à l’État du Sénégal que ‘taire les rancœurs, apaiser les esprits et asseoir un dialogue durable’ ne peuvent justifier le vote d’une loi d’amnistie”. 

Le mouvement met aussi en garde les parlementaires qui se rendraient “complices d’une forfaiture consistant à étouffer la poursuite de crimes graves et comportements graves contre le vote d’une quelconque loi d’amnistie”.

À en croire le mouvement fondé en 2011, si les autorités s'entêtent à faire voter cette loi, ils engageront à travailler avec “les organes des traités des Nations Unies et de l’Union africaine pour amener le Sénégal à l’abroger dans les meilleurs délais”.

Enfin, Y en a marre invite les candidats à l’élection présidentielle de 2024 à prendre un “engagement public à combattre ce projet de loi et à l’abroger au besoin, car elle est inique et ses bénéficiaires encore inconnus”. 

Agression de Maïmouna Ndour Faye

Concernant l'actualité tragique de cette fin de semaine, le coordonnateur du mouvement Y en a marre a profité de sa tribune pour condamner l’acte “odieux” commis sur la journaliste Maïmouna Ndour Faye devant chez elle, jeudi soir. Aliou Sané invite les autorités à faire la lumière sur cet acte qui ne doit pas rester impuni.

 

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