Le club de la presse organisé par l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS) a reçu, hier, le président du Comité national de gestion (CNG) de la lutte. Alioune Sarr a plaidé pour la catégorisation des lutteurs.

Après la victoire nette de Bombardier sur Modou Lô, la question de la catégorisation des lutteurs a été soulevée au vu de la différence de gabarit entre ces derniers. L’occasion a été saisie, hier, par les journalistes sportifs d’en discuter avec le président du Comité national de gestion (CNG) de lutte à l’occasion du club de presse organisé par l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS). Selon Alioune Sarr, ce sujet ‘’a toujours été un souci pour le CNG’’.

‘’Dès le début, a-t-il fait savoir, j’ai eu à dire que la lutte, avant, était un jeu. Pourtant, il y avait déjà une catégorisation car c’était entre les gens d’un certain âge. Même s’il n’y avait pas de poids, elle (catégorisation) existait également par le talent.’’ Le président a aussi répondu à certains qui avançaient la thèse selon laquelle quand on a plus de 80 kilos, on pouvait lutter avec n’importe quel adversaire et le terrasser grâce à la ruse et autre. ‘’Je disais et je continue à le défendre en tant que médecin sportif : depuis quelques années, face à un lutteur de plus de 20 kilos et qui par ailleurs fait la même chose, on a très peu de chances de le battre’’, a défendu M. Sarr.

Se fondant sur le combat entre le B52 de Mbour et le ‘’Roc’’ des Parcelles Assainies, le président a estimé que cela ‘’doit (nous) pousser, avant qu’il n’y ait drame dans l’arène, à la catégorisation. C’est capital’’.

Les tests antidopage

Poursuivant dans la même lancée, Alioune Sarr a fait le corollaire entre la différence de poids et le dopage. Pour lui, c’est cette différence de poids qui pousse certains lutteurs de petit gabarit à une ‘’surcharge pondérale’’ pour s’aligner aux poids lourds de l’arène. 

Toute personne qui a une licence dans une discipline sportive affiliée à une fédération internationale est tenue à un contrôle éventuel antidopage. ‘’Cela peut se faire avant, durant ou après une compétition’’, a précisé le président du CNG. A en croire ce dernier, c’est un faux débat de parler de manque de communication avec les acteurs de la lutte. ‘’Nous n’avons pas peur de prendre nos responsabilités. C’est sans état d’âme que nous punissons le lutteur le plus médiatique que le lutteur lambda’’, a-t-il ajouté.

Début saison le 1^er octobre

La saison 2014-2015 ayant pris fin le 31 juillet dernier, le président du Comité de gestion de la lutte se dit satisfait. ‘’On a eu une bonne saison globalement, même si, à l’entame, il y avait quelques soucis’’, a-t-il déclaré. Dans la foulée, il a annoncé le démarrage de la saison 2015-2016 au 1^er octobre prochain.

La question de l’arène nationale avec les multiples contestations, notamment de la part des habitants de Pikine Dagoudane, site devant abriter le complexe sportif, a été soulevée. Pour le docteur Sarr, ‘’l’arène verra le jour à l’endroit choisi par l’Etat du Sénégal’’.  

La violence dans l’arène

Lors de la rencontre entre le président Sarr et la presse sportive, le sujet sur la violence dans l’arène est revenu dans les discussions. Selon lui, elle ‘’n’est pas propre à l’arène. Les lutteurs dans leur ensemble ne posent pas de problèmes. Ce sont ceux qui sont autour qui font des problèmes. L’homme est par nature violent’’. Il a ainsi annoncé de futures dispositions pour juguler ce fléau. ‘’Je suis un homme de consensus. Avant l’ouverture de la saison, des mesures seront prises. Il y a certains discours qui sont le lit de la violence. Soyons tous mesurés. Tant que nous n’aurons pas des écuries fortes qui sont dirigées par de fortes personnalités, nous aurons toujours des problèmes. Il faut que l’esprit du fair-play revienne’’, a-t-il ajouté.

La ‘’Nuit de la lutte’’ ce samedi

Le comité de gestion tiendra la nuit de la lutte, ce samedi 8 août. Ça sera l’occasion de récompenser le meilleur athlète de la lutte avec frappe de la saison, et le meilleur combattant de la lutte sans frappe. La lutte olympique, le meilleur combat sans frappe, le meilleur arbitre, le lutteur le plus fair-play seront primés de même que le fan club le plus fair-play.

LOUIS GEORGES DIATTA