Publié le 9 Jan 2012 - 17:36
Lutte

Baboye après sa blessure : ''Si j'étais tricheur...''

Son existence a vite basculé dimanche dernier à cause d'une lésion musculaire à la cuisse droite contractée à quelques minutes de son combat contre Ness. Depuis, Baboye, alias Balla Bèye 2, mène une autre vie quotidienne. En cette fin de matinée, il est assis au cœur de sa demeure sise à Ouest foire.

 

 

En tee-shirt blanc frappé de son effigie, la jambe droite tendue, le tombeur de Gris Bordeaux raconte son calvaire : ''C'est plus difficile pour moi de devoir mener cette vie, de devoir rester là à ne pas bouger. C'est vraiment très gênant. Ceux qui me connaissent savent bien que j'aime faire beaucoup d'activités. Peut-être que j'aurais été sur la terrasse pour donner à manger à mes moutons''.

 

 

Baboye est condamné à rester à la maison et à faire du surplace pendant au moins six semaines. ''Je ne peux même pas me tenir debout avec ces béquilles'', dit-il avec un humour qui cache mal la triste réalité d'un ''Mbarodi'' (lion) blessé. ''Peut-être que j'irai me faire soigner aux Etats-Unis'', confie-t-il. En attendant, il refuse de s'épancher sur le verdict de l'arbitre cassé par le Comité national de gestion de la lutte (Cng). ''On va se réunir cet après-midi avec mon entourage avant de réagir'', coupe-t-il sec.

 

Le téléphone sonne, sonne...

 

Pour l’instant, la maison ne désemplit pas. Deux proches du lutteur assis à côté de la porte, l'un arborant le même tee-shirt que Balla Bèye 2, laissent les fans entrer sans difficulté, dont un homme venu avec son fils pour rendre visite à Baboye. ''Mon garçon voulait te voir'', raconte-t-il. Le petit, 4 ans environ, s'approche de Baboye, pointe son doigt sur la poitrine et dit : ''C'est toi qui es sur cette photo''. Après ce tête-à-tête avec son idole, il prend congé de lui.

 

 

Aliou Thiam, un ami de Baboye de longue date, est également venu s'enquérir de l'état de santé. ''Il m'a vu grandir, donc ça me fait mal de le voir dans cet état. Je suis venu le soutenir et lui souhaiter prompt rétablissement'', avance cet étudiant de 4e année en Droit à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Chez Baboye, les fans défilent pour lui témoigner leur attachement. ''Ness était de passage hier vers 16 heures, révèle le tombeur de Bombardier. Il m'a dit : ''Grand massa'' (Grand, je compatis à ta douleur).

 

Il m'a réitéré que c'était la volonté divine, et que cela aurait pu lui arriver. C'est ça le sport. On est adversaires mais pas ennemis. On doit bannir les insultes et la violence''. Il poursuit : ''D'autres lutteurs comme Modou Lô, Balla Gaye 2 m'ont appelé. Si j'étais tricheur, je n'aurais jamais eu cette reconnaissance''. Pendant ce temps, le téléphone ne cesse de sonner.

 

Adama COLY

 

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