Publié le 30 Jul 2020 - 19:13
LUTTE CONTRE L’HEPATITE

Le dépistage des femmes enceintes exhorté

 

Il devient impératif que les nourrissons et les femmes enceintes soient vaccinés contre le virus de l’hépatite B, si les pays ne veulent pas enregistrer de décès d’enfants. L’appel est lancé hier par l’Organisation mondiale de la santé, à l’occasion de la Journée mondiale contre les hépatites.

 

La Journée mondiale de l’hépatite est passée inaperçue, cette année. Cette pathologie très dangereuse a été plus ou moins oubliée, à cause de la Covid-19. Au Sénégal, il n’y a pas eu de célébration, encore moins un communiqué sur la maladie. Toutefois l’Organisation mondiale de la santé (OMS) demande le dépistage des femmes enceintes, afin de prévenir la transmission mère-enfant du VHB. Ce en administrant une prophylaxie antivirale à celles qui en ont besoin. Mais aussi en maintenant et en élargissant l’accès à la vaccination contre l’hépatite B et à la dose de naissance du vaccin.

 Selon l’OMS, au niveau mondial, plus de 250 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le VHB. Les nourrissons sont particulièrement vulnérables. Car, révèle-t-on, environ 90 % des enfants infectés par ce virus pendant leur première année de vie en deviennent des porteurs chroniques. Le VHB attaque le foie et emporte près de 900 000 personnes chaque année.

Quant aux nourrissons, ils peuvent être protégés contre le VHB, grâce à un vaccin sûr et efficace conférant une protection supérieure à 95 % contre l’infection. L’OMS recommande que tous les nourrissons reçoivent une première dose du vaccin contre l’hépatite B, dès que possible après la naissance (de préférence dans les 24 heures) et qu’au moins deux doses supplémentaires soient administrées par la suite.

A en croire l’Organisation mondiale de la santé, le renforcement de la vaccination contre l’hépatite B au cours des 20 dernières années, rendu possible en grande partie grâce au soutien de Gavi, l’Alliance du vaccin, est l’un des grands succès de la santé publique. Cette vaccination, souligne le directeur général de l’OMS, a contribué à réduire les infections par le VHB dans la population enfantine. En 2019, renseigne le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, la couverture des 3 doses du vaccin anti-hépatite B chez les enfants s’est établie à 85 % à l’échelle mondiale, contre environ 30 % en 2000.

Cependant, l’accès à la première dose dans les 24 heures suivant la naissance reste inégal, alors même que son importance est déterminante. ‘’La couverture mondiale de cette dose de naissance est de 43 %. Mais elle tombe à 34 % dans la région OMS de la Méditerranée orientale et à seulement 6 % dans la région africaine de l’OMS’’, précise le Dr Tedros.

‘’Les femmes testées positives devraient recevoir un traitement antiviral préventif par ténofovir’’

Pour la directrice du Département programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles, l’extension de l’accès à une dose de naissance en temps utile du vaccin contre l’hépatite B, est la pierre angulaire de la prévention de la transmission mère-enfant du VHB.  De l’avis de Dr Meg Doherty, il est prioritaire d’assurer une protection le plus tôt possible pour les pays de régions telles que l’Afrique subsaharienne, en particulier, où la dose de naissance du vaccin n’est pas encore introduite.

Une autre façon de protéger les enfants consiste à fournir aux femmes enceintes un traitement antiviral pour réduire la transmission du VHB de la mère à l’enfant. Pour le Dr Tedros, les femmes enceintes testées positives pour l’infection par l’hépatite B et présentant un taux élevé de VHB dans le sang (charge virale du VHB) devraient recevoir un traitement antiviral préventif par ténofovir de la 28e semaine de grossesse à la naissance.

Par contre, là où les tests de détermination de la charge virale du VHB ne sont pas disponibles, l’OMS conseille d’utiliser un autre test à coût modique (HBeAg). Ce, pour déterminer si les femmes sont admissibles au traitement antiviral préventif.

VIVIANE DIATTA

 

Section: