Publié le 29 Jul 2020 - 13:34
LUTTE CONTRE LA COVID

Diouf Sarr fait part des contraintes 

 

Après quatre mois de lutte contre la pandémie du coronavirus, il urge de réajuster les choses, pour appuyer le système de santé. C’est le plaidoyer fait hier par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, devant les partenaires financiers et techniques, face aux différentes problématiques du secteur.

 

La rencontre d’hier, entre le ministre de la Santé et de l’Action sociale et les partenaires techniques et financiers, était une tribune de plaidoyer fort en faveur du système. Face à cette grave situation et malgré les multiples efforts déployés, le système a révélé ses limites, selon Abdoulaye Diouf Sarr. Comme partout ailleurs, le système de santé du Sénégal a été mis à rude épreuve.

Mais, dit-il, face à cette crise sans précèdent, le système a tout de même fait preuve de réactivité et de force, et a démontré ses capacités d’adaptation. ‘’Il n’en demeure pas moins que cette situation a davantage exposé nos faiblesses et nos limites. Ainsi, nous prenons encore plus conscience des fragilités de notre système et de ce qui pourrait le rendre plus fort et plus résistant et aux chocs présents et futurs. C’est en cela que les acteurs de la santé saluent la décision du chef de l’Etat d’aller vers un plan d’investissement pour un système résilient et pérenne’’, se réjouit-il.

A en croire le ministre, ses services, avec divers acteurs, ont élaboré un plan quinquennal allant de la période 2020-2024, intégrant les infrastructures, les équipements et les réformes nécessaires au secteur. ‘’Les pays rivalisent d’approches, de stratégies et d’innovations pour concilier la vie socioéconomique et la lutte contre la propagation du virus. C’est un énorme défi’’, reconnaît Diouf Sarr.

L’autre défi encore plus grand, souligne-t-il, est de mener correctement les autres activités de services de santé et d’action sociale, en vue d’atteindre les principaux indicateurs de performance et de préserver le bien-être des populations. Toutefois, il rassure que depuis le début de la pandémie, ses services sont engagés dans ce chantier pour poursuivre les activités de prévention et assurer une réelle prise en charge des autres pathologies.

Selon lui, pour trouver des solutions à toutes ces contraintes, ils ont fait le point, à l’interne, il y a quelques jours, pour identifier les gaps ainsi que les stratégies adaptées afin de garantir la continuité des services dans toutes les structures publiques et privées du pays. ‘’J’ai souhaité élargir cette réflexion aux autres acteurs du secteur. C’est la raison pour laquelle la troisième grande communication de cette journée sera consacrée aux modalités de relance des activités dans le contexte de Covid-19. Ces trois points sont des problématiques de l’heure qui méritent une attention particulière et de profonds échanges sans lesquels il nous sera difficile d’atteindre les objectifs du Plan national de développement sanitaire et social’’, fait-il savoir.

Dans ce cadre, il compte sur la disponibilité ainsi que sur l’engagement des partenaires pour la réalisation de ces objectifs.

La représentante de l’Organisation mondiale de la santé au Sénégal, Docteur Lucile Imboua Niava, l'un des éléments les plus essentiels pour arrêter ce virus, est la détermination et la volonté de faire des choix difficiles pour assurer la sécurité de tous. Au cours des six derniers mois, l'OMS a travaillé sans relâche pour aider les pays à se préparer et à réagir à ce virus. De nombreux services de santé essentiels, soutient Dr Imboua, ont été perturbés, comme ceux traitant l'hépatite. ‘’Nous appelons les pays, en particulier ceux qui supportent la charge la plus lourde, à mettre en œuvre ces nouvelles lignes directrices qui constituent un important tremplin sur la voie de l'élimination de l'hépatite. Cette voie a été rendue plus difficile par la Covid-19. Les services de prévention, de dépistage et de traitement ont été perturbés ; les chaînes d'approvisionnement sont interrompues. Les ressources financières et humaines limitées sont détournées et l'attention politique s'est déplacée vers la maîtrise de la pandémie et la reprise économique’’, dit-elle.

A son avis, tout cela signifie qu'il existe un risque réel de perdre les gains déjà réalisés. Elle souligne, par ailleurs, que comme tant de maladies, l'hépatite n'est pas seulement un problème de santé. C'est un énorme fardeau social et économique. ‘’Alors que six mois se sont écoulés depuis la déclaration de l'urgence sanitaire mondiale, la pandémie Covid-19 illustre que la santé n'est pas une récompense pour le développement. Mais le fondement de la stabilité sociale, économique et politique. Nous ne sommes pas prisonniers de la pandémie. Chacun d'entre nous peut faire la différence. L'avenir est entre nos mains’’, selon la représentante de l’OMS.

 VIVIANE DIATTA

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