Publié le 22 Jul 2020 - 15:22
LUTTE CONTRE LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS

Abdoulaye Diouf Sarr octroie 20 000 masques aux points de vente

 

Les 38 points de vente de moutons dont dispose la région de Dakar, ont été dotés, hier, de 20 000 masques. Ce don du ministère de la Santé et de l’Action sociale vise à couper la chaine de transmission dans ces lieux.

 

A quelques jours de la Tabaski, les points de vente de moutons sont de plus en plus envahis par les clients. Une situation qui inquiète beaucoup les acteurs de la lutte contre la pandémie. Pour éviter plus de propagation de la maladie dans la région, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a octroyé 20 000 masques aux 38 points de vente de Dakar. Ce matériel va permettre aux différents vendeurs de se protéger contre la maladie, à l’approche de la fête. Cela permet également de réduire la contamination.

Selon Abdoulaye Diouf Sarr, il n’y a pas de santé humaine cloisonnée et de santé animale cloisonnée. On parle, soutient-il, d’une seule santé et c’est dans cette dynamique que dans le CNGE (Conseil national de gestion de l’épidémie) qui s’occupe de la lutte contre la pandémie, le ministère de l’Elevage est très bien représenté. ‘’Beaucoup de maladies qui sont des épidémies que nous combattons au niveau santé strictement humaine, des fois, ont leur origine au niveau de l’animal. C’est pourquoi on parle de zoonose’’, renseigne le ministre.

De l’avis d’Abdoulaye Diouf Sarr, qui a, hier, visité certains points de vente, sur plus de 8 mille cas de Covid-19 qu’enregistre le pays, les plus de 6 mille sont dans la région de Dakar. ‘’Dakar est aujourd’hui, de manière incontestable, l’épicentre de la pandémie. Dans les 75 % qui sont dans la région de Dakar, il faut reconnaitre une autre évidence : plus de 56 % se trouvent dans le département de Dakar. C’est-à-dire dans les 19 communes de Dakar’’, fait-il savoir.

Pour lui, cette situation interpelle les maires de Dakar, les habitants, les ‘’badienou gox’’, les délégués de quartier, les ASC, le médecin-chef de région de Dakar, les médecins-chefs de district de Dakar.  

‘’C’est Dakar qui doit se lever, par l’ensemble de ses composantes, comme un seul homme, pour dire on stoppe la Covid-19. Il s’agit donc d’une responsabilité communautaire, individuelle de chaque Dakarois. Ce que nous demandons à chaque Dakarois est simple, mais engage une responsabilité citoyenne et individuelle. On demande à chaque Dakarois, de manière permanente, de porter le masque. C’est vrai, la pandémie est concentrée essentiellement dans la région et particulièrement dans le département de Dakar, mais c’est tout le pays qui est concerné’’, lance le ministre.

38 points de vente autorisés par le gouverneur de Dakar

Il estime que le plus important est de faire en sorte que même les districts qui sont atteints continuent la lutte. Ce, pour que la maladie ne se réinstalle pas. ‘’Dans quelques jours, le médecin-chef de la région va lancer une vaste opération communautaire où des milliers de jeunes vont sillonner le département pour sensibiliser par rapport au port du masque. Il ne faut pas que nous dormions sur nos lauriers. La maladie existe bel et bien. Et si certains continuent à le nier, c’est parce qu’ils ne sont pas touchés ou l’un de leurs proches’’.

Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de l’Elevage, Ousseynou Sakho, souligne que cette contribution va permettre de mieux gérer les points de vente, en relation avec leurs agents, mais également en relation avec le ministère de l’Urbanisme qui s’est investi dans cette action. ‘’Les agents vétérinaires sont très outillés pour participer à cette sensibilisation. Cela permet, à son avis, de rompre la chaine de transmission du virus. Pour ce faire, ‘’les autorités ont beaucoup fait et l’ingéniosité du peuple sénégalais a parlé. Mais il nous faut beaucoup plus de discipline pour pouvoir vaincre la maladie. Parce que, sans discipline, il sera difficile de vaincre cette maladie’’, soutient M. Sakho.

A Dakar, il y a 38 points de vente de moutons autorisés par le gouverneur. Ces points de vente sont aménagés, disposent d’électricité et d’eau. Et les comités de gestion sont dotés en aliments de bétail. ‘’Tout le monde sait que, malgré les difficultés que nous gérons, ce quota d’aliments de bétail a été largement augmenté, en passant de 16 tonnes, l’année dernière, à 22 tonnes cette année. En plus, il y a la sécurité qui sillonne nuit et jour les points de vente pour sécuriser les personnes et les biens. Toutes les dispositions sont prises pour passer une bonne opération. Nous sommes disposés à les accompagner, ainsi que nos collègues de la santé humaine, pour pouvoir passer la Tabaski dans une bonne ambiance et vaincre cette maladie’’.

OUSSEYNOU SAKHO, SECRETAIRE GENERAL DU MINISTERE DE L’ELEVAGE

‘’Si cette tendance se maintient, il n’y aura pas de pénurie’’

L’approvisionnement en moutons est le sujet qui intéresse le mieux les Sénégalais. Beaucoup attendent la déclaration du ministère de l’Elevage pour savoir où mettre le pied. Sauf que jusqu’à présent, l’on fait dans le clair-obscur. Hier, lors de la visite des points de vente, le secrétaire général du ministère de l’Elevage, Ousseynou Sakho, a soutenu que si la tendance actuelle se maintient, il n’y aura pas de pénurie. Car, à son avis, le cumul des antennes au niveau du poste vétérinaire frontalier de Kidira fait état de 129 117 têtes contre 111 000 l’année dernière.

‘’Si nous prenons Bakel, il y a 437 animaux à ce jour. Matam, on est à 1 416, la région de Saint-Louis tout simplement, on est à 20 577.  Quand on prend Fatick, cela fait 15 800 animaux. Pour la région de Dakar, il y a 124 000 rentrées ; c’est le cumul dans tous les départements. A la même date l’année dernière, on était à 79 000 têtes’’, relève M. Sakho. Selon lui, ce qui reste à faire est de travailler pour poursuivre cette tendance. Cela, pour que le marché soit approvisionné et que chaque Sénégalais puisse se retrouver avec un mouton.

‘’C’est le souhait que nous avons et c’est celui du gouvernement’’.

VIVIANE DIATTA

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