Publié le 16 Nov 2019 - 03:21
LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET LES CONFLITS COMMUNAUTAIRES EN AFRIQUE DE L’OUEST

L’Uemoa rejoint la Cedeao au front 

 

L’insécurité galopante en Afrique de l’Ouest impacte négativement sur les politiques de développement économique et d’intégration.  C’est le constat fait par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui va collaborer avec la Cedeao pour combattre le phénomène.

 

Conscient qu’il est difficile de promouvoir le développement dans des pays où sévit l’insécurité, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) veut inclure dans ses activités la lutte contre le terrorisme et les conflits intercommunautaires qui touchent certains de ses Etats membres.

Ainsi, à l’occasion de la réunion des ministres membres du Comité de haut niveau sur le chantier ‘’Paix et sécurité’’ de l’espace qui s’est tenue hier à Dakar, il a été question de voir quelle stratégie mettre en place pour faire converger les politiques sécuritaires des huit Etats membres.

‘’Les chefs d’Etat ont compris, aujourd’hui, que la question de l’insécurité est devenue fondamentale. Il est très difficile, voire impossible d’avoir une organisation qui ne s’occupe que des questions économiques. L’Uemoa est certes connue sur les questions économiques, mais, aujourd’hui, la sécurité est devenue une question fondamentale, vitale, et il est heureux que le chantier ‘Paix et sécurité’ soit adopté’’, a déclaré le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Ba, qui présidait la rencontre.

Soulignant les impacts négatifs de l’insécurité sur l’économie des pays, le ministre a donné en exemple la situation au Burkina Faso. ‘’On a suivi la récente attaque au Burkina Faso où des travailleurs d’une mine ont été attaqués et sauvagement assassinés. Pour qui connait l’impact du secteur minier dans l’économique burkinabé, comprend aisément que c’est un conflit qui cherche à mettre nos pays à genoux. C’est pourquoi il est important qu’au niveau de l’Uemoa, cette question soit prise à bras le corps, en intervenant sur le plan financier, mais surtout en mettant nos services de sécurité ensemble, parce que le terrorisme n’a pas de frontière’’, considère-t-il.  

‘’Il faut régler la question sécuritaire sans oublier le développement’’

Le président de la Commission de l’Uemoa a abondé dans le même sens. En effet, selon Abdallah Boureima, l’Union économique et monétaire ouest-africaine doit s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme, pour mieux sécuriser l’économie et l’intégration. Constatant que ‘’l’espace est actuellement agressé de toute part par le terrorisme’’, l’Uemoa a inscrit dans la feuille de route du Comité de haut niveau une politique sécuritaire commune.  

La réunion de Dakar avait d’ailleurs pour objectif de finaliser ce projet pour rendre cette décision effective et opérationnelle. Ledit projet portant sur la lutte contre l’insécurité dans l’espace est initié en collaboration avec la Cedeao et sera soumis aux chefs d’Etat demain, à l’occasion de la 4e réunion du Comité de haut niveau sur le chantier ‘’Paix et sécurité’’.

‘’Les ministres ont réfléchi sur les conclusions de la réunion des experts afin de faire face à cette agression de notre espace communautaire. Tous les éléments qui concernent la stratégie, le financement et les moyens appropriés pour mettre en œuvre cette politique seront examinés au cours de cette réunion et portés à la connaissance de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement et des partenaires’’, a déclaré Abdallah Boureima.

Et d’ajouter : ‘’Aujourd’hui, la sécurité est importante et on ne peut mener des activités de développement économique, surtout d’intégration régionale, dans un espace d’insécurité totale. Nous revivons aujourd’hui, à l’intérieur de nos Etats et au niveau de nos frontières, des situations où des activités économiques sont compromises et des citoyens agressés. Nous assistons à un double bilan économique et financier de cette question d’insécurité qu’il va falloir régler en priorité, sans abandonner les actions de développement’’.  

C’est d’ailleurs pour régler ce problème d’insécurité qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la sous-région, que  l’Uemoa veut mettre en place, en collaboration avec la Cedeao, un mécanisme d’alerte, de veille et d’échange entre les services de renseignement des pays membres. Pour cela, informe le président de la commission, un protocole d’accord a déjà été signé avec la Cedeao afin de renforcer ce mécanisme pour, au-delà des huit Etats de l’Uemoa, atteindre les 15 de l’espace Cedeao. Car, estime Abdallah Boureima, ‘’autant le terrorisme n’a pas de frontière, autant les Etats ne doivent pas se replier sur eux-mêmes, dans le cadre de la lutte contre le fléau’’.

ABBA BA

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