Publié le 4 Jul 2016 - 22:29

M = DW – QW ?

 

Tous les défauts de Wade et aucune de ses qualités !’’ C’est définitif, péremptoire de l’Idrissa Seck’’ tout craché, dans le texte je vous le dis. Soit ! Mais est-ce réellement le propos ? N’est-il pas faux et absurde que de ne vouloir résumer tout Macky Sall en cette seule et unique équation : M= DW – QW ? C’est-à-dire donc tous les défauts de Wade sans aucune de ses qualités ? Je ne suis pas matheux mais je ne peux pas accepter ça. C’est faux !

Ce qui est juste, par contre, c’est que l’on ne peut pas dire de quelqu’un qui aurait longuement cheminé avec un autre, comme cela a été le cas entre Wade et Macky, qu’il n’y aurait rien de commun entre eux. Nous tous savons ici, pour l’avoir entendu dire et retenir que : ‘’Andando day walle ! ‘’Ce fait vaut pour Macky Sall mais plus encore pour Idrissa dont la durée du compagnonnage et sa grande intimité avec Abdoulaye Wade ne sont un secret pour personne. Ils étaient, ces deux-là, plus proches que jamais Diouf ou Mamadou Dia ne le furent de Senghor !

‘’Partager des défauts ‘’avec Wade, du reste, est-ce un si grave crime que cela, à la fin ? Car je prétends moi que Abdoulaye Wade n’est pas tombé du ciel comme ça, il est, comme nous tous, un pur produit de nos sociétés sénégalaises. Une bonne partie des choses que nous pouvons, à bon droit, lui reprocher peuvent se retrouver, à l’état latent, chez la plupart d’entre nous. Il y a seulement que certains ont pu développer et cultiver des mécanismes internes de défense par chance, par hasard ou par volonté ! Sinon nous sommes tous, les uns comme les autres, formatés par notre milieu social naturel pour devoir subir et succomber aux mêmes tentations mortifères qui sont liées au désir d’avoir, de posséder, de paraître et de dominer !

Ce n’est donc pas dans le fait d’avoir en commun des défauts avec Wade qu’il y a un problème mais dans la capacité qu’il y a- ou non- à pouvoir dominer ces défauts-là. Et de ce point de vue, et malheureusement pour lui, Idrissa Seck ne fait pas le poids. Du reste, les Sénégalais, qui sont tout sauf sots, le savent tellement et si bien que lorsqu’ils se sont décidés à renvoyer Wade à ses études héraldiques (lui qui voulait instaurer une monarchie), c’est Macky Sall qu’ils ont choisi pour gouverner leur cité. Idrissa Seck était bien là pourtant avec sa taille et ses talents, son argent et son bagout : La fille même d’Ibrahima Sène, en dépit de sa très grande beauté et de son ‘’américanisme’’ revendiqué et assumé, n’a pas su faire pencher la balance en faveur de son candidat !

C’est que, voyez-vous, en dehors des défauts de Wade que nous savons et pouvons voir partout, il est certaines qualités que nous estimons et voudrions voir nos dirigeants posséder et cela, pour notre propre sécurité !

Comme par exemple la modestie et une certaine dose d’humilité, de franchise et d’honnêteté ! Nous voulons ici des gens en qui nous pouvons, en conscience, nous reposer, nous fier. Et aussi qui soient, ces gens, suffisamment intelligents-ou prudents-pour savoir que : ‘’point trop n’en faut ! ‘’Qui soient accessibles, en somme, à la saine ‘’peur du gendarme qui est le commencement même de la sagesse, ainsi que le dit une très vieille maxime française. Voilà ! Ni soliveau ni père-fouettard mais un homme solide et réfléchi, c’est ce que les Sénégalais voulaient et que n’étaient ni Wade ni Idrissa Seck qui furent pourtant leurs héros mais c’était il y a longtemps, c’était en 2000 !

Depuis, beaucoup, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la nostalgie n’est plus ce qu’elle était ! Les batailles ‘’autour du butin’’, la ‘’tentation de dévolution monarchique du pouvoir‘’, les ‘’chantiers de Thiès’’, les ‘’Protocoles de Sion ou de Rebeuss’’ ou je ne sais quoi encore, tout cela a fini par mettre ‘’le feu au lac !’’ Et ce fut cette guerre dont un troisième homme, que personne n’attendait lors de sa déclaration, allait sortir seul vainqueur : Macky Sall !

Que vous soyez croyant ou pas, c’est là une chose sur laquelle il conviendrait de méditer ! Cette position qui est la sienne aujourd’hui, elle n’était pas et elle ne pouvait pas être dans les plans de Macky Sall, sinon il ne serait pas allé étudier les sciences de la Terre plutôt que le droit, l’histoire ou les sciences politiques par exemple !

Mais il est là aujourd’hui et tente sérieusement de faire pour le mieux et de parer au plus pressé, c’est-à-dire de réparer les innombrables dégâts à lui laissés par son prédécesseur. C’est un chantier sans fin puisque dans tous les domaines de la vie publique de l’éducation à la santé en passant, bien sûr, par les Finances et les affaires étrangères. Pendant ce temps, M. Idrissa Seck prend tout le sien pour, de temps à autre donc, lancer ses foudres avec tout l’art qu’on lui connaît, c’est-à-dire méchant et peu regardant aussi.

Comment croire, sinon, que dans un même mouvement il puisse soutenir qu’il n’a ‘’aucun doute sur la culpabilité de Karim Wade’’, ce dont on peut lui donner acte et que, d’autre part, celui-ci n’a pas été libéré, mais livré !’’ C’est insensé ! Car ou bien Karim était ‘’un otage’’ retenu illégitimement et ‘’livré’’ contre rançon, ce qui se pourrait concevoir par des esprits tordus ou bien, il a été bien légalement détenu et ‘’délivré’’ puis remis à ses amis contre rançon peut-être. 

 Ce qui fait que dans aucun cas Karim ne pouvait être ‘’livré’’ à qui que ce fût. C’est clair comme de l’eau de roche mais la limpidité et Idrissa Seck ne peuvent jamais cheminer longtemps ensemble. Il sollicite trop les circonstances et son argumentaire est toujours parsemé de choses controuvées et encore à la va-vite car il suffit de s’y pencher un peu pour voir combien légères et ridicules elles peuvent être ! Mais n’empêche, elles auront, ces choses, ‘’fait le buzz’’ et c’est tout ce qui lui importe. Il a tort pourtant et sa propre expérience, son propre vécu auraient dû lui montrer que non, à la fin, ‘’tout ce qui brille n’est pas or’’. Peut-être ferait-il partie de ces Thiessois qui vénèrent encore et idéalisent Diéry Dior Ndella qui fut exécuté dans leur bonne ville pour le meurtre d’un officier français qui voulait l’emprisonner pour trafic d’esclaves !

Et on l’en loue encore et on le chante. L’héroïsme, dans ce pays où diable va-t-il donc se cacher ? Ce Sénégal, en vérité, ne veut pas d’un dirigeant qui ne douterait de rien ni non plus d’un autre qui douterait de tout. Mais le pire serait celui qui ne douterait de rien mais douterait de tous et celui-là, il  n’y a pas de doute, ce serait Idy. 

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