Publié le 18 Sep 2019 - 06:06
MADIENE FALL, SELECTIONNEUR NATIONAL U18 MASCULINS :

‘’Les équipes africaines  doivent revoir leurs préparations’’

 

Le sélectionneur de l’équipe nationale masculine des moins de 18 ans, Madiène Fall, estime que l’élimination précoce des équipes africaines au Mondial-2019 est liée à une mauvaise préparation et non à un problème de niveau de leurs joueurs.   

 

L’Espagne est sacrée championne du monde pour la deuxième fois de son histoire. Quelle analyse faites-vous de cette performance ? 

Les Espagnols ont eu quelques difficultés au moment du premier tour de la compétition, mais ils ont su monter en puissance au fur et à mesure que les matchs s’enchainaient. Le sacre de l’Espagne ne relève guère d’une surprise, car il ne faut pas oublier qu’en dehors de la Nba, le championnat espagnol de basket est le plus relevé au monde. Il faut aussi ajouter tous ces basketteurs de la Roja évoluant dans l’élite du basket américain. Quand on a Marc Gasol, champion de la Nba cette année avec les Raptors de Toronto et Ricky Rubio, désigné Mvp du tournoi, on est forcément un prétendant sérieux au titre. Tous ces éléments, couronnés par l’expérience du groupe, font que la victoire finale des Ibériques s’explique facilement.

Les Américains sont éliminés en quarts de finale. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette déconvenue, selon vous ?

Cette nette régression des Américains, vainqueurs en 2014, est tout à fait justifiable, si l’on sait qu’ils ne sont pas venus avec leur meilleure équipe du moment. Les exigences de la Nba sont passées par là. Certains observateurs même ironisent en disant que les Etats-Unis ont été au Mondial avec leur équipe C ou D.  En sus, cette formation est très jeune, comparée à l’Espagne ou encore à l’Australie. Beaucoup de joueurs viennent à peine d’être draftés. Et dans le haut niveau, l’expérience est primordiale. Cependant, il faut s’attendre à un retour en force avec un esprit revanchard de l’Amérique d’ici 4 ans.

L’Afrique n’y arrive toujours pas. Aucun de ses cinq représentants n’est parvenu à accéder au second tour. Où se situe le blocage pour les équipes africaines au plan international ?

Pour le cas de l’Afrique, je ne pense pas que leur élimination est réellement liée à un problème de niveau, car beaucoup de nos athlètes évoluent en Nba et dans les plus grands championnats européens. Tout le problème se situe dans la manière dont nous abordons ces compétitions internationales, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de basket ou des Jeux olympiques. Les équipes africaines doivent revoir leurs préparations. Le Nigeria et la Tunisie avaient vraiment de la place pour atteindre au moins le second tour. Pour le reste, c’est une nouvelle déception africaine, parce que nous devons dépasser le statut de figurant au plan international.

L’Argentine a décroché la médaille d’argent au moment où la Serbie, vice-championne de l’édition de 2019, est classée cinquième. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La deuxième place des Argentins est honorable. Ils sont parvenus à se défaire de la France et de la Serbie sans une grande star. Par contre, la formation serbe a été décevante. Elle est éliminée en quarts de finale alors qu’elle était perçue comme l’une des favoris de cette compétition. Des grandes équipes d’Europe comme la Pologne, la République tchèque et la Russie ont failli par rapport à leurs rangs de grandes terres de basket.

MADADOU DIOP (STAGIAIRE)

 

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