Publié le 21 Sep 2019 - 23:47
MAISONS EFFONDREES, UNE ECOLE ET DES QUARTIERS DANS LES EAUX

Thiès patauge 

 

Les fortes pluies qui se sont abattues, ce jeudi après-midi, dans la ville de Thiès, ont causé de nombreux dégâts. Des maisons se sont effondrées à Médina Fall, l’école Petit Thialy assaillie par les eaux, des marchandises perdues au marché central, etc. L’Exécutif régional annonce des mesures palliatives d’urgence pour venir à bout de ces eaux dans les quartiers dépourvus de réseaux d’assainissement.

 

Ce jeudi, dans l’après-midi, à Thiès, le ciel a ouvert ses vannes pendant près de deux heures, sans interruption aucune. Les plus de 100 mm de précipitations enregistrés ont complètement changé le visage de la cité du Rail, surtout en plein centre-ville où plusieurs avenues sont devenues impraticables. Sur le boulevard Léopold Sédar Senghor, les automobilistes ont été contraints d’éteindre les moteurs des véhicules et de s’abriter en face de l’Hôtel de ville pour attendre que la situation revienne à la normale.

Pendant ce temps, l’eau dictait sa loi, empêchant à tous de vaquer à leurs occupations.

Au même moment, au nord de la ville, les fortes pluies avaient déjà fini de faire leur lot de victimes. Car des maisons se sont effondrées à Médina Fall, dans la commune de Thiès-Nord. Heureusement qu’il n’y a pas eu de mort d’homme, même si les dégâts matériels sont considérables. L’école Petit Thialy, qui se trouve également dans la même circonscription communale, a aussi été envahie par les eaux de pluie. Ici, c’est le matériel de bureau qui a été détérioré par les eaux. Au marché Sham, communément appelé ‘’Central’’, des commerçant disent avoir perdu des marchandises estimées à plusieurs millions de francs Cfa, à cause des inondations. La cité religieuse Keur Mame El Hadj du vénéré El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène n’a pas été épargnée. En outre, Keur Mame El Hadj, Keur Abdoulaye Yakhine Diop et Mbambara, dans la commune de Thiès-Est, et certains de coins du quartier Diakhao, dans la commune de Thiès-Nord, sont aussi sous l’emprise des eaux.

Devant une telle calamité, le gouverneur de la région a dit toute sa désolation et prévoit un plan d’urgence pour évacuer toutes ces eaux. ‘’On a beaucoup d’endroits inondés. Il y a également beaucoup d’édifices publics qui sont concernés dans plusieurs quartiers de la ville. Nous allons prendre des mesures palliatives pour pomper toutes les eaux stagnantes. Nous avons commencé à le faire’’, renseigne Mouhamadou Moustapha Ndao qui a fait le tour de quelques zones inondées.

Au quartier Sampathé (Est) touché aussi par le phénomène, le successeur d’Amadou Sy précise qu’il y est prévu un dispositif de sacs à terre pour barrer les eaux. ‘’On a reçu de la Direction de la protection civile, plus de 1 000 sacs à terre qui vont être remplis de sable pour éviter que l’eau n’arrive dans les maisons’’, informe l’ancien gouverneur de la région de Diourbel.

Les populations sont bouleversées, voire désemparées. La permanence départementale de l’Alliance pour la République (Apr) sise non loin de l’avenue Léopold Sédar Senghor, a été aussi envahie par les eaux pluviales.

Accusations contre accusations

A qui la faute ? Le secrétaire permanent de la permanence du parti présidentiel croit détenir la réponse exacte à cette question. Pour lui, tout est de la faute de la municipalité de Thiès-Ouest, dirigée par le maire ‘’rewmiste’’ Alioune Sow qui, dit-il, à défaut d’un réseau d’assainissement fiable, n’a pas pris le temps de curer les caniveaux, avant la saison des pluies. Il a fallu seulement plus de 100 mm pour que des quartiers de Thiès deviennent des océans. ‘’Ce qui vient de se passer aujourd’hui (ce jeudi) montre à suffisance que la commune de Thiès ne travaille pas. C’est vraiment extraordinaire. Quand il pleut, l’eau ne peut même pas traverser les rails. C’est catastrophique. La permanence est inondée comme en 2017. Pour éviter de telles situations, les autorités de la commune doivent curer à temps et déboucher les caniveaux pour permettre à l’eau de pouvoir circuler normalement. A elles de prendre toutes les dispositions avant le début de chaque hivernage’’, fulmine Ousseynou Niasse.

Si le secrétaire permanent de la permanence de l’Apr s’attaque à l’incapacité des municipalités à résoudre la question des inondations de façon définitive, le maire ‘’rewmiste’’ de la commune de Thiès-Nord pointe du doigt l’État du Sénégal. A ses yeux, il appartient au gouvernement de trouver des solutions au désarroi des 200 familles de Nguinth dont les maisons se trouvent dans une zone non-édifiantes et qu’il avait inscrites dans le programme ‘’Tawfeex’’. Aussi, Lamine Diallo rappelle que le site devant accueillir toutes les familles a déjà été trouvé. La solution véritable, ajoute-t-il, c’est de délocaliser toutes ces familles au niveau du site de la Zac.

‘’Toute autre solution n’est que tape-à-l’œil. Il faut qu’on se dise la vérité. Il faut aussi faire comprendre aux populations que la commune n’a pas compétence sur les gros travaux d’assainissement. Le canal à l’origine des inondations à Nguinth faisait partie des chantiers de Thiès. On devait le connecter à l’exutoire de Keur Mame El Hadj et continuer la canalisation jusque dans la vallée de Fandène. Cela n’a pas été fait. C’est ça le véritable problème. C’est un canal qu’on ne peut même pas curer, parce qu’il n’y a même pas de canalisation. Il y a des maisons en construction sur cette voie d’eau. La commune de Thiès-Nord n’a aucune responsabilité’’, tempête Lamine Diallo, précisant que tous les quartiers de la commune qu’il dirige depuis 2014 ne bénéficient d’aucun système d’assainissement.

La faute à qui ? A l’État, d’après l’homme du président du parti Rewmi, Idrissa Seck. 

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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