Publié le 20 Apr 2021 - 17:45
MALADIES DES ZOONOSES

La rage gagne du terrain au Sénégal

 

Soixante-dix foyers de rage ont été observés au Sénégal, depuis 2020. Pourtant, cette maladie semble être de plus en plus négligée. Au cours d’un atelier organisé à Dakar dimanche dernier par One Health au Sénégal, le chef du Bureau de surveillance épidémiologique des maladies animales à la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Elevage, le docteur Médoune Badiane, a tiré la sonnette d’alarme.

 

Au cours d’un atelier organisé par One Health au Sénégal, le chef du Bureau de surveillance épidémiologique des maladies animales à la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Elevage et des Productions animales a souligné que la rage est le parent pauvre des maladies des zoonoses. Parce que non seulement on n’en parle pas suffisamment, mais aussi, la prise en charge de la maladie est défaillante, aussi bien au plan de la santé animale qu’humaine.

Selon le médecin vétérinaire, le docteur Médoune Badiane, quand on fait le tour des régions, on se rend compte que le sérum manque au niveau des structures de santé. Sur le volet de la santé animale, précise-t-il, une faible partie des chiens est vaccinée contre cette maladie dans les foyers relativement aisée. Et les chiens contaminés sont souvent ceux des familles pauvres ou des chiens errants. Aussi, a-t-il lancé un cri du cœur afin que cette maladie connaisse une meilleure prise en charge.  ‘’En 2020, nous avons observé 70 foyers de contamination à la rage. Saint-Louis est en tête avec 27 foyers, suivi de Kaffrine et de Kaolack.  Ce qui est à craindre, est que les autres espèces animales développent la rage. Vous imaginez le risque qu’encourent ceux qui se retrouvent à proximité d’un bœuf enragé ?  Il ne reconnait personne et se jette sur tout ce qui bouge’’, s’est désolé le Dr Badiane. 

L’autre difficulté évoquée par le spécialiste est la prise en charge normale : si un chien est malade, son isolement de 15 jours est à la solde de son propriétaire qui n’a pas souvent les moyens pour le faire correctement. ‘’On constate aussi un déficit de sérums et de vaccins antirabiques, surtout en zone rurale, pour la prise en charge des contacts‘’, a indiqué le Dr Badiane, soulignant que les personnes atteintes sont obligées de venir jusqu’à Dakar pour une prise en charge à l’Institut Pasteur où la dose de sérum est à 7 000 F CFA.

Le Dr Badiane a plaidé pour un engagement de tous, demandant aux collectivités locales, aux administrateurs civils, aux agents vétérinaires, aux services de santé humaine, aux communicants et autres, de jouer leurs partitions, afin que la problématique de la rage devienne une préoccupation collective.

VIVIANE DIATTA

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