Publié le 9 Jan 2021 - 03:23
MANIFESTATIONS CONTRE LE COUVRE-FEU 

16 personnes interpellées à Mbour

 

L’état d’urgence décrété par le président de la République, suivi d'un couvre-feu, n’est pas du goût de certains Mbourois. Ces derniers ont mis le feu dans plusieurs quartiers pour manifester leur opposition à cette décision.

 

Mbour a vécu la première nuit du deuxième état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans la terreur. En effet, les populations ont déchiré le décret du chef de l’Etat. Plusieurs foyers à tension ont été notés dans la nuit du mercredi au jeudi dans certains quartiers de la ville, comme Thiocé, Diamagueune, Route de Joal, entre autres. Les populations sont sorties pour brûler des pneus sur la route, pour manifester leur désaccord face à la décision du président de la République de réinstaurer un couvre-feu dans les régions de Dakar et de Thiès.

Les forces de l’ordre se sont déployées sur toute l’étendue de la ville pour faire régner la loi. En ce sens, 16 personnes ont été interpellées durant la première nuit, pour trouble à l’ordre public, participation à une manifestation non autorisée, destruction de biens publics, destruction de biens appartenant à autrui et violation du couvre-feu.

Les manifestants, en grande partie des jeunes, ont mis le feu à plusieurs endroits de la ville. Selon certains d’entre eux, cette décision constitue deux poids, deux mesures, du moment que ‘’dans d’autres régions comme à Diourbel, le taux d’infection est relativement proche de celui de ces régions’’, indique I. D., un jeune mécanicien trouvé dans son atelier le lendemain. Selon lui, ce couvre-feu relève tout simplement ‘’du ridicule’’.

 Par contre, Mamadou Sy, gérant d'une dibiterie, ne semble pas animé par la même fougue. ‘’C'est vraiment dur. C'est grâce à ce travail que nous nourrissons nos familles. Nous démarrons vers 19 h jusqu'à 3 h. Donc, si nous venons à une certaine heure et qu'on nous interdise de travailler, ça sera très difficile pour nous qui vendons nos produits et le dîner pour avoir quoi manger le lendemain. Je suggère qu'on nous donne jusqu'à 00 h au moins. Vraiment, ce couvre-feu ne nous arrange pas’’.

Chez Mass, en revanche, c’est plutôt la résignation. Ce vendeur de pastèques déclare ne pas avoir d’autre choix que de respecter le décret présidentiel. ‘’C’est dur, mais nous sommes obligés de le respecter, car il est notre président et il ne veut que notre santé. Nous devons essayer de vivre avec le virus et je prie pour que la pandémie disparaisse. Je ne suis pas d'accord avec cette décision, personnellement, mais nous n'avons pas d’autre choix que de respecter les mesures’’, se désole-t-il.

Pour sa part, le maire de la commune, interrogé sur les ondes d’une radio locale hier, a déploré ces manifestations ‘’qui n’honorent pas le pays’’. ‘’Le couvre-feu consiste à protéger la santé de la population. Ce que j'ai vu hier n'est pas du tout respectable. Au moment où je parle, on note une circulation très dense dans la ville, à cause des stigmates de la violence. Des pneus ont été brûlés sur la route, personne ne peut circuler. On voit des voitures qui sont endommagées, juste parce qu'elles ont roulé sur les braises’’, a laissé entendre El Hadj Fallou Sylla.  

Hier nuit, c’était presque le calme plat dans la ville. Sur l’axe de la route nationale n°1, un seul pneu a été brûlé à 100 m du croisement Saly par des récalcitrants téméraires, vers 21 h 25 mn. Un tour dans la ville nous a permis de constater que les populations se sont tenues à carreau devant les contingents des forces de l’ordre qui ont jalonné les grandes artères de la capitale de la Petite Côte. Ces derniers auraient reçu un renfort important pour contenir les potentiels récalcitrants.

En attendant la troisième nuit de ce deuxième couvre-feu, Mbour respire sa brise marine dans un calme olympien, tout en espérant un retour prompt à la normale. 

IDRISSA AMINATA NIANG 

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