Publié le 14 Nov 2016 - 17:47
MARCHE PACIFIQUE DES EX-TRAVAILLEURS DES SOCIETES DISSOUTES

Le collectif étale ses inquiétudes dans la rue 

 

Ex-travailleurs de sociétés aussi différentes que la BCEAO, HAMO SA, AFRISEN, SIAS, AIR AFRIQUE…, ils n’ont pourtant qu’un seul et même souhait : percevoir leurs droits après des années de procédures judiciaires. La promesse du président la République en bandoulière, ils ont marché, samedi, pour réclamer plus de célérité dans le règlement de cette question.

 

Près de 30 ans pour les uns, 20 pour d’autres ou encore 15 ans qu’ils continuent de demander à rentrer dans leurs droits, après la dissolution de leurs sociétés. Le collectif des ex-travailleurs de Transplat, Bceao, Sotrac, entre autres, était dans la rue, avant-hier. De la place de l’Obélisque jusqu’au rond-point RTS, ils ont été nombreux à marcher et réclamer leurs droits. Une foule, constituée pour l’essentiel de personnes âgées mais aussi d’enfants (leurs petits enfants), a défilé devant une sécurité absolument renforcée. Tous ont montré une grande détermination à faire entendre leurs souffrances. Notamment, à travers pancartes et banderoles où on pouvait lire leur détresse.

Par exemple, les ex-travailleurs de BCEAO/SN ‘’exigent une application intégrale du contrat de travail’’. Ceux d’Afrisen réclament ‘‘leurs droits et cotisations depuis 30 ans’’. ‘’18 ans d’attente c’est trop, réglez nous nos créances’’, se plaignent les ex-agents de HAMO SA. Les anciens agents de Sotrac eux veulent mettre un terme à ‘’18 ans de misère de souffrance sans fin’’. Malgré les rayons solaires, ces ex-travailleurs croulant sous le poids de l’âge ont pu rallier le rond-point RTS, accompagnés de leurs petits-enfants. C’est le cas de la petite Maimouna Ndongo, 13 ans, vêtue d’un pantacourt bleu et d’un haut noir qui a été l’une des attractions du jour. Un haut-parleur à la main, de sa voix fluette, elle n’a eu de cesse de haranguer la foule, en lançant : ‘’Payez à nos parents leurs droits. Depuis 20 ans, ils courent derrière l’Etat et leurs employeurs. Papa Macky Sall soyez à l’écoute de leurs doléances. Nos parents sont fatigués, nous aussi nous sommes fatigués et nous souffrons’’. La fillette n’a pas manqué de mentionner que, faute de moyens, elle et ses camarades ‘’ne peuvent plus étudier correctement’’.

‘’Nous demandons au PM le traitement immédiat du dossier’’

A l’issue de la marche, le coordonnateur du collectif Moustapha Guèye a solennellement demandé au Premier Ministre ‘’le traitement immédiat de leur dossier pour le payement définitif des droits dus aux ex-travailleurs de différentes sociétés concernées’’. Il a tenu à rappeler au chef du gouvernement le respect des instructions du chef de l’Etat qui a soutenu, lors du conseil des ministres du 13 octobre 2016, ‘’la nécessité de préserver les droits des travailleurs’’. Pour cela, il a indiqué au PM ‘’l’impératif de procéder au recensement effectif des entreprises publiques et privées en liquidation, des catégories de personnels concernés, des droits officiels dus par chaque entreprise liquidée, de même que leur niveau de recouvrement par les travailleurs concernés’.

Selon M. Guèye, après avoir tant attendu et espéré du gouvernement un traitement diligent de leurs problèmes, tel qu’indiqué par le Président Macky Sall, une Assemblée générale tenue le 09 octobre a décidé de dérouler un plan d’actions. ‘’Le 25 octobre, nous avons écrit au PM, pour être informés de l’état de traitement de notre dossier, avant de programmer la marche pacifique d’aujourd’hui (samedi) afin d’exprimer notre inquiétude face aux lenteurs constatées’’, a-t-il déclaré devant les locaux de la RTS sous un soleil de plomb.

AIDA DIENE

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