Publié le 12 Jan 2021 - 03:42
MATAM COVID-19

L’explosion des cas et le spectre du couvre-feu

 

La pandémie est en train de se propager dangereusement dans la région de Matam et ce, malgré les efforts colossaux de sensibilisation des autorités sanitaires. Onze nouveaux cas de contamination à la Covid-19 ont été déclarés hier par la région médicale. La situation est d'autant plus préoccupante que deux nouveaux décès ont été notés le même jour. Des mesures plus restrictives pourraient être prises par l’Exécutif régional.

 

Rien ne semble pouvoir arrêter la marche en avant de la Covid-19 dans la 11e région du Sénégal. La pandémie semble prendre sa revanche sur une localité qui lui avait tenu tête pendant trois bons mois. Aujourd’hui, les cas positifs se multiplient à une vitesse étonnante. Les tests de ce dimanche effectués ont révélé 11 nouveaux cas au moment où deux patients en traitement dans les CTE sont passés de vie à trépas.

L'inquiétude des autorités sanitaires contraste avec le relâchement inexplicable des populations. Les gestes barrières sont foulés aux pieds au sein des communautés. Les rassemblements de jeunes autour de la théière restent visibles dans quasiment chaque coin de rue.

Dans la commune de Ourossogui, qui est le poumon économique de la région, chaque matin, c'est une nuée de voyageurs en provenance des autres villages qui vient s'approvisionner en marchandises. Ce qui favorise la propagation du virus. D’ailleurs, cette commune et celle de Matam concentrent 95 % des cas positifs de la région. Les voyants sont ainsi au rouge.

Anta Fall, enseignante de son état, la trentaine, a le masque bien vissé sur le nez et la bouche. Elle ne badine pas avec les gestes barrières, encore plus depuis que la deuxième vague s'est installée à Matam. "On est vraiment en danger dans cette ville de Ourossogui. La maladie fait des ravages, mais les gens se comportent comme si de rien n’était. Dans la rue, quand je mets mon masque, je constitue une exception. Les gens négligents vont choper le virus pour nous le transmettre, malgré toutes les précautions que nous prenons", prédit-elle visiblement excédée.

Ce sentiment d'impuissance est partagé par Mamadou Moussa, vendeur dans une pharmacie. Il ne parvient pas à s’expliquer le relâchement et la négligence des populations. "Qu'est-ce qu'il faudra tenir comme discours aux gens pour qu'ils prennent conscience du danger qui nous guettent ? Les radios passent le plus clair du temps à diffuser des messages de sensibilisation. Les gens sont au courant de tout, mais ils n'appliquent plus les mesures préventives. J'ai le pressentiment que la deuxième vague va faire beaucoup de dégâts dans cette région qu'ailleurs. Avec la première vague, tout le monde avait remarqué que Matam était la dernière région à enregistrer des cas de Covid-19. Je pense que cela s'explique par le fait qu'il faisait très chaud ici et le virus résiste difficilement à la chaleur. C'est peut-être ce qui explique qu'on avait moins de cas. Mais avec la baisse des températures, le virus se propage vite. La preuve en est que, désormais, chaque jour, on enregistre des cas nouveaux".

En effet, la région compte 220 cas, depuis le premier signalé en juin dernier. Selon le rapport quotidien fait par la région médicale, 34 patients sont actuellement sous traitement dont un cas grave. Ces résultats font penser à Mamadou Moussa que le président de la République pourrait appliquer le couvre-feu dans la région. "Les cas sont en train d'exploser et les décès se multiplient, parce que les centres de traitement des épidémies n'offrent pas toutes les qualités de soins requises. Je ne serai pas surpris de voir le couvre-feu étendu à la région de Matam. Je pense sincèrement que ce serait la voie de notre salut, parce que si on ne fait rien, ce sera la catastrophe", conseille-t-il.

En attendant des mesures draconiennes, des responsables politiques sont venus prêter main-forte aux autorités locales.

Ha Yessoo offre 6 mille masques aux lycées de Nabadji

Préserver le milieu scolaire de la deuxième vague, c'est la ferme volonté affichée par le leader du mouvement Ha Yessoo qui a offert 6 000 masques et du gel antiseptique à l'ensemble des 6 lycées de la commune de Nabadji Civol. Des kits sanitaires qui arrivent à point nommé, puisque le proviseur du lycée de Nabadji avait laissé savoir que les masques se faisaient désirer dans les établissements scolaires. L'académie qui attend une dotation de près de 130 000 masques du ministère de l'Education, s'est félicité de cet acte et a encouragé, par le biais d’Abdourahmane Bâ le mécène, Thierno Amadou Sy, responsable politique à Nabadji.

Le responsable régional de l'Union centriste du Sénégal, Me Sally Mamadou Thiam, a aussi fait un tour à la gare routière et dans les établissements scolaires de Ourossogui, pour sensibiliser et distribuer des masques. Son équipe a, durant deux jours, sillonné les quartiers pour inciter au changement de comportement face à la Covid-19.

Djibril Bâ

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