Publié le 28 Oct 2014 - 10:45
MATAR BA, MINISTRE DES SPORTS

‘’Les objectifs du sélectionneur seront atteints ou le contrat revu’’

 

En marge de l’ouverture de la réunion de la Commission consultative permanente sur la formation des cadres de la Confejes, hier, le ministre des Sports, Matar Ba, s’est prononcé sur les performances de la sélection nationale de foot et d’autres questions qui font l’actualité sportive.

 

Le Sénégal va rencontrer l’Egypte au Caire pour la 5e journée des éliminatoires de la CAN 2015. Allez-vous affréter un vol spécial pour les Lions ?

‘’Ce qu’il faut, c’est se concentrer sur l’essentiel. Au-delà du vol spécial, c’est une mobilisation exceptionnelle que cela demande de la part des Sénégalais mais aussi des acteurs. Il ne faut pas se focaliser sur un vol spécial. Tous les Sénégalais veulent la qualification. Tous, l’Etat, la fédération (football), l’encadrement, nous devons nous donner la main pour faire face à l’Egypte. Depuis qu’on est là, les instructions du chef de l’Etat ont été suivies à la lettre.

Il nous a demandé de mettre nos athlètes, même au-delà du football, dans des conditions de compétition. C’est pourquoi nous nous sommes battus pour restaurer et mettre le stade Léopold Sédar Senghor dans les normes pour accueillir l’Egypte. Ce qui est déjà fait. Et nous avons gagné. Il fallait rallier Gaborone pour jouer contre le Botswana. Nous avons mis à la disposition de l’équipe nationale un vol spécial qui a coûté 200 millions. Il fallait encore contre la Tunisie un vol spécial de 53 millions. La fédération est en train de se réunir. La commission ad hoc puis la commission mixte se sont déjà réunies. Des propositions nous ont été faites.

Nous sommes dans un pays qui ne dispose pas de beaucoup de moyens. Il faut réfléchir pour voir comment mettre l’équipe dans d’excellentes conditions de compétition. Ça se fera même si c’est au-delà d’un vol spécial. L’Etat est déterminé à accompagner le staff technique, la fédération et les joueurs pour jouer dignement contre l’Egypte. Je suis sûr que, sur le plan technique et organisationnel, il est possible de rentrer avec des points positifs. Il faut maintenant que chacun joue son rôle, l’entraîneur, le ministère, l’encadrement, les populations et les supporters. Il n’est pas question que la presse, la population, tout le monde s’érige en entraîneur pour donner un classement ou réclamer un joueur.

Il faut donc laisser Giresse faire son travail ?     

On n’a pas le choix. On a signé un contrat avec un entraîneur avec des objectifs. Ceux-ci seront atteints ou bien le contrat sera revu. Pour le moment, rien n’est perdu. Il nous faut de la sérénité et de la générosité. Il faut que tous les Sénégalais soient dans cette même dynamique pour que les joueurs soient à l’aise et qu’ils aient la détermination qu’il faut. Toute cette pression doit être transformée positivement. C’est comme ça qu’on pourra remporter ce match.

‘’Il n’est pas question que les Sénégalais pensent que l’Etat n’a rien fait pour Kassé Hanne. Il faut que tout le monde sache que notre patrie mérite respect et considération’’

L’athlète Mamadou Kassé Hanne a décidé de renoncer à sa nationalité sénégalaise en faveur de la France. Quel est votre point de vue par rapport à cette situation ?

Il n’est pas question que les Sénégalais pensent que l’Etat n’a rien fait pour cet athlète. Il a été formé au Sénégal. Le Sénégal a investi sur lui. S’il prend maintenant la décision de changer de nationalité, il n’y a pas de commentaire à faire. C’est des regrets. Je lance un appel aux Sénégalais. Il faut que tout le monde sache que notre patrie mérite respect et considération. Le reste, c’est un problème matériel et financier. L’Etat a joué son rôle. Il était encadré, il faisait même partie du lot des sportifs de haut niveau qui devaient être encadrés par l’Etat du Sénégal. Il ne nous a pas informés. C’est par voie de presse qu’on a compris qu’il a changé de cap.      

Que faudrait-il faire pour enrayer cette pratique, d’autant plus que d’autres athlètes menacent de faire pareil ?

On est dans un monde matériel. On doit revenir à nos vertus ; il n’y a pas que le matériel qui compte. Ça devrait être un honneur de porter le maillot et de se battre pour son pays. Si ces considérations n’existent plus, on ne contrôle plus. Il y a de la liberté. Il appartient aux fédérations de verrouiller pour ne pas permettre à n’importe qui de changer de nationalité après avoir bénéficié de l’encadrement de son pays. C’est dommage. Cela n’honore pas le Sénégal et l’Afrique. Il faut revenir à de meilleurs sentiments. Dans le basket, des joueurs viennent des Etats-Unis pour défendre les couleurs de pays africains. On suppose que ce n’est pas pour de l’argent.

C’est juste pour se faire une visibilité parce qu’ils ne sont pas performants là où ils sont. En ce qui concerne le Sénégal, je pense que la France ne prendrait jamais un athlète qui n’est pas performant. C’est le contraire qui se passe. Il faut tenir un langage de vérité aux Sénégalais. Qu’on ne nous dise pas que l’Etat a abandonné ses athlètes. Ce n’est pas vrai. La seule chose que je voudrais dire aux athlètes : que ce soit les joueurs de football, de basket ou toutes autres disciplines, il faut cesser de faire une comparaison entre le Sénégal et les autres pays développés. Ce qu’on perçoit dans une sélection là-bas, on ne peut prétendre la même chose ici. Nous n’avons pas les mêmes ressources financières. Le point commun, c’est la considération et la notoriété.

‘’Si les gens du CNG sont encore là, c’est parce qu’ils font du bon travail’’

La reconduction d’Alioune Sarr et son équipe à la tête du CNG n’a pas fait l’unanimité dans le milieu de la lutte. Comment l’appréciez-vous ?

Il n’y a pas de raison. On reproche au CNG (Comité national de gestion de la lutte) d’être là pendant 20 ans, d’Abdou Diouf à l’actuel président  de la République, Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade. C’est parce que c’est des gens qui font du bon travail. Il faut respecter la responsabilité de chacun. Ce n’est pas à une association, ni même à un groupe d’individus de décider qui sera le président du CNG. C’est un choix de l’Etat.

Il lui appartient de désigner la personne ou le groupe de personnes sur qui il compte pour développer une discipline comme la lutte. On ne peut pas subir une pression parce que des gens ne partagent pas le fait que telle ou telle personne soit là. Ce n’est pas de leur responsabilité. Les promoteurs ou les lutteurs ont leur rôle, ils n’ont qu’à le jouer et laisser l’Etat prendre ses responsabilités et évaluer. On a reçu le CNG, on a leur rapport. On est satisfait de ce qu’ils ont fait. Nous avons décidé de continuer avec eux pour deux ans pour essayer de développer la lutte qui est un sport national. Ils ont le droit d’émettre une position mais ça ne doit pas aller au-delà.’’ 

LOUIS GEORGES DIATTA

 

 

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