Publié le 4 Jul 2019 - 18:46
MATAR BA MINISTRE DES SPORTS

Face à face avec la presse sportive 

 

 

Le ministre des Sports, Matar Ba, premier invité de la Maison de la presse sportive, a salué la forte présence des journalistes sénégalais au Caire. Au cours du face-à-face, plusieurs questions ont été abordées. En voici les grandes lignes. 

 

Les résultats de l’équipe

‘’J’ai vécu les résultats de l’équipe avec beaucoup de plaisir. C’est vrai que tout le monde avait mal. Parce qu’on a trébuché contre l’Algérie. Et les joueurs que j’avais vus aux entraînements n’avaient pas peur ni douté à ce point. Mais, nous qui sommes supporters, on avait beaucoup plus de pression. Je ne vous le cache pas, en tant que ministre des Sports, j’appréhendais notre rencontre contre le Kenya.

Qui connait le sport sait qu’il est difficile de jouer contre une équipe que l’on pense être en dessous. C’est extrêmement difficile. C’est pourquoi, nous avons vécu 45 minutes de doute. Mais ces joueurs qui sont des professionnels savaient qu’en aucun moment, le Kenya ne pouvait prendre le dessus sur le Sénégal.  Contre l’Ouganda, ce sera un très grand match. Mais, nous espérons pouvoir battre cet adversaire et continuer notre chemin. Parce qu’en réalité, nous n’avons pas caché notre objectif et notre ambition.

Il est normal et tout à fait logique d’avoir de l’ambition, de se fixer des objectifs. Mais, dans le domaine du sport, on ne maitrise pas tout le temps tous les paramètres. Mais il faut y aller avec beaucoup de sérénité, de courage et d’engagement. Et je pense qu’on pourra toujours avoir un résultat positif’’.

Discours après l’Algérie

‘’Je suis allé aux entraînements, au lendemain de la défaite contre l’Algérie. En quittant mon hôtel, j’avais un discours. Mais finalement, je ne l’ai pas délivré, parce que je n’avais pas senti le besoin de le faire. J’ai vu les joueurs après les entraînements. L’entraineur n’était pas dans le groupe. Ce n’était que les joueurs ensemble. Et chacun a pris la parole pour montrer son engagement et dire que ce n’est pas le Kenya qui va nous faire perdre. Et j’ai fait confiance, j’ai parlé à l’entraîneur pour réitérer notre engagement à leurs côtés et notre solidarité. Je ne pouvais pas avoir un meilleur discours. Et heureusement, nous avons eu ce résultat positif’’.

Forfait d’Edouard Mendy

‘’Edouard Mendy, qui est une valeur sûre, nous quitte, à quelques minutes du coup d’envoi. Heureusement qu’à ce poste-là, nous avons des remplaçants qui peuvent faire le job. Nous marquons notre solidarité et nous continuerons. Il est parti hier (mardi). Je pense que dès qu’on aura tous les résultats, la Fédération va déterminer avec l’Etat la conduite à tenir. Au niveau de la Fédération et de l’Etat du Sénégal, nous sommes tout à fait solidaires avec lui. Et je sais qu’il regrette de ne pouvoir pas continuer. Parce qu’il était venu pour gagner. C’est quelqu’un qui haranguait la défense, l’équipe nationale. Parce que c’est ça sa personnalité.

Paiement des primes

Nous avons une belle organisation avec la Fédération. Et nous continuerons à travailler comme ça. Je vais vous dire une chose, il y a un budget qui est établi. Et ce budget, de concert avec la Fédération, est approuvé par l’autorité et envoyé au niveau des finances. C’est les finances qui ont le dernier. Mais avant de pouvoir dépenser ce budget, il faut lister l’ensemble des dépenses possibles, envoyées au ministère des Finances. Et on ne peut pas faire des dépenses qui sortent de cette liste.

Nous sommes en train de travailler avec la Fédération, avec beaucoup d’intelligence, pour éviter ce qui se faisait. On ne peut plus trimballer des milliards pour payer des primes. Il faut changer de système, comme on l’a fait avec la Fédération, avec des bons du trésor, etc. Et c’est pour permettre à tous les ayants droit de recevoir leurs primes.

Ce qu’il faut dire aussi, c’est qu’il faut le rappeler, tout budget de CAN est monté en fonction de l’équipe et des acteurs. Je l’ai dit, la fois dernière, les VIP, c’est les joueurs. Quand on prend le budget de l’équipe nationale, l’ensemble le plus important se situe au niveau des primes. Nous allons continuer comme ça et assurer ce paiement de primes avec la Fédération, en toute intelligence et qu’il n’y ait pas de difficultés.

Depuis 2015, ça se fait sans que ça soit un événement. Nous continuons à le faire pour que ça ne soit pas un événement. Parce qu’en réalité, ça doit se faire. C’est tout à fait normal.

Gestion des supporters

Je dois rappeler que la gestion des supporters de cette année est une conséquence de notre réussite sur le plan sportif. Quand on allait en Russie, on était plus de 300 sénégalais pris en charge, déplacés, transportés et le tout par l’Etat du Sénégal.

Cette année est particulière pour toutes nos disciplines qui sont presque au niveau africain et mondial. Et les qualifications sont intervenues, après le vote du budget. C’est cela notre difficulté.

C’est pourquoi, j’avais annoncé, lors de la cérémonie de lancement de la campagne du ‘12e Gainde’, que cette année nous allons changer de fusil d’épaule. Parce que nous n’allons pas prendre les gens en charge, mais nous donnerons une subvention. C’est ce qu’on a fait.

Il y a eu des remous, parce qu’il y a une division. Il ne faut pas se cacher. Mais, ce que je voudrais que les Sénégalais retiennent, c’est que nous tous nous sommes des ‘12e Gainde’. Parce que nous sommes des supporters des équipes nationales (…)

Supporter, c’est se surpasser et s’oublier pour être au service d’une équipe. C’est ce que le ‘12e Gainde’ est en train de faire. Bien évidemment, quand notre équipe nationale joue, nous avons d’autres Comités de supporters qui viennent et personne ne peut s’opposer à cela. C’est ce que ‘Allez Casa’ est un en train de faire.

Mais il faut appeler le chat par son nom, ‘Allez Casa’, c’est le Comité de supporters d’un club qui s’appelle le Casa Sports (…) Quand ils viennent en équipe nationale, tout le monde doit s’oublier et être dans la solidarité. Selon les moyens dont on dispose, qu’on fasse en sorte que chacun vienne pour supporter et faire en tout cas le travail. Et en fin de compte, il y a eu beaucoup de déclarations de part et d’autre. Tout le monde a appelé à l’apaisement. Et nous avons subventionné le ‘12e Gainde’ qui regroupe l’ensemble des supporters des équipes nationales, qui est venu et qui est en train de faire le travail nécessaire.

Ce n’est pas que l’Etat qui a subventionné. Il y a aussi les partenaires du sport sénégalais qui ont mis la main à la poche pour permettre à ces Sénégalais-là de venir apporter le soutien qu’il faut à l’équipe nationale. A l’heure actuelle, on peut dire que tout se passe bien.

Le huitième de finale

Mon message, c’est l’unité, la solidarité et faire confiance à ces jeunes, à cette équipe qui est consciente qu’elle est là pour un objectif bien précis : c’est le trophée. Je pense que c’est cela qu’il fait apporter à l’équipe nationale.

Polémique dans la Tanière

Pour Sadio Mané, le conseiller en communication, Mbaye Jacques Diop, avait une sortie, une note pour préciser. Vous n’avez voulu toucher du doigt la chose, mais, vous savez que nous on est là en toute transparence. On essaie de se faire violence. Vous savez et je le sais, vous avez laissé de meilleures conditions chez vous. Mais vous êtes là pour votre pays. Nous aussi, nous avons les meilleures conditions et sommes là pour notre pays. Il y a des malades, d’autres qui ont d’autres problèmes, mais, ils ont oublié ça par patriotisme.

Donc, on ne peut pas nous opposer autre chose. Nous sommes là et on ne va jamais dévier de notre mission et de notre responsabilité. Et nous essayerons, au mieux, d’assumer ces responsabilités pour l’intérêt de notre pays.

ABU BEKRY KANE (ENVOYÉ SPÉCIAL CAIRE)
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