Publié le 24 Nov 2020 - 17:48
MAURITANIE – NECROLOGIE

Le premier président démocratiquement élu n’est plus

 

 
L’ancien président mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdellah (Sidioca) est décédé ce dimanche 22 novembre 2020 dans une clinique privée, à Nouakchott. Victime d’une crise cardiaque, celui qui fut remplacé à la tête de l’Etat, suite à un coup d’Etat survenu en 2008 et orchestré par le général président Mohamed Ould Abdel Aziz, est rappelé à Dieu à l’âge de 82 ans. Il était élu président en 2007.
 
 
 
La Mauritanie est en deuil ! L’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdellah (Sidioca) est rappelé à Dieu, avant-hier dimanche, des suites d’une crise cardiaque. Il y a deux semaines, il revenait de la Turquie où il avait subi une opération de cathéter. Visiblement mal-en-point, selon des sources proches du défunt, il fut interné à la clinique privée Chiva où il a rendu l’âme.  En ces douloureuses circonstances et selon un communiqué officiel, la présidence de la République a décrété un deuil national de trois jours.  
 
Feu Sidi Ould Cheikh Abdellah a été le premier président de la République démocratiquement élu le 19 avril 2007, entre deux tours, contre l’éternel opposant Ahmed Ould Daddah. Son règne a été mis fin à la suite d’un coup d’Etat perpétré par le général d’alors, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour avoir été muté de la présidence où il était le chef du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep). 
 
Sidioca décède au moment où son tombeur et ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz est dans le collimateur de la justice mauritanienne, pour répondre de sa gestion durant ses 10 ans de règne sans partage.
 
Par ailleurs, Sidioca a servi sous le règne du président Mokhtar Daddah (le père de la Nation) comme ministre du Développement industriel, de la Planification et la Consécration, puis ministre d’Etat chargé de l’Economie nationale, avant le coup d’Etat militaire de 1978 contre son mentor.
 
Toujours sous le règne de Mokhtar Daddah, Sidi Ould Cheikh Abdellah a été ministre de l’Economie, à l’origine de la nationalisation des mines de fer de la Mauritanie (Miferma).
 
Après le coup de force militaire orchestré par le colonel Mohamed Ould Haidallah en 1978, Sidi Ould Cheikh Abdellah s’exile au Koweit pendant trois ans. Il fut un conseiller au Fonds koweitien pour le développement, avant de revenir dans son pays, la Mauritanie, où il sera nommé par le colonel Maaouiya Ould Taya (Premier ministre du président Haidallah) aux postes de ministres de l’Hydraulique puis des Pêches.  Rattrapé par un scandale aux contours flous, Sidi Ould Cheikh Abdallah sera démis et décida alors de quitter encore le pays pour le Niger où il a travaillé pour le compte du Fonds koweitien auprès du gouvernement nigérien.
 
A la faveur du coup d’Etat contre Maaouiya Ould Taya en 2005 et la transition engagée par le Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) dirigé par le colonel feu Ely Ould Mohamed Vall, puissant Directeur de la Sûreté national à l’époque et l’organisation des élections démocratiques en 2007, il revient en Mauritanie.  Un retour dans l’intention de briguer le suffrage universel des Mauritaniens à la suite duquel il devient le premier président démocratiquement élu en avril 2007.
 
Un rêve brisé…
 
Après son élection, Sidi Ould Cheikh Abdallah avait soutenu que ‘’la Mauritanie ne se réconciliera jamais avec elle-même, tant qu’une partie de ses fils continuera à souffrir d’injustice’’. ‘’La Mauritanie appartient à tous les Mauritaniens, qu’ils soient noirs ou blancs, maures, soninkés, wolofs, bambaras ou pulars. Alors, tous devront nous retrouver sous le même toit pour bâtir une nation forte’’, disait-il.
 
 C’est dans ce sens qu’il a engagé une opération de retour des réfugiés mauritaniens au Sénégal, à la suite des douloureux évènements d’avril 1989 et leur réinsertion dans le tissu socio-économique du pays. Cette opération qui a permis le retour de quelques 3 798 réfugiés mauritaniens dans leur terroir, s’est effectuée en collaboration avec le Sénégal et le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés).  Une initiative saluée par tout le peuple mauritanien.
 
Mais cet élan sera stoppé net à la faveur du coup d’Etat perpétré par Mohamed Ould Abdel Aziz, mettant fin à son rêve de réunir tous les Mauritaniens autour d’un projet : l’unité nationale.
 
Ibou Badiane, correspondant en Mauritanie

 

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