Publié le 4 Sep 2018 - 11:56
ME ABDOULAYE WADE ET MACKY SALL

Deux chefs d’Etat, deux visions opposées de la sante 

 

La santé humaine est parmi les secteurs les plus exposés à la critique des citoyens et des hommes politiques de l’opposition. Sur ce chapitre, force est de reconnaitre qu’il a été toujours ainsi depuis belle lurette et il en sera toujours ainsi pour l’éternité.

Aussi, les populations ont souvent assimilé la santé au médical c’est-à-dire à l’offre de soins disponibles. Ce qui est vrai en partie. Toutefois, il faut le souligner avec force qu’une telle conception de la santé est étriquée et ne correspond pas à la réalité.

Le développement du secteur de la santé est lié vraisemblable à celui de plusieurs autres secteurs parmi lesquels on peut citer : l’Education, l’Environnement, l’Elevage, le Tourisme, les transports, l’Alimentation, l’Urbanisme, l’Habitat et l’Economie. Etc.

De nos jours, on ne peut plus considérer la santé comme une affaire exclusive de professionnels de la santé. En outre, elle ne peut relever de la responsabilité unique du Ministre en charge de la santé mais de l’ensemble du gouvernement du fait des interactions qu’elle entretient avec les différents secteurs qui le composent.

Pour mieux comprendre, lorsqu’il y a un manque d’eau potable dans une localité donnée, cela est susceptible d’entrainer des conséquences sanitaires chez les populations qui en sont privées si des mesures appropriées ne sont pas prises. Une habitation malfamée expose potentiellement ses habitants à des risques multiples. Une manufacture de type 1 installée dans une localité sans qu’une étude d’impact environnemental approfondie soit menée, peut éventuellement causer des risques pour la santé des populations qui y vivent.

Par ailleurs, le développement de la santé humaine n’est plus envisagé de façon solitaire et exclusive. Il en va de même pour la santé animale. L’expérience dans la lutte contre la maladie a montré que la santé humaine est viscéralement liée à la santé animale par le truchement des zoonoses.  Ainsi, dans le sens d’obtenir beaucoup plus d’efficacité et d’efficience, sous l’impulsion de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) les deux secteurs de santé se sont donné la main pour former ce qu’on appelle aujourd’hui  « One Health » (une seule santé).  

On a pu observer que chaque Président qui arrive au pouvoir vient avec une certaine vision de la santé. Pour l’ancien Président de la République Me Abdoulaye WADE sa vision politique publique de santé était essentiellement articulée sur la prévention. Et il faut entendre par prévention : la prévention par le biais de la vaccination et la prévention par l’entremise de la sensibilisation.

Cette vision politique publique de santé, certes séduisante, était incomplète du fait qu’elle manquait crucialement d’échéancier précis sur la résolution des problèmes que portent le système de santé et les difficultés que rencontrent les populations.

Fort des 10 milles kilomètres qu’il a parcourus à l’intérieur du pays au contact des populations, le Président Macky SALL a une vision politique publique de santé axée sur la prise en charge.  La mise en place de la Couverture Maladie universelle (CMU) qui vise à permettre à chaque sénégalaise et à chaque sénégalais de se soigner sans avoir à dépenser beaucoup d’argent en cas d’accident ou de maladie brutale illustre aisément cette vision.

Le manque d’échéancier précis dans ces deux visions politiques publiques de santé diamétralement opposées dans la résolution des problèmes identifiés du système de santé les bancalise fatalement. C’est le principal défi à relever dans le futur par le Sénégal.

Il y a quelques années, seuls 20% de la population sénégalaise bénéficiaient de couverture maladie en cas d’accident ou de maladie brutale contre 80% composés de catégories de travailleurs appartenant principalement au secteur informel. Aujourd’hui, ce n’est le plus cas.

Au fait, l’idée de base de la Couverture Maladie Universelle est simple. En effet, il s’agit de permettre à chaque sénégalaise et à chaque sénégalais de pouvoir se soigner en cas d’accident ou de maladie brutale sans avoir à payer de lourds frais médicaux.

Une étude de l’OMS a montré que si certaines personnes meurent aujourd’hui, dans le monde, ce n’est pas le fait qu’il n’y a pas de médicaments pour les soigner mais le fait qu’elles n’ont pas les moyens.

Sur ce, malgré les difficultés que rencontre la Couverture maladie universelle (CMU), il semble qu’elle est la voie à suivre pour permettre à toutes les catégories socioprofessionnelles notamment du secteur informel à se prendre en charge à moindre frais en cas d’accident ou de maladie brutale.

Et quant à spécifiquement aux initiatives de gratuité sans exception, elles permettent non seulement aux différents bénéficiaires d’accéder aux soins de santé de qualité mais de faire des économies de dépense au bénéfice des familles respectives.

Vive le Sénégal !

Vive la République !

Par Baba Gallé DIALLO

Chargé de communication Programme national de Lutte contre le Tabac (PNLT)

Email : babadediana@gmail.com

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